Kelly Hu, Benito Martinez, Eugene Byrd, Nicholas Gonzalez, Adam Harrington et bien d’autres encore, vous avez sûrement reconnu quelques noms parmi ceux qui viennent d’être cités. Acteurs dans la vie, la vraie, ils composent tous le cast de ce
Battlefield Hardline et, bien sûr, assurent le doublage de leur rôle. Et c’est là tout le génie de l’aventure que propose l’opus de
Visceral Games. Montée comme une véritable série TV façon Netflix, cette dernière est découpée en 10 épisodes et ne lésine pas sur les «
prochainement dans Hardline » à chaque chapitre bouclé, histoire de donner un avant-goût de la suite des évènements. Des teasers qui se déclenchent aussi lorsque vous quittez la partie pour enchainer sur le multi par exemple, et à l’inverse, à chaque fois que vous reviendrez sur la campagne, un «
précédemment dans Hardline » vous remettra dans le bain hélico presto (oh oh oh).
Video games are the new TV shows
Le jeu vous place donc dans la peau de Nick Mendoza, flic à Miami, qui enquête sur l’épidémie d’une nouvelle forme de cocaïne dénommée Hot Shot (ça ne s’invente pas). Point de départ d’un scénario qui le placera par la suite au centre de desseins bien plus grands sous fond de corruption, et où tout ne semble pas aussi blanc et noir qu’il n’y parait. Ici, tout est nuancé. Il n’y a pas de bon ou de mauvais flic, juste des personnages et les conséquences de leurs choix qui régissent le déroulement de l’histoire, et non l’inverse. Et c’était très certainement le meilleur choix à faire. Au fur et à mesure que l’on progresse, on s’attache aux protagonistes, et on ne peut s’empêcher de vouloir découvrir la suite, tout comme avec les séries TV actuelles et leur classique « cliffhanger ». Ceci est d’autant plus vrai au tiers de l’aventure, où un tournant scénaristique entrainera la formation du « crew » avec lequel vous évoluerez jusqu’au générique de fin. J’irais même jusqu’à dire qu’à ce stade, la campagne tient plus de l’inspiration d’un
Fast & Furious que d'autre chose, et dieu que c’est bien exécuté. On y retrouve le même genre d’humour (Eugene Byrd et son personnage de Boomer sont juste hilarants), le même type de séquence « over the top » (l’épisode 9 en tête, qui pourrait même être tiré d’un
Mission Impossible) et, surtout, je ne me rappelle plus à quand remonte la dernière fois où j’ai autant pris mon pied à suivre une aventure aussi bien gaulée. Tout n’est peut-être pas parfait, comme certaines lignes de dialogue, des stéréotypes ou un rythme parfois mal géré, mais que c’est bien joué ! Même la VF (en deçà de la géniale VO, certes) s’en sort correctement, ce qui est assez rare pour être souligné, surtout venant d’un allergique aux doublages français.
Ninja ou Robocop ? Telle est la question
Manette en main, les décisions reposent sur vous. Ici, on s’éloigne clairement des couloirs que proposent la plupart des jeux AAA et c’est à vous de définir votre approche. C’est aussi l’occasion de découvrir la nouvelle mécanique de ce
Battlefield Hardline, qui consiste à brandir votre badge et tenir en joue jusqu’à 3 criminels pour ensuite les coffrer. C’est l’approche infiltration que propose
Visceral Games, et il est possible de finir des épisodes entier sans tirer une seule balle, mais en ayant dégainé des dizaines et des dizaines de paires de menottes. Bien sûr, il faut aussi savoir ne pas se faire détecter, ce qui équivaut à naviguer les yeux rivés sur le radar pour échapper aux cônes de vision ennemie, système complètement identique à celui qu’a instauré la série
Metal Gear Solid.
