Allez, je vais jouer la carte de l’honnêteté. Pour une fois dans ma vie, j’ai envie de vous parler sérieusement, de ne pas vous mentir, de ne pas passer pour le mec parfait que je ne suis pas (ou pas tout à fait, peut-être...). Avant de lancer la galette dans la console, je n’avais quasiment pas entendu parler de cet
Army of Two : le Cartel du Diable. Son annonce m’avait fait plaisir à l’époque et depuis, plus rien. Il faut dire que la communication en provenance d’
Electronic Arts a été plus que minimale concernant le titre. Une manière pour l’éditeur de rentrer dans ses frais plus facilement, les espérances de vente n’étant pas extrêmement élevées.
Salem alékoum, Alpha !
C’est donc plein d’insouciance et d’ignorance que je me suis pris une première claque dans la gueule en me jetant dans la partie : Rios et Salem ne sont plus là, et on se voit confier les rênes de deux types plus ou moins lambdas, Alpha et Bravo. Niveau originalité, on repassera... Après, quand je dis que les deux autres zouaves avec qui on a partagé les deux premières aventures ne sont plus là, ce n’est pas tout à fait vrai. Ils occupent toujours une petite partie du petit scénario de ce petit jeu; mais n’ont plus cette classe qui les caractérisaient par le passé. Pour parler du scénario, sachez qu’il est pour sa part plus que mauvais, avec de sombres histoires de kidnappings, de cartels super méchants, de mexicains dégueulasses qui veulent nous buter pour d’obscures raisons, j’en passe et des meilleurs. De ce mélange indigeste, on retiendra essentiellement l’intrigue en bois et un finish qu’on devine dès la fin du chapitre 2. Bref, même s’il faut bien reconnaître qu’on ne se joue pas à
Army of Two pour la qualité de son écriture, un petit effort supplémentire n’aurait pas été de refus.
Passé outre ces défauts évidents, le concept du jeu ne varie pas des précédents épisodes. On fait son bonhomme de chemin, main dans la main avec son coéquipier, on avance, on défonce des centaines d’ennemis sans crier gare, on se sent invincible. C’est ce qui fait une fois de plus la force du titre, ce sentiment de surpuissance exceptionnel. La classe des personnages, qu’on peut toujours personnaliser grâce aux différentes tenues à acheter avec l’argent gagné en cours de partie, n’y est pas étrangère. On aime toujours autant prendre le temps de choisir le masque qui sera le plus classe et/ou le plus fun selon votre préférence, et certains s’en donneront à coeur joie dans l’éditeur prévu à cet effet.

Plus encore, c’est l’arsenal mis à notre disposition qui fait qu’on va vraiment prendre son pied. Plusieurs dizaines de flingues sont déblocables, flingues que l’on peut ensuite améliorer en ajoutant de nombreux accessoires. Les gros bourrins de service prendront immanquablement leur pied en attachant un bouclier à l’avant d’une énorme sulfateuse, histoire de pouvoir foncer encore davantage dans la foule comme un guerrier. En ajoutant un petit masque de viking, la mayonnaise prend plutôt bien ! Quoi qu’il en soit, on prend vraiment son panard en peaufinant ses joujoux, on teste, on modifie, on achète pour trouver le combo parfait qui va permettre de transpercer les lignes sans risque. Idéal aussi pour la rejouabilité du titre, puisque tout ne peut pas être acheté en un seul run.
Coop ? Coop ? Non c’est Pano !
Ce qui fait en revanche défaut à ce titre en comparaison de ses aînés, c’est le manque de phases réellement coopératives. Si on apprécie toujours le fait qu’un joueur puisse attirer l’attention des ennemis en tirant comme un porc dans tous les sens pendant que l’autre se déplace et les prend à revers, certaines phases comme le dos à dos ont tout simplement disparu, à notre plus grand malheur. Restent toujours les phases où un joueur porte un bouclier pour dissimuler les deux équipiers, mais cette possibilité est très peu mise en avant et certains joueurs n’ont même pas compris qu’il s’agissait d’une chose faisable. Dommage, ces passages avaient autrefois une véritable importance et on prenait vraiment plus plaisir à avancer à petits pas de la sorte. Dans le même genre d’idée, où sont passées ces scènes où les joueurs devaient faire un choix moral (laisser vivre tel ou tel personnage annexe), suite auquel une petite cinématique se lançait pour nous montrer l’avenir de la personne en fonction de la décision prise ? Ca n’apporte certes rien à l’aventure, mais il s’agissait d’une petite
feature sympa qu’on aurait aimé retrouver.
Enfin, notons que le jeu est loin d’être une référence en matière graphique. Si l’installation d’un pack de texture proposé au lancement du jeu vient effectivement rendre le jeu plus joli, on voit clairement que le travail fourni est loin de celui proposé par des titres AAA, surtout au niveau des ennemis et autres personnages secondaires, vraiment modélisés à la serpe. Côté doublage et bande-son, ce n’est pas beaucoup mieux, sans que le tout soit trop insupportable. Tout juste moyen, en somme.