Si nous précisons « pas soudoyé », c’est bien parce que bon nombre de joueurs pensent qu’attribuer une bonne note à un
Call of Duty, c’est faire preuve indirectement d’un petit chèque laissé par
Activision. Bon sang, pitié, non. Les
COD sont des bons jeux, lancés et produits selon une politique certes un tantinet abusive, et bourrés de DLC, on le reconnaît, onéreux, mais ils restent cependant des softs impressionnants de par leur accessibilité et le fun qu’ils procurent. Avec le premier
Black Ops,
Treyarch avait su proposer quelque chose d’innovant pour la saga, à savoir une trame digne de ce nom. Le scénario disposait de très bons éléments, de retournements de situations intelligents et globalement d’un très bon fil conducteur, aboutissant sur une fin à questions comme on les aime. Une véritable surprise à laquelle ne nous avait pas vraiment habitué
Infinity Ward, et que l’on aimerait beaucoup retrouver à travers ce nouveau
Black Ops, les qualités de
MW3 en plus. Et, surtout, avec de vraies nouveautés qui justifieraient enfin pleinement l’achat du titre à plein prix, même si l’on possède le précédent épisode (ce qui n’était pas vraiment le cas l’année dernière)… En prenant le pari risqué du futur,
Treyarch réussit-il son ultime coup de maître ? On l’espère bien.
Le futur, ça tue
Vous le savez bien, les précédents épisodes de la série n’ont pas beaucoup innové, ne serait-ce qu’au niveau du cadre spatio-temporel. Ici,
Activision a décidé de changer les choses en plaçant l’histoire de
BO II en 2025. Un futur proche donc, non sans changements : des drones, des mechas, des armes incroyables, des gadgets de fous furieux… Tout est là pour provoquer une nouvelle guerre mondiale ultra-dévastatrice. Et c’est bien ce que compte faire Raul Menendez, le grand méchant du jeu ! Avec toute une armée derrière lui, le curieux personnage au passé meurtri dispose d’un plan machiavélique qu’il vous faudra déjouer par tous les moyens. Vous, c’est en fait pas mal de personnages, dont le héros principal n’est autre que Mason, le fils du protagoniste du même nom de premier
Black Ops. De même, l’on retrouvera Woods, son coéquipier, vieilli et en chaise roulante, racontant à Mason (le jeune) son passé mystérieux. C’est par là même que l’on aura deux aventures différentes : l’une se déroulant dans la fin des années 1980, avec les héros du premier opus, et une autre en 2025 avec notre nouveau bonhomme, accompagné d’un poto musclé au caractère bien trempé. Ce double cheminement permet en effet un scénario assez recherché, pas autant que celui de son grand frère, mais change tout de même bien la donne comparé aux
Modern Warfare. Il permet également un arsenal de combat encore plus fourni, puisque nous avons d’un côté les armes des 80’s, que l’on connait déjà toutes, et celles de 2025, qui se veulent assez extravagantes. Un lance-fléchettes explosives, des lance-grenades fixés au poignet, des combinaisons d’invisibilité, des robots à manipuler, et bien sûr le tout dans un style très futuriste font que l’équipement de
BO II est sans doute le plus fun et le plus varié de tous les
Call of Duty. On se croirait parfois dans un
Crysis 2 !
Et utiliser tout cela dans une campagne à la mise en scène moins hollywoodienne que
MW3 mais abondamment plus riche et intelligente que la normale, ça le fait carrément. Nous avons même plusieurs passages de l’aventure qui nous mettent dans la peau de plusieurs personnages à la fois, interchangeables grâce aux touches directionnelles. On peut alors contrôler des soldats de différentes classes, des méchas quadrupèdes, des drôles volants, des mini-tanks à chenilles… Dépaysant ! Et avec la touche Select, on passe à une vue satellite qui nous permet d’avoir un rendu des lieux, et de donner des ordres à notre troupe. Défendre un point, attaquer une base, aller ici ou là-bas : des idées simples mais innovantes dans la série. Pour vous dire, certaines missions nous mettent même au contrôle d’une araignée robotique, de cavaliers lancés à toute vitesse dans les déserts arabes, de voitures ou carrément d’un jet supersonique !
