Test : Disney Infinity - PS3

Disney Infinity - PS3

Disney Infinity - PS3

Genre : Figurines à collectioner

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Quand j'ai lancé Disney Infinity, l'introduction m'a plongé en plein rêve. On croise plein de personnages qui font plaisir comme Jack Skellington qui passe derrière un arbre et nous fait BOOH, et j'avoue avoir eu un petit pincement au cœur en entendant la musique de Toy Story, accompagnant Woody sur quelques mètres (moi et ma nostalgie). Bon après, le rêve se dissipe vite, hop, envolé. J'ai donc rematé Monstres & Cie, Les Indestructibles et les 4 Pirates des Caraïbes, appelé mon petit frère pour jouer et vous apporte maintenant ma sage parole.

Test effectué à partir d'une version PS3

Disney Infinity est assez vaste en fait, parce qu'il ne s'agit pas d'un seul jeu mais bien de plusieurs. C'est un concept assez particulier aux premiers abords, surtout si vous pensiez à un copier-coller de Skylanders avec les licences Disney, mais il n'en est absolument rien. Le jeu de base s'appelle la Toy Box, c'est un mode bac à sable plus ou moins repris du jeu vidéo Toy Story 3 et dans lequel on peut faire tout ce que l'on veut, enfin à peu près. Créer son monde, ou participer à ceux déjà créés par Disney comme des courses dans le palais d'Agrabah (Aladdin), ou des batailles en lance-pierre géant, il est même possible de télécharger de nouveaux niveaux sur le cloud. Cependant, il y a assez peu de contenu pour le moment (nous y reviendrons par la suite) et tout l'intérêt réside dans la construction de SON propre monde, mais avant de pouvoir créer vraiment ce que vous voulez, il faudra participer aux packs aventures.

Ô nuits d'Arabie ! Mille et une folies !

Disponibles au nombre de 3 dans le starter, les aventures vous permettront, entre autres, de débloquer du nouveau contenu pour la Toy Box en rapport avec l'aventure en question (que ce soit pour construire de nouvelles choses, ou en tant qu'objet pour notre personnage), mais surtout, chaque aventure est quasiment un jeu unique. Oui oui, un jeu à chaque fois, et il vous faudra environ 8 heures par aventure pour en venir complètement à bout, ce qui fait d'office 25 heures de contenu sans compter la toy box, de base, dans le starter, c'est pas beau ? Les 3 aventures sont Pirates des Caraïbes, Les Indestructibles et Monstres Academy (le dernier Pixar sorti cet été), aucune d'elle ne reprend un des films, ce sont à chaque fois des histoires inédites se déroulant dans l'univers (pour Pirates des Caraïbes, impossible de le situer clairement parmi les films car il reprend pas mal d'éléments de la trilogie, on oublie le 4). On se retrouve à chaque fois dans un monde ouvert où il faut trouver des missions, la plupart sont pas super intéressantes, très faciles et répétitives (chaque aventure a par exemple un bâtiment personnalisable, et quand je dis bâtiment ça peut être une maison, un bateau, un train, ou la possibilité de modifier la tronche des habitants), mais on s'éclate à deux joueurs !
Quel plaisir de se balader librement dans le monde de nos héros, qui font plein de références aux films (genre Mr. Indestructible qui va parler de Jack-Jack et de la baby-sitter, ou du fait que Syndrome ait gardé sa cape), en plus les voix sont assurées par les foken doubleurs officiels ! On a Bruno Choel, voix officielle de Johnny Depp pour Jack Sparrow (Capitaine, Jack Sparrow), Maïk Darah pour Tia Dalma, Eric Metayer pour Bob, et ils ont même fait l'effort de prendre Emmanuel Jacomy qui remplace Marc Alfos (la voix de Mr. Indestructible) dans la plupart de ses rôles depuis son décès, et c'est le cas pour la plupart des personnages principaux et secondaires ! Chaque aventure dispose aussi de son propre gameplay. Ainsi, dans Les Indestructibles on se retrouve avec un jeu d'action beat'em all héroïque où on doit protéger la ville tout en déjouant les plans de Syndrome. Pirates des Caraïbes est un peu plus mis en scène et nous fait capitaine d'un navire, voguant sur les mers afin de piller les villes, violer les femmes, boire du rhum, mais surtout contrer Davy Jones et son Hollandais Volant. Monstres Academy est un genre de Bully-like, en gros. Il faut pas non plus s'attendre à des mondes gigantesques, les cartes sont globalement petites mais c'est largement suffisant pour pouvoir s'y retrouver, surtout qu'il y a beaucoup de petits trucs disséminés un peu partout.

We extort and pilfer, we filch and sack. Drink up me 'earties, yo ho !

