Je marche seul dans les rues qui se donnent
Généralement, dans un test de jeu vidéo, c’est cool de parler du gameplay ensuite. Mais là, je ne rigolais pas dans l’intro, il n’y a pas de gameplay si ce n’est la déambulation, tel un poète anglais du 18ème, dans les rues du petit village britannique pour trouver les scènes de la vie quotidienne (ou pas) et comprendre ce qu'il s’est passé. On trouvera aussi quelques radios et téléphones qui raconteront les coulisses de la folie scientifique qui a mené à ce qui ressemble à une apocalypse tranquillou. Quelques autres secrets seront à trouver pour ceux qui veulent tous savoir du pourquoi du comment. La chose que l’on pourra critiquer, c’est que la déambulation est un peu trop languissante et lente et que marcher un peu plus vite n’aurait pas été du refus. On ne demande pas de courir mais on n'aurait pas dit non à un rythme un tantinet plus soutenu. Le village est d’ailleurs relativement vaste ce qui est très sympa, d’autant plus que l’on peut visiter pas mal de bâtiments. Seulement, la marche trop lente tue un peu l’envie de la découverte.
Scènes ordinaires dans un village anglais
Ce que le jeu réussit à merveille, en revanche, c’est de capturer l’atmosphère d’un village dans la campagne anglaise. Alors que se dévoile l’histoire derrière le cataclysme, on découvre avec délectation la vie de cette bourgade : les ragots qui courent, les rencontres fortuites dans la rue, les relations amoureuses qui se tissent… C’est limite plus intéressant que l’explication de la catastrophe. Cela est aussi grandement du au jeu des acteurs qui doublent les esprits des habitants et à l’écriture des dialogues qui est juste parfaite. On découvre ainsi la personnalité de chaque personnage. On est, d'ailleurs, loin des clichés, comme la grand-mère irascible nommée Wendy qui se révèle plus intéressante que le premier « contact » avec elle ne pouvait le laisser penser. On regrettera juste que la manière dont ces scènes sont révélées paraisse un peu artificielle. Même si c’est cohérent avec l’histoire et que voir ces esprits apparaitre de nulle part participe grandement à l’ambiance vaporeuse du titre, c’est un peu forcé et découvrir le récit par d’autres biais (journaux audios, films, articles…) aurait ajouté un peu d’hétérogénéité au jeu et enlevé un peu de la routine qui s’installe un peu trop rapidement. Pour ce qui est de la grande explication, elle est un peu mystique et vague mais un peu décevante malgré un final cathartique assez émouvant et brillamment mis en scène.
Un saule poppeur
Quand on n’a pas grand chose à faire, on regarde ! Beaucoup ! En détail ! Tout ce qu’il y a autour de nous ! Au début, on voit de magnifiques paysages, des maisons forts jolies et on se dit que c’est sympa un petit village anglais. Après, on voit des arbres et des ombres popper de nulle part. On aperçoit des ralentissements assez massifs et on découvre que les textures bavent un peu. On est clairement sur des graphismes dans les standards actuels mais la finition laisse à désirer et on a bien le temps de regarder les détails donc cela devient assez vite dérangeant. Le jeu est une réussite, en revanche, au niveau de sa bande son (composée par Jessica Curry) avec des morceaux à la limite du chant religieux qui apportent une touche toute particulière à ce jeu fort atypique. Les morceaux appuient en effet de fort belle manière les émotions des habitants et du joueur lors de cette ballade peu commune.