Et tant que nous sommes dans les nouveautés, autant parler de l’aspect réalisation, qui a connu quelques petits changements pas négligeables : enfin, ENFIN, ce
COD est plus beau que les anciens. Malgré la très bonne réalisation du moteur technique dans
MW3, il fallait bien avouer qu’il était grand temps de passer à autre chose. C’est désormais chose faite, puisque le titre roule sur le célèbre Havok, certes vieux et sur-exploité, mais affichant malgré tout un rendu plus satisfaisant que les anciens épisodes. Ici, les visages et expressions des personnages sont bien plus fins, on dispose enfin d’une gravité et d’un ragdoll modernes et les effets de lumières sont vraiment sympas. On est loin d’arriver à un
Uncharted, mais ce
Call of Duty est clairement rafraîchissant. Tout comme sa bande-son qui, si elle garde certaines mélodies orchestrales dont on a déjà l’habitude, place pas mal de musiques electro qui collent parfaitement à l’ambiance futuriste (et mention spéciale à la boîte de nuit de 2025, qui ferait presque passer un concert de Skrillex pour une garderie) (MAJ : En fait, il s'agit carrément d'une chanson de Skrillex. Sérieux, se payer une telle bande-son dans un Call of Duty, ça claque vénère)… Cependant, tout n’est pas rose, et comme l’on s’y attendait, la campagne se termine en six petites heures. C’est très (trop) court, mais on ne s’y ennuie pas une seconde. Il n’y a pas à chier, ce
Black Ops II apporte énormément de nouveautés, bénéfiques qui plus est, à la série. Au moins, on ne se fait pas rouler : pile poil ce que l’on attendait.
L’armée des Morts II
Comme le mentionne si bien la jaquette arrière (qui s’avère… minimaliste), le mode Zombie est de retour, en version XXL. Encore une fois, on est impressionné devant le travail effectué par
Treyarch. Désormais, vous voilà dans un petit open-world, dans lequel quatre villes sont en tout explorables. Comme la tradition l’exige, vous pouvez, voire devez, agrandir la zone en payant l'ouverture de différentes portes, vous fournir en nouvelles armes et faire face aux vagues de plus en plus conséquentes de morts-vivants (qui eux-mêmes sont classés en différentes catégories assez originales (se taper contre un bébé qui bondit du sous-sol, c’est assez surprenant…)). Sauf que là, il ne s’agit plus vraiment de se barricader dans un endroit précis, mais bien de se balader un peu partout sur la map. En effet, à chaque petite dizaine de minutes, un bus s’arrête, dans lequel vous pouvez décider de monter pour qu’il vous dépose à la ville suivante (villes qui disposent de caractéristiques différentes, comme le brouillard, le feu, etc.). On se retrouve alors dans engin renforcé de toutes parts, où vous devrez clouer les fenêtres pour empêcher les nombreux zombies de monter à bord, et les dézinguer à travers les fentes du véhicule. Vraiment classe ! Et bien évidemment, l’intérêt de ce mode est de le faire en multijoueur, en écran scindé ou en ligne, qui procure un fun immense pour une maniabilité toujours aussi accessible. Un régal !
Ça n’a pas été élu meilleur jeu du public au PGW pour rien
Quant au mode multijoueur, inutile de vous préciser que ce
Call of Duty était attendu au tournant. Avec une expérience qui semblait avoir été poussée au maximum avec
MW3,
BO II arrive pourtant à nous fournir un multi encore plus intéressant. Si le nombre de maps a baissé en passant de seize à treize, ces dernières sont bien plus attractives par leur environnement, sans que leur architecture n’ait été mise de côté. Ce dernier point n’a pas vraiment changé avec l’épisode précédent, et c’est tant mieux car les cartes s’avéraient déjà intelligemment construites. Les modes de jeux, eux, sont toujours les mêmes : parmi les traditionnels matchs à mort, recherches et destructions, captures du drapeau ou encore éliminations confirmées, on retrouve quelques originalités comme le mode « jeu d’armes » où chaque kill effectué vous permet de manier une arme différente, le mode « une balle chargée » où vous partez quasiment avec votre bite et votre couteau en mode réaliste, et quelques autres bien dépaysants… On aurait bien aimé avoir de vraies nouveautés à ce niveau-là, mais ce sera probablement pour une prochaine fois (ou très sûrement en DLC, mais pitié, non). L’interface global s’avère plus joli et permet une meilleure visibilité, notamment dans la création des classes, qui voit l’apparition des jokers (des sortes d’atouts) et la disparition des classes de killstreaks de
MW3 au détriment du système original, déjà bien fourni et efficace. Enfin, on peut jouer jusqu’à quatre en écran splitté, et bien que le rendu visuel soit à nouveau flou, on prend véritablement son pied. Un jeu explosif et pleins de bonnes intentions (ou pas du tout).