La grosse différence avec Skylanders, c'est vraiment le fait qu'on ne vit pas une seule aventure linéaire complète mais plusieurs histoires indépendantes (sans parler de la Toy Box). On change beaucoup moins souvent de personnage car ceux-ci, même s'ils gagnent des niveaux, ne débloquent aucune compétence, aucune personnalisation n'est possible. Les personnages sont en fait surtout liés aux aventures qui les composent, impossible de jouer aux Indestructibles avec Jack Sparrow par exemple, il vous faudra utiliser des personnages propres à chaque univers. Et ça c'est relou, car lorsque vous jouez en multijoueur, vous ne pourrez pas faire les packs aventures à moins d'acheter un personnage supplémentaire de chaque univers (deux packs sont disponibles à la vente pour ça, l'un avec des alliés, l'autre avec les ennemis qui entraîne une incohérence scénaristique d'ailleurs, vu que l'ennemi en question que vous jouerez sera aussi présent dans l'aventure en tant que PNJ). Les figurines sont vraiment classes, un peu plus chères qu'un Skylanders, mais un peu plus grandes et plus "propres". Les designs des personnages ont tous été retravaillés pour que tout s'accorde, et c'est rigolo de voir des personnages comme Jack Sparrow, Davy Jones ou même Lone Ranger de cette façon. 29 personnages seront jouables, venant d'une dizaine d'univers différents, tous n'auront pas d'aventures propres malheureusement (ainsi, pas d'aventure pour L'étrange Noël de Mr Jack à mon grand regret). Les autres aventures connues pour le moment sont Cars, Lone Ranger et Toy Story (là, je bande GRAVE. C'est mon Pixar préféré, c'est toute mon enfance).
Pour aller encore plus loin en terme de marketing, Disney proposera, en vente dans les kiosques à la manière des stickers d'albums Panini, des petits boosters comprenant des "power discs". Ces disques, placés sous une figurine ou à l'emplacement prévu sur le socle, permettront de rendre notre personnage plus puissant (un power disc Volt ? La vitesse augmentera. Un power disc Jack Sparrow ? Plus d'or dans les fouilles !) ou de modifier le décor et l'ambiance de la Toy Box (on peut aisément transformer le Château de Cendrillon en château hanté avec le power disc de Jack Skellington). Et donc, impossible de savoir quel power disc vous achetez à l'avance, et 5 euros pour 2 power disc, ça fait grave cher. Les collectionneurs vont s'en mordre les doigts, surtout que Disney fait les choses en grand (contrairement à Skylanders qui cible trop les enfants et pas assez les collectionneurs à mon avis) et propose des albums collector et diverses boîtes officiels pour ranger tout le bazar et que ça fasse classe. Dur de ne pas craquer.

Mais oui, c'est pire que l'ennui. Oh là, là ! Mes amis ! Quelle calamité ! Za, za ,za ,za ! Ollé !

Maintenant, on va passer aux trucs qui fâchent. Déjà, le mode Toy Box, bien qu'assez complet, reste assez compliqué pour les jeunes enfants, notamment en ce qui concerne les interactions entre les objets (j'appuie sur ce bouton, ça ouvre telle porte. Déjà qu'il y a peu d'interactions possibles, alors en plus si c'est pas pratique à mettre en place), sans parler que si on se trompe dans sa construction, c'est un vrai calvaire pour se corriger. Il faut obligatoirement sortir du mode construction, utiliser sa baguette magique (non, pas celle que vous croyez, bande de pervers) et retirer l'objet pour pouvoir le remettre en mode construction. Pourquoi on ne pourrait pas supprimer ou déplacer un objet directement depuis ce mode ? C'est très con, non ? Mais surtout, les niveaux terminés paraissent incroyablement vides. Même les niveaux créés par Disney, scénarisés et tout comme le labyrinthe d'Alice aux Pays des Merveilles, il y a peu d'ennemis, et on arrive au bout, il se passe rien, il faut quitter manuellement. Pareil pour la course d'Agrabah, certes, c'est joli, mais c'est vide, il se passe RIEN. Le jeu s'appelle Infinity, mais on est bien loin de pouvoir mettre une infinité de contenu, et ça se ressent. On a plus le sentiment que les Toy Box sont contemplatives, on retrouve nos univers favoris (et y en a beaucoup, de Robin des Bois au Muppet Show !), mais c'est tout. On ne s'amuse pas avec ce mode Toy Box, surtout que les constructeurs en herbe qui n'attendent que ça seront OBLIGÉS de faire les packs aventures s'ils veulent avoir un maximum de contenus de création, car tout reste à débloquer.
Et en mode aventure, justement, c'est pas vraiment mieux. Même si ça ne paraît pas vide du tout, il y a du monde et plein de choses à faire, il y a pas mal de soucis techniques. Le jeu rame régulièrement, il y a une certaine latence entre le moment où vous appuyez et l'action à l'écran (avec Mr. Indestructible c'est très flagrant). Parfois l'image fait une sorte de freeze, les animations sont toujours en route mais les commandes ne répondent plus, et hop, on doit redémarrer le jeu. On assiste aussi à de nombreux bugs de collision, et le personnage qui fait un peu n'importe quoi quand on veut attaquer. Sérieusement, impossible de viser correctement l'ennemi à atteindre au corps à corps, il tape au plus proche, même si c'est sur le deuxième joueur. Et n'oublions pas les chargements plutôt longs, même pour quitter le jeu. A savoir que la version testée est sur PS3, version qui a eu de nombreux soucis et qui est déjà patchée alors que le jeu n'est pas sorti officiellement à l'heure où j'écris ce test.