Le titre est plaisant à jouer. Il laisse au joueur le choix de sa stratégie (grâce à votre scanner, vous pouvez marquer les ennemis au préalable, tout comme rechercher des preuves disséminées ici et là pour remplir des objectifs secondaires), et propose continuellement plusieurs points d’entrée pour parvenir à l’objectif. On regrettera toutefois le manque de récompenses pour celui qui essaiera d’être le plus discret possible. Alors oui, de cette manière, on gagne plus de points, et on débloque les équipements pour la campagne plus vite. Mais tout ce que vous obtiendrez, ce sera pour tout faire péter. C4, fusils automatiques et j’en passe, aucun gadget favorisant l’infiltration ne sera mis à votre disposition. Et c’est fort dommage puisqu’au final, dès que la tentative de ninjatitude échouera, on n'éprouvera aucun remord à passer en mode Robocop et à vider ses chargeurs. Dommage comme les ponctuelles séquences de courses-poursuites, fixées sur des rails, et totalement dénuées d’impression de vitesse (et cette nuisance sonore qu'est le moteur, ugh, désagréable au possible). Vraiment, ces passages sont les pires de la campagne, et seront à corriger pour un éventuel
Battlefield Hardline 2 (ce que suggère la fin du jeu, enfin, s'il rapporte des thunes bien sûr). Pour finir sur cette aventure solo, on ne saurait trop vous conseiller de la débuter directement en mode Vétéran pour une virée dans les bas-fonds de Miami et Los Angeles (sans oublier une escapade dans le Nevada), d’une durée approximative de 7 heures. Et c’est pas si mal, non ?
Parce que braquer avec les copains, c’est Juvamine
Et qu’est-ce qu’on crève aussi ! Beaucoup. Beaucoup beaucoup. La véritable différence entre le multijoueur de ce
Battlefield Hardline et les épisodes principaux de la franchise, elle est là. Plus rapide que ses prédécesseurs (notamment pour les déplacements à pattes), les cartes sont plus petites (9 au total dont 4 DLC prévus pour le futur), et pas moins de 5 nouveaux modes -dont 3 très dynamiques- font leur apparition (Poursuite infernale, Braquage, Argent sale, Sauvetage et Contrat). Au final, c’est une expérience moins posée et beaucoup plus
Fast & Furious justement, où les combats d’infanteries sont privilégiés et où les armes lourdes type lance-roquettes disparaissent des classes. Eh oui, n’oublions pas que toute l’ossature du titre repose sur le concept des flics affrontant les voyous (et vice versa). C’est pas l’anarchie totale non plus. Enfin, ça dépend, puisqu’il sera toujours possible de mettre la main sur un de ces jouets planqué quelque part sur la carte (comme d’autres armes lourdes ainsi que les grappins et tyroliennes qui apportent une verticalité bienvenue au gameplay), mais aussi d’y accéder via le coffre de son véhicule. Régi par l’argent (chaque partie et participation aux objectifs vous rapportent du cash money), le système de classe vous laisse donc acquérir les armes et améliorations véhicules de votre choix, pour peu que vous ayez la somme nécessaire. Les différents accessoires (lunettes de visée, etc) sont quant à eux déblocables via l’expérience que vous engendrez.
Si le classique mode Conquête est toujours présent (allant jusqu’à 64 joueurs), on oubliera vite les modes Sauvetage (5 vs 5, les flics ayant pour mission de localiser et extraire les otages, sans réapparition possible) et Contrat (escorte d’un VIP) pour se focaliser sur les trois autres cités plus haut. Poursuite infernale, assurément celui où l’on peut gagner le plus vite de l’expérience, reprend le principe de Conquête, sauf qu’au lieu de contrôler des points fixes, ce sont des véhicules dont il faut s’emparer (et conduire pied au plancher pour en garder le contrôle). Ce qui donnera lieu à un tas de situations « only in Battlefield » (oui, le marketing m’a eu) et, surtout, apporte un vent d’air frais plus qu’apprécié. Braquage, quant à lui, n’est autre que l’évolution du mode Ruée, où, comme vous l’aurez deviné, l’équipe des voyous devra faire péter le coffre et repartir avec l’argent jusqu’au point d’extraction, alors que le camp d’en face devra tout faire pour les en empêcher. La ligne de front est donc en perpétuelle mouvement, et les stratégies sont de rigueur afin d’anticiper les coups et trajets de l’équipe adverse. Attention aux embuscades donc… ce qui est également valable pour le mode Argent sale. Dans ce dernier, flics et voyous s’affrontent autour d’un tas d’argent placé sur la carte et doivent en ramener le plus possible à leur stock respectif. Oui mais, chacun peut également voler dans le stock de l’autre et récupérer l’argent des victimes tombées au combat. Je vous laisse imaginer les fourberies qui peuvent s'y produire. Ou vous les raconter : content de m’être extirpé en vitesse d’un bâtiment grâce à une tyrolienne installée en urgence, sans oublier mon sac remplit de gent-ar, je file au stock faire un dépôt liquide. Stock où 3 petits malins de l’équipe adverse ont sagement attendu que je me pointe avant de me trouer, repartir avec l’argent de l'équipe ET le fric que je ramenais. No shame in their game (et chienne de vie, aussi).