Test : Far Cry 3 : Blood Dragon - PS3

Far Cry 3 : Blood Dragon - PS3
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Jungle dense, méchants fous, armes à gogo et défonce à la dubstep, Far Cry 3 nous avait séduit à la fin de l’année dernière. Pas de doute : Ubisoft a saisi la formule pour faire kiffer. Aujourd’hui, Blood Dragon est lancé au téléchargement. En tant que stand-alone, le titre peut se permettre de partir totalement en live, au dépit de l’esprit du jeu original. Bienvenue dans un univers WTF cyber-séduisant !

Test effectué à partir d'une version PS3

La particularité de cette extension Blood Dragon est de s’inspirer des dessins animés de science-fiction des années 1980. Cinématiques style 8-bit, bande-son rétro-futuriste, histoire ultra-cliché et toute l’idéologie du XXIème siècle de l’époque, l’aventure est on ne peut plus… fendarde. Dans un humour lourd mais totalement assumé, et véritablement drôle, Blood Dragon prend place en 2007. Combinaisons argentées et véhicules volants, le contexte s’inspire des plus grandes références de l’époque. Quant à l’histoire… « Dans un futur proche, à la fin du XX siècle, la planète est en proie à une guerre nucléaire. Des cendres radioactives de l’Amérique du Nord naît une nouvelle race de soldats. Mi-homme, mi-machine, mais 100 % cyber-commando. » Ouais, vous voyez le pitch. Vous incarnez donc Rex Colt, un soldat Type-IV modifié de toute part envoyé en mission par le gouvernement des USA. Sa mission ? Stopper l’infâme cyber-capitaine Sloan, sur son île expérimentale secrète parsemée de cyber-soldats, de cyber-animaux et de cyber-laboratoires. C’est ultra-stéréotypé, mais c’est tellement marrant qu’on serait prêts à pardonner presque tout. Ainsi, c’est sur cette portion de Rock Island remodelée que l’on débute notre quête, c'est-à-dire sur un hélicoptère en train de tout dégommer à la gatling-laser. Les ennemis explosent en de grandes giclées de sang bleu, les flammes et les détonations sont grandes et l’alerte rouge est tirée : après tout, vous êtes programmé pour tuer, alors l’on peut dire que vous faîtes très bien votre métier !

« Appuyez sur X pour prouver que vous savez lire. »

La question qui vous viendra à l’idée est peut-être la suivante : s’agit-il vraiment de Far Cry 3 ou les développeurs sont-ils allés trop loin dans leur délire, dénaturant même le concept du jeu de base ? Si le background change délibérément, le système de base reste le même. Vous êtes lâchés dans un open-world (ici bien réduit comparé aux îles de base), et à vous de faire ce que bon vous semble : libérer les camps de prisonniers (ici des « garnisons », où des scientifiques ont été capturés pour travailler sur l’infâme projet de Sloan), effectuer les quêtes de l’histoire ou secondaires (chasses, meurtres ou libérations) ou encore récupérer les objets qui traînent à travers la map (des VHS que l’on pourra « louer », des télés à activer et des documents). Vous pourrez agir à peu près de la même manière que dans Far Cry 3, en choisissant l’infiltration ou l’action bourrine. Il est toujours possible de cibler ses opposants afin de les suivre à la trace, de prendre des tyroliennes, des deltaplanes ou de libérer des animaux pour qu’ils bouffent les ennemis à votre place. C’est clair : le gameplay, c’est du FC3. Non, là où ce stand-alone diffère réellement, c’est clairement dans son ambiance particulière, d’abord retranscrite par son rendu visuel impressionnant : filtre VHS, ciel rouge, couleurs fluo et violence exacerbée (tête et corps qui explosent) font de Blood Dragon une œuvre unique, belle et agressive, que l’on appréciera surtout si l’on a un PC qui tient la route. Tous ces effets empêchent malheureusement des textures détaillées : elles restent sans doute les mêmes que dans le jeu original mais sont plus discrètes par les nombreux filtres appliqués.
La bande-son, elle, s’avère particulièrement réussie. Rappelant les classiques du genre, avec une touche de l’album Tron de Daft Punk, les musiques sont entraînantes et franchement bien adaptées à l’ambiance. Un gros plus de ce côté-là, puisqu’Ubisoft s’est efforcée de ne reprendre aucun thème de FC3, ce qui creuse tout de même un écart entre ce dernier et l’extension. Autre point majeur, celui des armes : beaucoup moins nombreuses qu’auparavant mais presque toutes exclusives, elles s’avèrent réussies, collent au délire même si ce nombre réduit pourra en frustrer plus d’un. Ainsi, l’on pourra s’équiper d’un fusil à canon scié, d’une arme d’assaut du futur, d’un arc en néon, d’une énorme gatling et d’autres vraiment oufs, et l’on pourra également retrouver quelques classiques comme les grenades, les cocktails « molotox » ou le fameux lance-flamme. Les possibilités d’attaques restent souples, notamment grâce à l’upgrade des pétoires, toujours présent mais exploité différemment. Désormais, il faut débloquer des accessoires (silencieux, canon laser, ogives explosives…) en accomplissant les quelques défis secondaires, puis les acheter en magasin, via l’argent trouvé sur les cadavres et dans les coffres. Vous pouvez bien entendu augmenter aussi vos performances physiques, mais à l’instar des guns, la méthode est différente puisqu’automatique : un système de level-up a été mis en place, et à chaque niveau franchi, vous débloquez et acquérez automatiquement une compétence prédéfinie (se déplacer plus rapidement accroupi, éliminer tel ennemi discrètement, gagner une barre de vie, etc.). Un système plus adapté à l’extension car cette dernière n’a pas une durée de vie similaire à son grand frère. D’un autre côté, il faut bien avouer que ces améliorations sont des véritables plus, notre cyber-corps étant déjà bien plus avantageux que le héros Jason Brody de FC3. Sautant très haut, courant et nageant très vite, pouvant tomber d’aussi haut que souhaité, Rex Colt est un véritable plaisir à manier. Être un robot, ça a du bon !