Alors qu’au fond, j’espérais leur faire plaisir...Les fous ! Je souffre de leur incompréhension !

Il y a surtout deux choses qui vont vous gonfler. Déjà, la conduite, absolument CA-TA-STRO-PHIQUE. C'est un foken calvaire de conduire un véhicule dans ce jeu, l'inertie est pourrie, ça se dirige mal, et ça entraîne une difficulté atroce sur certains défis assez exigents. Mais par contre, la "conduite" avec un animal, bah c'est tranquille, que ce soit le cochon de Monstres Academy ou même le cheval de Lone Ranger, là ça répond super bien et c'est hyper plaisant à contrôler. Même les hélicoptères, une fois qu'on s'est habitué, ça fonctionne ! Alors qu'est-ce qui s'est passé avec les voitures ? Aucune idée, je tremble d'avance pour le pack Cars. Ensuite, ce qui saoule, c'est le narrateur. Y a un gars (c'est la voix de Robin dans les dessins animés), il vous harcèle continuellement, TOUT LE TEMPS pour dire des trucs dont on a rien à fiche. Il peut pas s'en empêcher, il commente toutes les actions, tous les trucs à débloquer, je peux plus l'entendre. D'accord, c'est un jeu pour les marmots, mais bordel, le gars peut pas la fermer 5 minutes ? Surtout qu'il a pas énormément de dialogues, donc il répète les mêmes trucs, c'est absolument insupportable.
Et le dernier truc qui fâche pour de vrai, the foken last one, c'est le contenu en ligne. Il est possible de jouer à 4 joueurs, mais il faut obligatoirement jouer avec des personnes de sa liste d'amis. Bon ça à la limite, OK, mais ce qui est triste, c'est qu'aucun contenu communautaire n'est disponible. Enfin si, mais TOUT est contrôlé par Disney, si vous voulez qu'un de vos niveaux soit jouable par d'autres joueurs en dehors de vos amis, il faut demander à Disney qui contrôlera votre niveau et le rendra disponible, ou non. On n'a donc rien en terme de communauté, alors que le jeu s'y prête totalement. Un système similaire à Little Big Planet aurait été évident, mais c'est surement la politique Disney qui ne veut pas que des petits malins s'amusent à pourrir leurs personnages ou leurs univers sur leur dos, ou que des enfants tombent sur des niveaux avec des "baguettes magiques géantes". Mais on perd quelque chose qui aurait pu faire tout l'intérêt du jeu, et surtout qui aurait rendu la Toy Box bien plus cool ! Sinon y a aussi plein de trophées, mais ça se débloque facilement, rien qu'en faisant juste les 3 packs aventures vous en aurez au moins les 3/4.
Ce qui fait la force de Disney Infinity, il faut pas se leurrer, ce sont les licences. Pouvoir retrouver autant de personnages à la fois, ça fait plaisir. C'est beau, les figurines sont classes, les designs sont travaillés, on sent bien les millions investis. Et même si au final, peu d'univers proposent des personnages jouables (parce que franchement, jouer Rapunzel, Ralph, Phineas et Ferb, j'en ai un peu rien à carrer, moi je voulais du classique, du Robin des Bois, du Mowgli, du Roi Lion, mais on reste globalement dans du récent), on est quand même content de diriger Jack Skellington, Sully et Bob, Mr. Indestructible et toute sa marmaille, Buzz l'éclair et Woody, et tout et tout, surtout si on joue avec un petit frère/soeur ou même son gosse pour ceux qui en ont. Après, les aventures ne vous tiendront pas des jours en haleine, surtout si vous êtes un joueur exigent, et le mode Toy Box, bah faut aimer ça. On reproche quand même les nombreux petits soucis techniques, la conduite horrible, et ce fichu narrateur. J'ai aimé ce jeu, vraiment, mais je suis du genre à chialer devant Toy Story 3 rien qu'en entendant la chanson au début, alors je suis forcément une cible facile. Si vous n'êtes pas un gros fan de ces univers à la base, passez votre chemin, pour les autres, hardcores disneymaniaques, vous pouvez rajouter au moins 1 point à la note.
11 septembre 2013 à 17h05

Par

Points positifs

  • Du Disney en pagaille, du Pixar en pagaille, et tout mélangé !
  • 1 aventure = presque un jeu tout seul
  • Les doublages et les musiques officiels
  • Les figurines très jolies
  • Des beaux produits (albums, boites, protections) pour pouvoir collectionner

Points négatifs

  • Pas de communauté ni de véritable mode online
  • Trop de problèmes techniques
  • Les niveaux Toy Box vides et sans vraiment d'intérêt
  • La conduite des voitures, une catastrophe
  • Le narrateur qui nous pompe l'air
  • Obligé d'acheter un pack de personnages à 20 euros pour pouvoir faire les aventures à deux
  • Les figurines ne sont pas personnalisables en jeu, aucune compétence à débloquer
  • Trop de licences récentes et pas assez de grand classique Disney
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