The Last of Us c'était quand même un sacré bout de viande sans déconner. Je vous dis ça parce qu'effectivement, aussi impressionnable que puisse être ma petite personne, c'est probablement le jeu qui m'a le plus marqué sur cette génération. Nécessairement, lorsqu'on annonce un DLC à ce monument, on se demande si c'est du lard ou du cochon (bah oui, regardez plus haut, j'ai dit que c'était un sacré bout de viande ce jeu).
Left behind nous place dans la peau d'Ellie, la petite ado bad-ass qui partage l'affiche de
Last of Us avec Joel. Si l'on nous avait annoncé que ce DLC se situerait chronologiquement avant l'histoire du jeu, ce n'est pas exactement le déroulé qui nous est réservé.
Droit devant
A partir d'ici, foutez-moi le camp les profanes. Allez, filez d'ici ! Je ne m'adresse, tout comme ce DLC d'ailleurs, qu'à ceux qui ont terminé
The Last of Us. Les autres, contentez vous du test.
C'est bon, on est entre initiés ? En réalité,
Left Behind se situe aux trois quarts de l'histoire de
The Last of Us, plus précisément au début de l'hiver. Joel a fait une mauvaise chute à l'université d'Eastern Colorado et s'est retrouvé empalé de part en part par une barre de fer. C'est le moment où celui-ci, entre la vie et la mort, a cruellement besoin de médicaments. C'est ici que débute le DLC, dans la peau d'Ellie. Celle-ci doit trouver des médicaments dans un centre commercial délabré envahi par la neige et devra se frayer un chemin entre les miliciens qui veulent sa mort et les infectés affamés. Mais parallèlement à la première mission où Ellie fait cavalière seule, celle-ci revivra une journée qu'elle a passé avec Riley, sa meilleure amie de 15 ans comme elle, bien avant que celle-ci ne rencontre Joel. Si vous avez un minimum suivi
The Last of Us, vous entamez votre voyage avec elle en sachant parfaitement comment celui-ci va se terminer. Mais comme bien souvent, ce n'est pas l'arrivée qui compte mais bel et bien le chemin parcouru...
Ne pas se retourner
Ellie vivra dans
Left Behind deux histoires en parallèle. Les scènes de présent et de passé s'alternent à mesure que vous progressez dans l'histoire. Malgré, comme dans
The Last of Us d'ailleurs, un début assez lent, le rythme finit par se trouver rapidement. Les parties du centre commercial sont plutôt réservées à l'action et l'infiltration, tandis que l'histoire que vit Ellie avec Riley donne la part belle à la narration. Choix couillu, il faut bien l'avouer, de la part de
Naughty Dog que de décider de réserver la moitié du contenu à un gameplay quasi-parfaitement contemplatif. Mais c'était sans compter sur leur incroyable talent de mise en scène.
The Last of Us nous avait offert dans ses toutes premières minutes de comprendre et partager la plus difficile épreuve de la vie de Joel avant qu'il ne rencontre Ellie.
Left Behind nous permet de découvrir de la même manière par quoi est passée la jeune fille avant les événements de l'histoire principale. On apprend en quelques heures ce qu'Ellie s'était contentée de résumer en quelques mots à Joel, et comme dans les plus belles / douloureuses scènes de
The Last of Us, on en sort tout chose.
Luciole y es-tu ?
Le soin apporté à ce DLC, qui pourtant ne dépasse les 2h30 en trainant les pieds, n'a rien à envier à celui apporté à
The Last of Us. Certains décors laissent penser que l'on erre dans de véritables artworks et bon sang, quel talent narratif ! Observer la relation de ces deux jeunes filles entre innocence et passage forcé à l'âge adulte est triste et attendrissant à la fois. Alors c'est vrai, au final on joue relativement peu mais dans un titre où l'histoire est aussi importante que dans
The Last of Us, on ne crie pas un seul instant au scandale. Pire, on apprécie. Cerise sur le gâteau, le fait que cette histoire se déroule en DLC est parfaitement justifié, tant elle aurait probablement plombé le rythme si elle avait été intégrée au jeu d'origine. Ce DLC est certes un petit peu du luxe puisque ces deux très jolies heures coûtent la bagatelle de 15 euros, mais c'est une bien belle manière de compléter l'histoire.