« Pour regarder autour de vous, regardez. »

Cela vous aura sans doute sauté aux yeux si vous avez visionné les trailers : un nouvel ennemi a fait son apparition. Effectivement, le dragon, un gros dinosaure ultra-vénère partiellement fluo, tient sa place sur l’île aussi bien dans l’histoire que dans le gameplay. Car oui, les vaincre sera demandé à certains moments, et autant dire qu’il faut s’accrocher, surtout si notre équipement est encore faiblard. Disposant d’une mauvaise vue, permettant une approche discrète, mais d’une violence inouïe une fois engagé dans un combat (un lézard géant qui tire les lasers ? Sérieux ?), les dragons s’avèrent des adversaires difficiles mais qui peuvent également se transformer en atout. En effet, lors des garnisons à libérer, vous pouvez soit éliminer tous les occupants de votre main, soit désactiver les boucliers de la base afin d’attirer automatiquement les bestioles qui viendront déchiqueter avec fureur tous les ennemis. Une possibilité sympathoche et visuellement éblouissante !
Le problème de Blood Dragon, car oui, il y en a un, c’est sa durée de vie. Disons que le concept du jeu s’avère particulièrement réussi, et qu’au final, nous aurions bien aimé qu’il soit plus exploité comme un vrai titre que comme un petit soft téléchargeable. Ainsi, l’histoire principale se boucle en une petite poignée d’heures, et l’on reste affreusement sur notre faim : et ce n’est pas les autres objectifs à faire qui vous nous rassasier puisque deux bonnes heures de plus suffiront à tout terminer à 100 %. Au final, il est clair que nous avons là une œuvre plus longue que certains jeux vendus en boîte (mais qui ne sont de toute manière pas des références), mais nous en voulions plus. Si le concept de DLC pour un DLC peut faire peur, pour une fois, on se dit que ça pourrait être intéressant. Car Blood Dragon est fun, plutôt abouti mais monstrueusement court, et cela pèche finalement sur le ressenti final… Mais bon, inutile de faire les rabat-joie, Ubisoft a réussi une fois de plus à nous faire vibrer, sous l’ambiance 80’s cette fois, grâce à son humour décapant et ses possibilités de jeu détonantes. Et c’est déjà terriblement bien.
Far Cry 3 : Blood Dragon est un stand-alone de qualité, véritablement meilleur que la plupart des autres extensions du domaine vidéoludique. Avec un univers unique, drôle et aux références délicieuses, il parvient à nous éblouir grâce à son agressivité visuelle et ses possibilités de jeu sympathiques. Dommage seulement que son rythme, plus tonique mais aboutissant finalement sur un contenu bien trop maigre, l’empêche d’être un excellent titre. Une petite aventure comme on les aime malgré tout, et comme il en a toujours manqué.
30 avril 2013 à 16h16

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Points positifs

  • L'humour omniprésent
  • Une arme complètement barrée
  • Visuellement sympathique
  • Bande-son adaptée
  • Les nombreuses références : Star Wars, Predator, Rocky, Terminator...

Points négatifs

  • Bien trop court !!!
  • Pas assez d'armes
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