J'ai mal à la mâchoire. Je viens de passer environ 6 heures de suite sur
Bloodborne, et mes maxillaires souffrent d'être restés serrés trop forts, comme les fesses d'un nouveau venu à Pelican Bay. C'était ma seconde soirée sur le jeu de
From Software, après une première tentative franchement pathétique hier au soir. Beaucoup de questions ont traversé mon esprit lors de mon piètre essai de la veille, telles que : «
Combien de temps met une Playstation 4 à exploser dans mon micro-ondes ?», «
Est-ce que l'édition collector du jeu offre un martinet à clous ? », et surtout celle qui revenait le plus souvent : «
MAIS PUTAIN C'EST QUOI TON PROJET, ENFANT DU DÉMON? ».
TU
Ce soir, j'ai compris le principe de
Bloodborne, mais j'ai mis le temps. En fait, bien que je sois un homme et que je ne connaîtrai hélas (lolilol) jamais la joie de donner la vie à un enfant, je pense que ce jeu se rapproche drôlement de ce que doit éprouver une femme quand elle accouche. Certes, la chose se passe visiblement dans une douleur indescriptible, mais ce visage qui s'illumine de bonheur une fois l'épreuve passée est unique. C'est un petit peu la tête que j'affichais, ce soir, en éteignant la console. Des cernes, les traits tirés, de la sueur et des larmes séchées mais un sourire béat. J'ai défoncé pas un, mais deux boss ce soir. Eh ouais ma gueule. Bon, la comparaison avec l'accouchement est peut-être un peu capillotractée, puisque quand le bébé est enfin là, je ne pense pas qu'une maman hurle «
AH TU LA RAMÈNES MOINS TA GRANDE GUEULE DE MONSTRE DE L'ENFER HEIN » comme j'ai pu le faire après avoir vaincu cette horreur de 10 mètres de haut. Il n'empêche que je suis content, et que je peux aller me coucher «
like a boss ».
VAS
So far so good, le titre tient très bien la route pour le moment, exceptés des temps de chargements un peu longs qu'un patch devrait régler sous peu, nous assure
Sony. La direction artistique, très gothique, est réussie et le côté malsain du bestiaire colle très bien avec l'angoisse permanente de mourir qui nous colle à la peau. A force de clamser, on connaît dans les moindres recoins le monde dans lequel on évolue, mais autant vous dire que quand on découvre un endroit encore inexploré... chaque pas compte. Chaque bruit fait sursauter. On n'est jamais à l'abri de crever, et il est bon de préciser qu'à chaque mort, l'expérience que vous avez accumulé reste à l'endroit de votre décès. Si vous voulez la récupérer, il faudra revenir sur les lieux où gisait votre cadavre, sachant que tous les ennemis ont bien sûr respawn. Si vous crevez avant d'avoir récupéré votre xp, bah c'est con hein.
CREVER
Encore une fois, ce papier n'a pas pour but de rentrer dans les détails, plein de gens le feront mieux que moi, mais de donner un petit ressenti avant la sortie du jeu, mercredi.
Bloodborne, c'est dur mais c'est bien. Passées les premières heures à se dire «
non mais c'est bâtard quand même », on comprend où Miyazaki, son créateur, veut nous emmener. Le jeu a sa propre logique de gameplay (qui évidemment ne surprendra pas beaucoup les aficionados de
Demon's Soul et
Dark Soul) et, une fois saisies les contraintes excessivement punitives de celui-ci, vous en réaliserez pleinement le potentiel. Qui aime bien châtie bien. Si effectivement
Bloodborne risque de vous coûter cher en manettes et en murs, le plaisir qu'il procure est proportionnel à la peine qu'il inflige. C'est peut-être trop tôt pour vous dire de vous ruer dessus, parce que malgré la petite huitaine d'heures que j'ai passé dessus, je n'ai pas commencé à faire le quart du tour du jeu, ni même essayé la coopération (j'ai vu qu'on pouvait appeler des amis à l'aide comme une jouvencelle apeurée quand le danger est trop grand).