Soyons clairs, le titre dont nous allons parler ici n’est pas
Gran Turismo 7. Il ne faut donc pas s’attendre à un contenu du niveau de ce qu'a pu nous offrir la licence dernièrement. Le nombre de voitures et de circuits a donc été revu à la baisse, respectivement 162 et 32. Mais ces derniers ont tous été retravaillés afin d’être dignes d’une production PlayStation 4. Si la sélection de voitures est très correcte, nous ne pouvons pas en dire autant des circuits. Avec une trentaine de tracés (en incluant toutes les variations), vous aurez vite fait le tour (ah ah) de ce que le jeu propose à ce niveau là. De plus, il manque des classiques de la série, comme le High Speed Ring ou le Grand Valley Speedway. Ceci étant dit, de part la nature massivement multijoueurs du titre, il ne serait pas étonnant de voir le contenu s’étoffer à l’avenir. De même, le mode campagne est ici bien différent de ce à quoi la série nous a habitués, étant également bien plus léger qu’à l’accoutumée. Et cela pour une raison simple : la raison d’être de ce
Gran Turismo Sport est le multijoueurs. En effet, comme son nom l’indique, le dernier né de
Polyphony Digital se tourne vers l’eSport, incluant les premiers championnats virtuels sanctionnés par la
FIA.
De fait, si le jeu comporte bien une campagne solo, celle-ci n’a rien à voir avec ce qui a été proposé dans le passé. Elle s’apparente plutôt à une école de pilotage divisée en trois sections. L’école de conduite est une refonte des permis tels que nous les avons connus jusqu'à présent. Cette section vous propose donc une cinquantaine d’épreuves destinées à vous apprendre les bases du pilotage. La seconde section, intitulée Missions, vous propose d’appliquer ce que vous avez appris dans les permis pour relever des challenges. La plupart du temps, il s’agit de dépasser un certain nombre de voitures sur une portion de circuit. Mais vous aurez aussi des défis plus originaux à relever, comme renverser un maximum de cônes en un temps donné, par exemple. Enfin, la dernière section, nommée Expérience du Circuit, vous permettra de revoir chaque tracé en détails via des contres-la-montre.
Dans l’ensemble, ce mode Carrière est franchement bien fait. Il ne fait aucun doute qu’il aidera les débutants à se familiariser avec les techniques de base. D’autant plus que le jeu ne vous lâche pas dans la nature sans explications. Des petites vidéos, consultables durant les temps de chargement, vous expliquent comment réussir, en détaillant les points de freinage, les trajectoires à suivre et même comment gérer vos freinages et accélérations. Ces vidéos constituent une aide précieuse. Il est dommage qu’elles ne soient disponibles qu’en anglais non sous-titré. Le jeu propose aussi un mode Arcade. Celui-ci ne propose rien de notable, restant très classique. Mais c’est dans cette section que vous trouverez les courses VR en face à face, contre un pilote IA. La VR n’est pas disponible pour le online, dommage.
Jouer, c’est comme le sexe : meilleur à plusieurs
Il est temps de s’attaquer au gros morceau du jeu : le multijoueurs. Mais avant de vous autoriser à vous mesurer à des adversaires humains, le jeu vous impose une petite leçon de savoir-vivre via deux vidéos vous expliquant le comportement à adopter en course. Le message est très clair : ici, on court proprement. Pas question de vous appuyer sur les autres joueurs pour vous aider à prendre un virage. Ce souci du fair-play est placé au cœur du matchmaking. En effet, GT Sport attribue un rang de fair-play à chaque joueur, celui-ci évoluant au fil des parties en fonction de son comportement sur la piste. Avec ce système, repris d’iRacing, il peut séparer les joueurs qui pilotent proprement des adeptes du ramming, le bon grain de l’ivraie. En plus de cela, le jeu propose une gestion du ghosting intéressante. Pour faire simple, plus le niveau moyen de fair-play est bas, plus le ghosting est sensible. Entendez par là que votre voiture passera plus facilement en mode fantôme en cas de sortie de piste ou de freinage trop tardif. Cette façon de faire favorise les joueurs qui pilotent proprement, leur permettant de monter plus rapidement leur niveau de fair-play et, donc, de retrouver des joueurs ayant le même état d’esprit.
Mais le fair-play n’est le seul paramètre utilisé par GT Sport pour vous évaluer. Le rang de pilote permet de classer les joueurs par ordre de performance, en fonction de leurs résultats en course. De cette façon, vous trouvez très souvent un groupe de joueurs de votre niveau. Dans le même but, le jeu dispose aussi d’une fonctionnalité permettant d’équilibrer la puissance des véhicules. Activable selon votre envie du moment en mode online, cette option est obligatoire en mode Sport, le but étant d’éviter que tous les joueurs se jettent tous sur une voiture en particulier pour s’assurer la victoire. Cela permet d'obtenir un jeu bien équilibré, ce qui est indispensable en eSport. Et sur toutes les courses en ligne que nous avons effectuées, force est de constater que cela fonctionne bien.
