Le
Wonderbook de
Sony, c'est grosso modo des cartes de réalité augmentée géantes reliées les unes aux autres sous forme de bouquin. Il faut aussi pour qu'il fonctionne qu'il soit accompagné de la caméra Playstation Eye et d'un Playstation Move, bien évidemment. Le principe, c'est qu'à l'avenir, plusieurs livres seront édités pour ce même périphérique qu'il conviendra de lire, écouter et "vivre". La première histoire a été élaborée avec l'aide de J.K. Rowling, l'auteur de la série de bouquins culte Harry Potter. Bien qu'il semble que
Sony n'ai pas vraiment eu le droit d'exploiter l'histoire du petit sorcier (ni lui, ni ses petits potes ne sont jamais cités), ceux-ci semblent avoir trouvé un compromis intéressant en mettant à disposition des joueurs l'univers entier de la série.
Une baguette magique pas trop cuite s'il vous plait
L'histoire de
Book of Spells, le premier jeu
Wonderbook, vous place dans la peau d'un apprenti sorcier, comme vous pouviez vous en douter. Après quelques réglages relativement simples, à savoir s'installer en tailleur devant le livre grand ouvert et faire reconnaître son PS Move, l'aventure peut commencer. Le joueur commence par choisir sa maison à l'école des sorciers, Gryffondor, Poufsouffle, Serpentard ou Serdaigle, chacune correspondant à des traits de caractère différents. Après avoir choisi sa baguette, votre sorcier apprendra l'histoire du livre qu'il tient entre les mains. Celui-ci a été créé par Miranda Fauconnette, qui était manifestement une vraie galérienne en apprentissage de sorts étant jeune. Vous l'avez compris, le
Book of Spells, c'est un petit peu "La Magie pour les Nuls", version Poudlard. Le but du jeu est de devenir un sorcier accompli et, pour ce faire, d'apprendre des sorts, ainsi qu'évidemment les mettre en pratique. Le livre propose 5 chapitres. Une fois le premier effectué, on peut aborder les 2, 3 et 4 dans l'ordre que l'on désire. Le dernier chapitre se débloque une fois les autres parcourus.
Mieux que la mallette de magie de Gerard Majax
Le
Book of Spells regorge de surprises sympathiques. Il faut tout d'abord savoir que ce livre là est avant tout destiné aux jeunes enfants, entre 8 et 10 ans pour les garçons, peut-être jusqu'à 12 ans pour les filles. Il faut savoir lire, et être un minimum crédule quand même. Le livre prend littéralement par la main pour faire vivre ses aventures. Pour faciliter la compréhension au maximum, l'histoire est contée et les tutoriaux d'apprentissage sont à la fois vocaux, écrits, et même affichés comme un karaoké au rythme de la lecture du narrateur. Pour apprendre un sort, il faut savoir le prononcer et en faire le geste à la baguette. La reconnaissance vocale est, il faut l'avouer, relativement foireuse. Prononcer Wingardium Leviosa ou éternuer devant sa Playstation vous gratifiera la plupart du temps d'un "Bravo, super bien dit !". Mais les enfants s'en apercevront-ils, quand ils hurleront le nom de leur sort favori en brandissant leur baguette magique ? Permettez-moi d'en douter... En revanche, la reconnaissance de mouvement est plutôt efficace, il suffit de tracer avec la baguette un certain tracé pour que le sort s'active. L'intégration du joueur est aussi bien rendue à l'écran, avec parfois de jolies surprises avec les perspectives des murs et du sol de votre salon se prolongeant joliment dans le décor du bouquin.

Harry Potter, mais sans Harry Potter
Chaque chapitre est lui-même divisé en 2 parties, proposant 2 sorts chacune. Pour chaque sort, on apprend l'histoire de sa création, plutôt passionnante. Souvent, l'auteur place même une petite histoire de quelques minutes comptant les mésaventures d'un utilisateur de ce même sort. Vous apprendrez ainsi par exemple l'histoire de ce gros sorcier qui se considérait trop puissant pour se lever et faire les choses par lui-même. Il utilisait à mauvais escient le sort "Accio", qui fait venir les objets à soi et tout cela s'est mal terminé pour lui. Les contes sont relatés avec un vrai talent narratif, de jolies illustrations et l'intervention permanente du joueur. Il peut interagir avec les images qui représentent l'histoire en temps réel en tirant des languette, le narrateur lui proposera aussi des choix évidents et sans conséquence, dont l'intérêt est souvent de choisir le mauvais pour en voir le résultat cocasse...
Book of Spells propose un tas d'interactions, mettant toujours en scène le joueur. Il apprend les sorts en écoutant des histoires rigolotes, en y participant, et en relevant les défis qui sont proposés. Pas mal d'utilisations différentes du livre et de la baguette sont proposées, de telle sorte que le jeu se renouvelle assez fréquemment. Techniquement, il n'y a pas grand chose à redire. Le Move est précis dans les épreuves où il doit l'être, le style graphique plutôt joli met l'enfant en scène de fort belle manière dans l'écran. On regrette en revanche que la définition du Playstation Eye ne soit pas, du coup, à la hauteur des jolies illustrations qui composent maintenant votre salon.
Alohomora sur la banque de France
Mine de rien, par une après-midi pluvieuse, c'est exactement le type de jeu devant lequel les gamins peuvent vraiment rester scotchés, dans le bon sens du terme.
Wonderbook reléguerait presque
Eye Pet au rang d'antiquité, tant l'intérêt est bien plus profond. Plus d'interactions, plus enchanteur, c'est malgré sa cible assez restreinte un vrai bon investissement pour les petits. Toutefois, n'espérez tout de même pas trop vous être trouvé une babysitter numérique, certaines petites rares phases étant parfois difficiles pour les enfants parce que pas forcément bien pensées (faire léviter des objets qui apparaissent à peine sur l'écran car le cadrage n'est pas bien fait). Il faudra donc mine de rien rester un petit peu en back-up, just in case. Au delà de ces quelques rares défauts, il faut bien avouer que le système est bien pensé et surtout bien réalisé. Reste à savoir si
Wonderbook saura se renouveler, tant dans son gameplay que dans sa narration, à travers les prochaines histoires qu'il accueillera. Le jeu avec le livre sont disponibles dans le commerce pour moins de 40 euros, 80 euros s'il vous faut aussi acheter le Playstation Eye et le PS Move. Reste à savoir à combien vous estimez une bonne quinzaine d'heures de tranquillité avec vos nains.