Histoire de nous préparer doucement à un quatrième opus qui commence sérieusement à se faire attendre,
id Software nous a concocté un remake des trois premiers épisodes de sa saga fétiche. Hum, non, rectifions : Histoire d’engranger doucement plus de fric et de tomber dans la mode des Collections HD qui commence sérieusement à se faire incendier,
id Software nous a concocté un remake des trois premiers épisodes de sa saga fétiche. Inutile de préciser que nous, gamers invétérés, sommes particulièrement heureux de pouvoir retâter du Marine enragé après tant d’années ! Ainsi, contrairement à son nom,
Doom 3 BFG Edition ne concerne pas uniquement le troisième chapitre mais bel et bien tous les épisodes. Le plus intéressant reste évidemment celui-ci, étant donné qu’il a subit la plus grande refonte. MAIS, les deux autres restent tout de même des éléments alléchants de cette édition attendue. Accordons leur un petit paragraphe, à ces salopiauds.
En fait, à première vue, c’est Minecraft non ?
Sympatoche. C’est le terme que l’on peut légitimement accorder à ces deux jeux portés sur notre belle console H.D.. Imaginez-vous en train de jouer à un titre de 1993 (!) ayant marqué sa génération, avec un gameplay calqué sur les standards actuels ! Si certains valoriseront les conditions de l’époque, et ils ont bien raison, c’est malgré tout avec une certaine émotion que l’on saisit sa DualShock 3 pour exploser du monstre dans des couloirs ultra-pixellisés. Évidemment, vous vous doutez bien que les jeux ne disposent pas de lissage HD, ni même de format 16/9, étant donné leur date de sortie. Mais on s’en fout ! Cela procure un plaisir fou de nostalgie, et ce même pour un joueur n’ayant jamais touché à un
Doom. Et justement, pour ces derniers, cela fait office de cours de rattrapage. C’est tout bénèf’.
Finalement, vu le bordel que c'est, on va pas aller sur Mars tout de suite
Attaquons nous désormais au vif du sujet, à savoir au troisième épisode, le grand, l’unique. Si ce dernier en avait déçu plus d’un il fut un temps, malgré une qualité évidente, c’est l’occasion pour
id Software d’améliorer son bébé comme il le faut. Refonte HD, connectivité au
PlayStation Network, gameplay adapté aux manettes actuelles, DLC rajouté : du lourd, qui promettait bien ! Malheureusement, si l’on était en droit d’avoir une perle re-teintée de son éclat, on se retrouve plutôt avec une mal nettoyée. Le plus gros point faible réside surtout dans une erreur de gameplay évidente. Souvenez-vous,
Doom 3 avait la réputation de faire flipper sa maman avec son système de « je peux pas prendre ma lampe-torche en même temps que mon flingue », ce qui nous obligeait à nous retrouver dans le noir pour pouvoir se défendre. Eh bien ici, niet, nada. À l’instar du patch qui avait été apporté à la version PC pour un « problème de maniabilité évident »,
Doom 3 BFG Edition nous permet d’utiliser notre lampe-torche en même temps que notre mignon fusil à pompe. Et ça casse un peu le délire, il faut bien l’avouer. Certains se réjouiront certainement de ne plus faire pipi dans leur pantalon, mais NOUS, c’est c’qu’on veut ! Et si on nous retire cette unique mécanique de gameplay, qui avait fait entre autre la réputation de cet épisode, forcément, la formule marche beaucoup moins bien. Non pas que le jeu fasse maintenant Bisounours, au contraire, l’ambiance reste toujours très oppressante et la mise en scène délicieuse, mais la peur est forcément atténuée, et c’est bien dommage. Reste que l’univers de Mars City est toujours aussi glauque, ses couloirs bien sombres et ses ennemis particulièrement dégueulasses, comme d’hab.

Au niveau des textures, le travail effectué est loin d’être renversant mais parvient à lui redonner un coup de jeune. Certains environnements restent fouillés et les innombrables détails des centaines de couloirs s’affichent sans ralentissements ni clipping. On retiendra surtout cet effet un peu obsolète de décomposer les cadavres en poussière après leur avoir fait manger notre pétoire, c’est pas très classe… De plus, certains éléments ont, il est vrai, assez mal vieilli. Les techniques consistant à provoquer la peur sont archi-déjà vues, et frustrent plus qu’elles ne font flipper. Rien de dramatique, mais pour un joueur nouveau n’ayant jamais touché à
Doom 3, il y a des chances qu’il se fasse suer. Et c’est tout là le problème : si le titre n’est pas dénué de qualité, huit ans plus tard il ne tient plus autant la route qu’à l’époque, sur tous les points. Le plaisir de jeu est toujours là, mais il se veut amoindri par ces mêmes défauts qu'on lui reprochait à sa sortie, et qui sont encore plus grossiers de nos jours. Le DLC rajouté, Lost Mission, résolument orienté action, est également sympathique mais ne vaut pas le détour. Les trophées/succès, eux, n’ont rien d’originaux et ne sont pas passionnants. Et au final, on se dit que 35 €, c’est quand même cher.