Test : Alien : Isolation - PS3

Alien : Isolation - PS3
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Alien Isolation. En voilà un jeu qui semble faire prendre un vrai virage à la licence de 20th Fox, puisqu'il cesse de prendre les joueurs pour des cons et propose probablement le titre le plus proche du film jamais créé. Et même avec ses petits défauts, c'est une jolie réussite.

Test effectué à partir d'une version PS4

Bon. On va gentiment oublier la saloperie que nous a pondu Gearbox l'an dernier afin de partir sur des bases saines. Nous ne sommes ni dans la même qualité de développement, ni dans un gameplay similaire et ne parlons pas du respect de la licence. Dans Alien Isolation, vous incarnez Amanda Ripley 15 ans après les événements du Nostromo ayant impliqué sa mère, Ellen Ripley. Amanda bosse comme ingénieur sur une station spatiale dans le secteur où a disparue sa mère, histoire de pouvoir éventuellement retrouver une trace de sa génitrice disparue. Comme vous vous en doutez, celle-ci se retrouvera bloquée sur un vaisseau où un prédateur extra-terrestre se gave de cervelles et en profite aussi pour planter sa petite graine quand l'occasion s'y prête. Ce gros dégueulasse. On apprécie d'ailleurs la fidélité qui a poussé Creative Assembly à designer le vaisseau à la manière des films, c'est-à-dire "le futur vu des années 80". Avec des gros boutons rouges, des écrans d'ordi qui tiennent plutôt du minitel ou des sièges oranges dégueulasses typés eighties.

Dans votre salon, vos voisins vous entendront crier

Entendons-nous bien, dans Alien Isolation, vous êtes une putain de victime. N'imaginez pas pouvoir exploser le crâne de l'alien à coups de fusils à pompe et autres lance-flammes. Vous êtes ingénieur, donc pas spécialement versé dans le maniement des armes. Fabriquer des objets en revanche, c'est plus votre rayon. Bombes fumigènes, cocktails molotov, bombes IEM, le moindre fil, bouteille d'éthanol ou amorceur trouvera une utilité dans votre inventaire. Bien sûr il y a des armes, mais celles-ci auront une efficacité plutôt secondaire. Vous trouverez 4 types d'ennemis dans Isolation : l'alien et bien sûr sa progéniture, mais aussi des êtres synthétiques pas bien amicaux et de simples humains hostiles. Il conviendra d'appréhender de la meilleure manière chaque situation et de mettre à profit votre environnement de la meilleure manière qui soit. Les premiers contacts avec l'alien sont absolument terribles. Il faut mourir pas mal de fois afin de comprendre à quel point vous êtes faibles. Si vous courez, il vous repère et vous dévore. Si vous faîtes du bruit, même topo. Si vous faîtes de la lumière, par exemple avec un fumigère ou votre lampe de poche, devinez quoi ? Oui, mort. Mort, mort, mort, mort, mort, mort. Vous allez en chier, mais pas que.

