Suda 51, l'inimitable auteur de la série des
No More Heroes et autres
Killer 7 tient finalement un rythme relativement soutenu dans ses sorties de titres. Après
Shadow of the Damned en 2011 pour
Electronic Arts et
Lollipop Chainsaw en 2012 pour
Warner, c'est pour
Deep Silver que Suda 51 produit son nouveau titre,
Killer is Dead. Toutefois, si les deux derniers titres de Goichi nous avaient plutôt convaincu, il faut bien avouer que sa dernière œuvre est un peu plus en demi-teinte. Explications.
I'm just a gigolo
Killer is Dead vous place dans la peau de Mondo Zappa, un tueur à gages en costard plutôt classe. Il travaille pour une organisation ayant pour vocation d'exécuter les pires tueurs de la surface de la terre. Pour ce faire, il possède un katana qu'il manipule évidemment à la perfection, mais aussi un bras mécanique ayant la capacité de se transformer en arme et permettant de décoller quelques grosses patates à l'occasion. L'histoire, si elle bénéficie d'un scénario relativement simple, est relativement curieuse dans son traitement. Vous pourrez y croiser des licornes, Alice du pays des merveilles, des trains qui demandent vengeance, des voleurs d'oreilles... Et les rêves de Mondo, probablement sous LSD, sont aussi dangereux que sa réalité. Bref, on aimerait bien l'adresse du dealer de l'auteur du story-telling. Apprenez aussi que Mondo a un boss à moitié robot, une collègue relativement bonnasse et une secrétaire absolument horripilante que l'on a envie de claquer à chacune de ses apparitions. Ce qui est motivant est qu'elle se ramène la plupart du temps lorsque vous passez l'arme à gauche pour vous réanimer, alors on s'efforce de rester en vie.
Mondo Vino
Si graphiquement le style épuré en cel shading se défend, on regrettera en revanche un sérieux manque d'inspiration sur les décors en règle générale, assez vides et pas bien originaux (un manoir, un train qui avance à toute vitesse, un laboratoire d'expériences, etc).
Killer is Dead est un beat'em all au gameplay plutôt classique basé sur des coups de sabre, des esquives et des parades. Les esquives permettent de placer des contres ravageurs avec un bel effet graphique et, moyennant un petit martèlement de la touche carré, offrent de se débarrasser des ennemis les plus hargneux. Le bras mécanique de Mondo est une bonne option pour frapper les adversaires qui gardent et peut aussi servir de flingue contre les objets volants, de freezer ou même de foreuse. Le jeu est parfaitement fluide, aucune chute de framerate recensée même quand les ennemis étaient nombreux. Si le système de combat est plutôt sympathique, il faut avouer qu'il devient hélas aussi rapidement redondant, et ce pour plusieurs raisons. La première est qu'il n'y a qu'un seul bouton d'attaque, que l'on martèle donc énormément. Un bouton permet de désarmer, et un autre d'esquiver ou de parer. Déjà, on regrette nécessairement que le coup pour désarmer ne rentre pas dans les combos, et n'ait donc pour vocation que de faire cela. Mais en plus, on ne peut pas sauter. C'est d'autant plus agaçant que ce bouton X, là sur votre manette, vous regarde et reste parfaitement inutile tout le long du jeu (on s'en sert pour ouvrir les portes, SU-PER).
Katanas et décolletés
C'est dommage, parce qu'avec des combats plutôt punchy et des commandes réactives, on était en droit d'attendre un peu plus de possibilités dans le gameplay. Bien sûr, vous débloquez quelques pouvoirs sur votre route, mais rien qui ne bouleverse vraiment la jouabilité (armes plus puissantes, double dash, auto-heal, etc). Avec une si faible diversité de coups, il ne faudra donc pas s'étonner que les ennemis soient vraiment simples à battre et plutôt toujours de la même manière. Le jeu se termine en seulement 6 heures, et il est, avouons-le, très très très simple. A vrai dire, on est même pas certain d'être déjà mort devant un boss. Pire, le tout dernier est peut-être un des plus faibles de l'aventure... On conseillera donc aux joueurs chevronnés de monter directement le niveau de difficulté, sachant que terminer le titre débloque le mode « très difficile ». En dehors de l'aventure, il y a des missions spéciales qui consistent la plupart du temps à dérouiller des ennemis dans un temps limité, avec quelques règles spéciales parfois, et aussi et surtout les missions gigolo. Celles-ci, hélas seulement au nombre de 3, vous offrent la possibilité de draguer une nénette à la cool. L'exercice est périlleux, puisqu'il faut s'armer de cadeaux préalablement achetés en magasins et puis conditionner la donzelle afin de lui offrir. Pour ce faire, vous fixez la belle et dès qu'elle tourne les yeux, vous lui scrutez les parties les plus intimes de son anatomie. Voilà. Oui cela va certainement faire fureur au Japon.