Maman m’a dit de me mettre au Sport
Donnant son nom à cet épisode de la série, le mode Sport en constitue l’argument de vente principal, sa raison d’être. C’est dans cette section que sont regroupées toutes les feature eSport du soft. Les courses quotidiennes, disputées à heure fixe à raison d’une épreuve toutes les vingt minutes, vous permet de vous faire la main. Ces courses, durant entre 5 et 10 minutes, vous permettront d’améliorer (ou de détériorer) vos rangs de pilote et de fair-play. Ici, il n’est pas nécessaire de posséder une voiture de la catégorie autorisée pour entrer dans la compétition, étant donné qu’il vous en sera prêté une. Ce mode Sport est très fun à jouer, permettant d'enchaîner les courses sans trop de temps morts.
Lors des courses en ligne, la connexion s’est avérée très stable. Nous n’avons constaté que très peu de problème de lag ou autres joyeusetés du genre. Ce qui est un minimum lorsqu’on veut se placer sur la scène eSport. Il en résulte un plaisir de jeu intact par rapport au mode hors-ligne. Cette section du jeu comporte aussi les trois compétitions eSport lancées par le développeur, les championnats des nations, des constructeurs, et de Polyphony Digital. Mais les premières épreuves étant prévues pour le premier week-end de novembre, nous n’avons pu voir leur déroulement.
Je vais transférer la masse de mon poing dans ta gueule
Concernant la physique des véhicules, de gros progrès ont été faits, c’est indéniable. On ressent bien mieux le grip que dans les précédents volets. Si bien que la conduite devient plus organique, dans le sens où tout paraît plus fluide. Le titre n’atteint pas le niveau d’un Project CARS en termes de sensations de pilotage, mais il peut facilement rivaliser avec le dernier Forza Motorsport. Et, croyez-le ou pas, le constat est le même pour la partie rallye. En effet, la conduite sur terre est plus intuitive et, surtout, beaucoup plus fun que dans le passé. Il est encore très loin de titres comme Dirt 4 et Dirt Rally, en termes de sensations et de réalisme, mais cela reste un grand pas en avant de ce côté là.
Pour ce qui est des conditions de course, le titre ne propose aucune variété dans la météo. C’est d’autant plus dommage que, de nos jours, proposer une météo dynamique est devenu un standard. Pour ce qui est du cycle jour/nuit, s’il n’y a rien de dynamique ici non plus, le jeu vous laisse au moins la possibilité de courir à toute heure de la journée. En ce qui concerne les dégâts, leur gestion est franchement légère. Vous verrez des éraflures apparaître sur les différents véhicules, mais rien de plus. Lorsqu’on voit un titre comme Project CARS 2, disposant d’un garage équivalent et développé avec des moyens largement inférieurs, proposer une destruction complète des véhicules, il y a de quoi se demander ce qu’attend Kazunori Yamauchi pour mettre sa série à jour de ce côté-là.
Approuvé par George Abitbol, le mec le plus classe du monde
En dehors de cela, Gran Turismo Sport reste très beau. Il ne vous donnera pas une grosse claque, contrairement à Forza Motorsport 7, mais l’ensemble reste propre, sans fioritures et tourne à 60 images par seconde. Même sur du matériel standard, en 1080p et sans HDR, le titre flatte la rétine. Mais c’est surtout via son interface que le nouveau Gran Turismo nous en met plein la vue. Restant d’une sobriété absolue, les menus restent cantonnés aux bords de l’écran. Ainsi, ils laissent la place nécessaire pour afficher des photos et petites vidéos toutes plus jolies les unes que les autres. Un effort considérable a été fourni pour rendre la navigation dans les menus aussi ergonomique et visuellement agréable que possible. Même lorsque vous achetez une nouvelle voiture, vous en choisissez la couleur en la changeant sur des vidéos en temps réel. C’est tout simplement magnifique. Et, qui plus est, l’ensemble est suffisamment bien optimisé pour que ces animations n’engendrent pas de gros temps de chargement. Avec cette interface, Gran Turismo Sport gagne le titre de jeu de course le plus classe de tous les temps haut la main.
Pour les amoureux de l’automobile
Ce nouvel épisode comporte également une version évoluée du mode photo des deux volets précédents. Là encore, vous aurez le choix entre divers lieux pour prendre vos bolides préférés en photo. Non seulement le nombre d’environnements disponibles a été largement revu à la hausse mais, en plus de cela, l’ensemble a été simplifié pour avoir une navigation plus intuitive à destination des profanes de la photographie. Ceci étant dit, les possibilités n’ont pas été amoindries pour autant. Et en fouinant dans une sous-couche des menus, les experts trouveront de quoi se faire plaisir. Il n’y a qu’à voir les photos partagées sur le réseau social in-game pour s’en convaincre. Enfin, le dernier né de Polyphony Digital comporte également une nouveauté bienvenue : l’éditeur de livrées. Celui-ci vous donne la possibilité de créer et partager vos propres créations. Si quelques minutes sont nécessaires pour comprendre comment il fonctionne, il se révèle rapidement intuitif et puissant.