Preview : Hitman 6 - PS4

Hitman 6 - PS4

Hitman 6 - PS4

Genre : Action/Infiltration

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C'est devenu une habitude : aujourd'hui, de nombreuses licences ont droit à leurs reboots. De quoi redonner un petit coup de fouet à une série vieillissante qui ne trouve plus son public, trop occupée qu'elle est à ronronner dans ses petites habitudes d'un autre âge. Ce n'est donc pas franchement étonnant de voir cette mode s'en prendre désormais à Hitman. Après des années sans opus, puis un Absolution controversé (moins de liberté, niveaux moins vastes...), il est donc logique de voir arriver un Hitman version 2016 qui remet tout à plat.
D'ailleurs, ce Hitman remet tellement les choses à plat qu'il ne débarque même pas sous la forme d'un jeu ''classique'', comprenez par là un titre complet fourni en version boîte ou non (sans compter bien entendu d'hypothétiques futurs DLC). Le nouvel opus d'IO Interactive opte pour sa part pour une formule épisodique, mais pas à la manière d'un Telltale : le tout se présente en plusieurs packs successifs, sachant qu'un nouveau sera rajouté chaque mois pour, ensuite, s'offrir une version boîte début 2017. Le pack disponible actuellement, celui dit d'Intro, comporte le prologue et la mission de Paris. Par la suite, Hitman se verra étoffé grâce à des missions se déroulant à Sapienza (Italie), Marrakech ou encore les États-Unis et le Japon. En l’état, si on met de côté les niveaux d'apprentissage (au nombre de trois), une seule vraie mission est donc disponible pour le prix de 15 euros sur consoles. Par la suite, chaque nouvelle destination coûtera 10 euros à l'unité, la mise à niveau coûtera 49,99 euros si on a acheté le pack d'Intro seul et, enfin, il est aussi possible d'acquérir l'expérience complète d'un seul coup en échange de 59,99 euros, qui garantit d'obtenir tous les contenus prévus. L'aventure de ce Hitman étant fractionnée, nous ne pouvons donc pour l'heure tester que le pack d'Intro (d'où cette preview et non un test), qui se termine d'ailleurs en une petite poignée d'heures (sans compter la rejouabilité bien sûr).

Hitman

Chasse à l'homme

Un pack qui met dans le bain tout doucement via un tutoriel, ou plutôt un prologue, plutôt bien fait pour les néophytes. Via trois assassinats - un guidé afin de comprendre les mécaniques du jeu, un libre pour voir tout ce qu'il est possible de faire et un test final destiné à mettre en pratique les leçons tout juste apprises, le joueur a le temps de se familiariser avec l'Agent 47 nouvelle formule. Enfin, nouvelle formule, façon de parler, car dans le fond il n'y a finalement que très peu de changements par rapport aux anciens titres. Le tueur à gages professionnel se manie toujours grosso modo de la même manière, avec plus ou moins de discrétion en fonction de la manière de jouer pour laquelle on opte, même s'il est grandement déconseillé de foncer dans le tas tête baissée, la barre de vie de l'Agent 47 se vidant affreusement vite lorsqu'on lui tire dessus. L'inventaire, se présentant sous la forme d'une roue, occupe une place essentielle puisqu'il permet de garder sur soi toutes sortes d'objets utiles aux missions, comme par exemple des pièces de monnaie destinées à détourner l'attention de quelqu'un, de la mort aux rats pour empoisonner un gêneur ou encore les bonnes vieilles armes à feu. Attention toutefois, les plus grosses d'entre elles ne sont pas cachées dans une poche mais trônent à la vue de tous dans le dos du héros. Pas le plus pratique donc pour s'infiltrer.

Hitman

L'infiltration, pour sa part, a été revue et corrigée via un système de déguisements peaufiné. Si l'Agent 47 peut toujours voler les fringues d'à peu près tous ceux qu'il croise, certains PNJ ne se laisseront pas avoir par la supercherie. Si par exemple vous désirez vous glisser dans la peau d'un serveur, ses collègues les plus proches verront forcément la différence, tout comme son supérieur, là où les clients que vous allez servir n'y verront pour leur part que du feu. Forcément, c'est bien plus logique et ce système permet de rendre les parties toujours plus réalistes. Que les moins doués se rassurent, ces quelques personnages perspicaces sont marqués d'un point blanc, histoire que l'on puisse soigneusement les éviter. Dans le cas contraire, ils n'hésiteront pas à donner l'alerte et tirer à vue. Les adeptes des high score reprendront donc une ancienne sauvegarde afin de tenter le perfect, là où les moins tatillons se contenteront de filer à vitesse grand V, les gardes reprenant gentiment leur place au bout de quelques instants. Enfin, précisons que l'agent 47 est aussi doté d'une sorte d'instinct lui permettant de voir à travers les murs : concrètement, il suffit d'appuyer sur la touche dédiée pour voir en rouge où se trouvent le ou les personnes à abattre, qu'elles soient éloignées ou proche. Une fonctionnalité bien pratique lorsque le joueur s'est perdu à force de vagabonder dans les niveaux.

Hitman

Machine à hits ?

