Test : The Wolf Among Us : Episode 1 - Faith - PS3

The Wolf Among Us : Episode 1 - Faith - PS3
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Il y a des jeux qui arrivent sans prévenir et qui emportent tout sur leur passage. La première saison du point’n'click The Walking Dead de Telltale Games fait partie de ces jeux-là. Après le succès critique et public, il est temps de confirmer que ce qui a fait la réussite de l’histoire de Lee et Clementine n’était pas qu’un coup de bol. Cela se fait par la suite des aventures zombiesques et par une nouvelle saga adaptée des comics Fables et nommée The Wolf Among Us et c’est ce qui nous intéresse ici.

Test effectué à partir d'une version PS3

Telltale continue son travail d’adaptation des comics avec cette nouvelle série. The Wolf Among Us est en effet une adaptation du comics Fables qui laisse l’apocalypse de The Walking Dead de côté (quoique...). Dans cet épisode 1, nous sommes à New York où les héros et héroïnes de contes se sont réfugiés dans un quartier nommé Fabletown. Les trois petits cochons, Blanche-Neige, La Belle et la bête… sont parmi nous et cachent leur apparence fantastique grâce à un charme… S'ils peuvent se le payer car la communauté s’est scindée en deux avec les riches d’un côté et les pauvres de l’autre. Cependant, tout ce petit monde va être chamboulé par un meurtre. Vous allez donc interpréter le Grand Méchant Loup, ou Bigby Wolf, qui est le shérif de cette communauté et qui va devoir enquêter sur cette mystérieuse affaire.

Qui craint le Grand Méchant Loup ? C’est pas nous, c’est pas nous

Pour ce qui est du gameplay, la recette de The Walking Dead est appliquée à la lettre. On se retrouve donc avec le traditionnel système de dialogues multiples combiné à un système de choix en général (qui vais-je interroger en premier ? par exemple) qui donnent toujours à ce type d’aventure un petit côté « Livre dont vous êtes le héros ». C’est toujours très efficace pour s’immerger à fond dans l’histoire même si on sait maintenant que l’effet de nos choix sont assez limités en fin de compte. C’est là tout le génie de Telltale : nous donner l’illusion du choix pour nous faire vivre l’histoire de manière plus forte tout en gardant la main mise sur sa narration afin de nous garder en haleine. On retrouve aussi des phases de point’n'click plus classiques mais toujours aussi faciles que dans Walking Dead. On pourrait se plaindre du peu d’innovation mais 1) pourquoi changer une recette qui gagne ? et 2) ce dispositif de point’n'click allié aux dialogues marchent encore mieux dans un cadre d’enquête policière comme c’est le cas ici. Enfin, on retrouve toute une panoplie de QTE plutôt faciles. Bref, Telltale tient une recette et n’en change pas et c’est tant mieux.

Loup y es-tu ?

C’est tant mieux et c’est normal puisque le studio veut avant tout raconter une histoire. Force est de constater qu’ils ont atteint un niveau de maitrise narrative assez ahurissant. Commençons par le choix de l’univers de Fables (NDLR : je n’ai jamais lu le comics.) qui est assez passionnant, foisonnant et très intéressant au niveau thématique et symbolique. Pour info, le jeu serait une préquelle à la BD (on laissera les lecteurs nous confirmer cela) et il n’est pas indispensable d’avoir lu l’œuvre originelle pour profiter pleinement du jeu. Quoiqu’il en soit, Telltale prend un malin plaisir à embrasser cet univers pour tordre les clichés inhérents à cette usine à clichés que sont les contes. Ici, le loup est le représentant de la loi et certains héros et autres princes sont tombés bien bas (femmes maltraitées, suicides…). Les princesses, quant à elle, tendent vers plus d’indépendance comme Blanche-Neige qui sera notre parternaire lors de l’investigation. Mais au final, Telltale conte la fin d’un monde (comme quoi on y revient toujours) et, par ce biais, la fin de l’innocence et l’entrée dans le monde réel qui risque de changer bien des idéaux de l’enfance (un traitement que l’on retrouve surement dans la BD et qui est bien développé ici). De plus, le studio sait gérer son histoire en jouant sur le rythme scène de dialogue/QTE/point’n'click et nous garder en haleine comme pour The Walking Dead. Le studio n’a pas non plus perdu son génie vicieux pour nous pondre un cliffhanger de fin d’épisode bien rageant.

Le Loup de Fabletown

Ce qui est très fort, c’est que Telltale sait toujours aussi bien rendre ses personnages ultra-attachants aussi bien dans leurs bons côtés que dans leurs mauvais. Bigby Wolf fait partie de ces personnages au passé sombre qui tente de se refaire une réputation tout en combattant son côté bestial (et qui est superbement charismatique). Blanche-Neige est une femme forte qui sait ce qu’elle veut mais qui doit se battre avec l’administration de Fabletown. Le crapaud est un père célibataire qui doit faire face aux difficultés de la pauvreté. C’est toujours génial de rencontrer un nouveau personnage car Telltale sait toujours les développer qu’importe leur temps de présence à l’écran et en faisant fi des limitations techniques du jeu. En effet, on se retrouve toujours avec le même style de graphismes et d’animations pas très naturelles (surtout pour le visage), ce qui n’empêche pas une empathie forte. Pas de besoin d’hyper réalisme. Cependant, le jeu se distingue du précédent jeu du studio avec une ambiance film noir géniale à laquelle s’ajoute un côté mystique dû aux lumières fluos omniprésentes lors des scènes nocturnes (rappelant ainsi Enter The Void de Gaspar Noe ou Only God Forgives de Nicholas Winding Refn), accompagnés de musiques ambiantes un peu électro. Une ambiance savamment pensée qui fait directement mouche.
Telltale continue sur sa lancée et livre avec le premier épisode de The Wolf Among Us, un conte sombre et moderne haletant et passionnant. Certes, le système de jeu (point’n'click, QTE, dialogues) est exactement similaire à ce que l’on avait vu dans The Walking Dead mais il faut avouer qu’ici l’histoire prime et le jeu est secondaire. Cependant, le gameplay est toujours aussi efficace dans sa sobriété. Le récit est, quant à lui, toujours aussi maitrisé et bien rythmé. On retrouve une galerie de personnages attachants et/ou intéressants en premier lieu desquels le tourmenté et charismatique Bigby Wolf. A cela s’ajoute une ambiance de film noir un peu mystique qui rajoute à l’immersion. Au final, on est ultra impatients de savoir la suite de ce récit fantastique.
10 février 2014 à 01h18

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Points positifs

  • Un bon récit habilement mené
  • Une ambiance de film noir mystique réussie
  • Des personnages ambigus et intéressants
  • La relecture des contes de fées
  • Un gameplay simple et efficace...

Points négatifs

  • ...mais il n'évolue pas depuis The Walking Dead
  • Des animations qui laissent à désirer
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