Amanda est aussi bad-ass qu'Ellen

Alien Isolation ne fait pas bien peur, mais en revanche il joue sur une angoisse constante, pour peu que vous vous preniez un minimum au jeu. Se planquer sous un brancard d'ambulancier et voir la queue de la créature glisser à côté de vous procure une montée d'adrénaline folle. Que faire ? Si vous sortez, vous vous faites bouffer. Si vous restez caché, ce n'est que temporaire. Vous priez pour que l'alien se barre mais si il persiste un peu, vous êtes dans la merde. Vous évoluez donc à bord du Sebastopol fréquemment la peur au ventre, sachant pertinemment que la moindre conduite d'aération peut abriter une créature prête à vous bouffer. Notez que si elle est dangereuse, de la bave dégueulasse s'en écoule abondamment, mais ce n'est pas forcément quelque chose que vous remarquerez de prime abord. Le titre multipliera les situations anxiogènes et stressantes à mesure que vous progresserez, et vous devriez toujours trouver des moyens intéressants pour vous en sortir. Et puis il y a en permanence cette saloperie de radar qui vous indique les présences vivantes autour de vous. Bip. Bip. BIP. BIIIIIP. BIIIIIIIIP. C'est le moment de se planquer mais si ça bip trop fort, c'est bien souvent trop tard.
Même si au bout d'un moment, échapper à l'alien devient quelque peu routinier, les développeurs ont pensé à mettre en scène quelques mini-scénarios pour continuer à mettre vos nerfs à rude épreuve et faire même parfois utiliser vos méninges. Prenons un exemple concret. J'arrive dans une pièce où se trouvent 3 humains, armés, et d'après leur conversation, vraisemblablement inhospitaliers. Après avoir quand même tenté la négociation et reçu 4 balles dans le bide en réponse à mon sourire avenant, je tente d'aborder la situation autrement. Ils sont 3, et j'ai un flingue. Aucune chance d'en venir à bout, si j'en touche un c'est déjà un miracle. Planqué sous une table, je regarde mon inventaire. Tiens, un émetteur de sons... Je jette l'objet au milieu des mecs, interrogatifs. Mais l'effet escompté arrive quelques secondes plus tard, il a attiré l'alien qui me débarrasse en 3 secondes des gêneurs. J'attends patiemment qu'il remonte dans un conduit et peux continuer mon petit bonhomme de chemin. La fuite / planque est bien souvent la solution à tout, mais pas que. Pour faire grimper le stress, les développeurs ont aussi pensé à un système de sauvegarde, disons-le sans détour, de fils de pute. La sauvegarde met 3 secondes à s'enclencher, et si un ennemi est à proximité et vous surprend, tant pis pour vous. L'auto save n'est pas légion et bien souvent, vous devrez recommencer pas mal de choses pour n'avoir pas atteint le point de sauvegarde suivant, ou pire, être passé devant sans l'avoir vu. Ce système pourra plaire aux anciens mais pourra ENORMEMENT agacer les nouveaux.

Ripley value

Bourré de qualités, Alien Isolation n'est pas exempt de tout défaut, hélas. Quelques soucis techniques tout d'abord, qui agacent parfois, mais aussi de jolies surprises, notamment sur les effets de lumières et de particules. Le principal souci d'Alien est son rythme, qui mine de rien parfois est agaçant. Des missions qui à notre sens ne se renouvellent pas assez et consistent la plupart du temps à allumer un générateur, ouvrir des valves, et enfin ouvrir la porte. Si seulement il n'y avait pas ces longueurs inutiles parfois, ces allers-retours agaçants et aussi une narration moins prévisible, on aurait assisté à un très très gros hit en puissance. Si le storytelling respecte extrêmement bien le premier Alien de Ridley Scott, on aurait aimé qu'il puisse surprendre un peu plus par son scénario qui ici n'a vraiment rien d'haletant. Mais la mise en scène rattrape bien ces lacunes et c'est de bon cœur que l'on vient à bout de l'histoire. Et pour ceux qui pensent que de toute façon Amanda ne peut pas crever, puisqu'on apprend si mes souvenirs sont bons dans la suite des films qu'elle vit jusqu'à 67 ans, arrêtez d'y croire. Les développeurs ont dores et déjà annoncé qu'ils avaient fait comme si Alien 2, 3 et 4 n'existaient pas. Voilà, vous pouvez flipper pour votre héroïne pendant les 15/20h que l'aventure vous propose.
Alien Isolation est un vrai bel hommage au film Alien, le huitième passager. Pas vraiment flippant mais terriblement angoissant et stressant, le titre prend le pari risqué de ne pas jouer la carte de l'action et s'en sort divinement bien. Tellement respectueux de la licence qu'il m'a donné envie de remater toute la quadrilogie, on lui pardonnera ses quelques erreurs techniques, ou son rythme parfois pas très bien senti, pour se concentrer sur ses qualités : une ambiance excellente, un sujet maîtrisé et un jeu qui sort enfin des sentiers battus. Probablement le premier bel hommage vidéo-ludique au film de Ridley Scott.
08 octobre 2014 à 16h44

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Points positifs

  • Vraies scènes de stress et d'angoisse
  • Respect du premier film de Ridley Scott
  • Pas mal de très bonnes idées dans le gameplay
  • Le vrai Alien, superbe et redoutable
  • Bande-originale et ambiance sonore excellentes
  • Quelques jolis effets graphiques
  • Respect de la licence
  • Le système de sauvegarde badass

Points négatifs

  • Système de sauvegarde badass
  • Peu d'audace dans le scénario
  • Ouvre cette porte, allume le générateur...
  • Des longueurs et un rythme pas toujours très juste

Gribouillé par...

JoKeR

JoKeR

Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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