Car ces derniers sont bien loin d'être linéaires et rappelleront de bons souvenirs aux vieux fans de la série. Le niveau de la mission de Paris, par exemple, est vraiment gigantesque et regorge de PNJ et d'occasions – des occasions qui, d'ailleurs, sont parfois suggérées pour les néophytes, mais sachant que cette fonctionnalité peut bien entendu être désactivée. Le tout se passe dans une espèce de gros manoir où se déroule un défilé de mode : il faut donc compter sur de nombreux invités, sur une armée de serveurs leur apportant sushis et autres cocktails, ou encore sur quelques mannequins et les équipes s'occupant de les maquiller et les coiffer. Et dans ce joyeux brouhaha, l'agent 47 doit se concentrer sur deux cibles, un homme et une femme, plus ou moins bien gardés. Libre ensuite au joueur de s'en occuper dans l'ordre qu'il désire et de la manière qu'il désire, en prenant plus ou moins son temps pour observer les allées et venues de chacun histoire d'agir au bon moment. Une fois qu'il a réglé sa petite affaire, le tueur à gages peut ou non cacher le corps, mais il doit dans tous les cas par la suite rejoindre un point de rendez-vous afin de partir et, donc, de valider la mission. Bref, vous l'aurez compris : du côté des missions en elles-mêmes, ce Hitman version 2016 est une vraie réussite et pousse vraiment le joueur à refaire encore et encore le même niveau afin d'expérimenter de nouvelles possibilités d'assassinats.

Hitman

La rejouabilité est de toute façon au cœur de ce nouvel opus, que ce soit au niveaux des contenus annexes proposés, de la quêtes des high score ou encore en raison du côté épisodique qui oblige de toute façon à se contenter d'un lieu à la fois. Ainsi, en dehors du mode de base, il en existe deux autres : Contrat et Escalade. Ce dernier, destiné aux joueurs les plus obstinés, propose de terminer une mission en rajoutant petit à petit des contraintes, que ce soit au niveau des déguisements à utiliser ou de la manière de faire. Autant dire qu'atteindre le niveau 5, le niveau maximum, demande une certaine patience et des skills à toute épreuve. L'autre mode, Contrat, déjà présent dans Hitman : Absolution, permet de créer son propre contrat puis le proposer à la communauté, à condition toutefois de l'avoir terminé une première fois. Précisons enfin que le niveau parisien propose aussi son lot d'à-côtés, qui prennent pour leur part des formes diverses (défis, opportunités, etc) et permettant de gagner des niveaux, sachant que le maximum est à 20. Une fois un niveau atteint, de petits bonus se débloquent, comme par exemple des outils supplémentaires ou la possibilité d'apparaître dans de nouveaux endroits. De quoi rentabiliser l'achat, donc, même si la frustration se fait vite ressentir : si certains styles de jeux s'adaptent certes plutôt bien au format épisodique, le choix pour un titre de ce genre est déjà un peu moins évident, et les fans risquent vite de tourner en rond.

Hitman

Tueur à âge

Techniquement parlant, le Hitman cru 2016 souffle un peu le chaud et le froid. Si la claque n'est pas aussi importante qu'avec Absolution, cet opus est tout de même très joli et les décors, immenses, fourmillent de détails et de personnages vaquant à leurs occupations. Malheureusement, l'immensité de ces niveaux implique forcément quelques sacrifices ailleurs. Ainsi, l'I.A. est clairement à revoir car elle gâche bien souvent les parties : parfois surdouée, souvent bête au possible, elle vient gâcher la volonté des développeurs de proposer un titre réaliste. Par exemple, qui pourrait croire qu'en face d'un ennemi démasqué, les gardes feraient un tour de ronde et retourneraient à leur place, comme si de rien n'était une fois celui-ci parti, sans même chercher plus loin ou renforcer la sécurité autour des personnages importants ? L'autre gros problème provient des temps de chargement interminables (en tout cas sur consoles). Que ce soit lorsque l'on rentre dans une mission, que l'on recharge une sauvegarde ou même que l'on lance le jeu, ils frisent parfois une durée franchement ridicule. Et lorsque l'on sait que, style de jeu oblige, on relance souvent de vieilles sauvegardes... Ça fait tâche. C'est dommage, car en dehors de ça – et du manque de doublages français, le reste est plutôt convaincant : Hitman est fluide, les effets d'ombre et de lumière sont réussis, l'ambiance sonore également, les décors sont variés et certains endroits permettent même de monter aux tant attendus 60 fps. Même si, fatalement, les grands groupes de personnes font chuter le tout à 30.
Que penser de ce Hitman ? D'un côté, les fans retrouvent l'Agent 47 au meilleur de sa forme, avec des niveaux vastes, une liberté quasi totale, de très nombreuses possibilités d'assassinats, une bonne rejouabilité et un système de déguisements intelligent. De l'autre, difficile de passer outre le fait que cet épisode est livré en kit, que son I.A. gâche souvent les parties et que les temps de chargement sont insupportables. Si le tout semble plutôt bien parti, il serait tout de même plus sage d'attendre les prochaines missions (et notre test, une fois que tout sera sorti), histoire déjà de savoir si IO Interactive continue sur cette bonne voie tout en corrigeant les quelques soucis, mais également pour éviter la frustration forcément liée à ce type de distribution, qui n'est décidément pas adapté à un jeu de ce genre.
22 mars 2016 à 10h42

Par Shauni

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Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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