Test : Yakuza Zero : The Place of Oath - PS4

Yakuza Zero : The Place of Oath - PS4
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La série des Yakuza, c'est quand même un comble. C'est probablement la licence de SEGA la plus qualitative aujourd'hui, et les mecs décident de traduire quand ils ont le temps. Regardez Yakuza 0. Ce jeu est sorti en 2015 au Japon, et il ne débarque qu'aujourd'hui par chez nous. Les boules.

Test effectué à partir d'une version PS4



Et encore, il n'est même pas sous-titré en français. Que SEGA ait décidé de garder et imposer les voix originales, sans être élitiste, ni même savoir dire autre chose que "merci salut" en japonais, on est totalement d'accord. Dans un jeu aussi ancré dans la culture japonaise, il serait vraiment dommage de se priver de leurs intonations si caractéristiques et de leur habituel surjeu dans la comédie. En revanche, ne sous-titrer Yakuza Zero qu'en anglais peut se révéler problématique pour pas mal de joueurs. Même ceux qui se débrouillent bien en anglais pourraient se retrouver un petit peu lassés, tant l'aspect narratif a une part importante dans un Yakuza, et l'épisode Zero n'y déroge pas.

Le code d'honneur plus fort que le code civil

Grosso modo, la localisation du jeu en Europe beaucoup trop tardive et la paresse d'une traduction uniquement anglaise représentent les seuls défauts de Yakuza Zero. Cette pépite venue du Japon est un bonheur de tous les instants, pour peu que vous ayez un minimum de sensibilité ou de curiosité pour la culture japonaise traditionnelle. Cet épisode vous place 10 ans avant les événements du tout premier Yakuza. Vous incarnez 2 personnages différents. Le premier est Kazuma Kiryu, l'emblématique héros principal de la série. Celui-ci est une fois encore accusé à tort d'un crime dans un quartier particulier de Kamurocho, dont il devra se disculper. Le second est Majima Goro, personnage emblématique lui aussi de la série et ami/ennemi de Kazuma Kiryu. Celui-ci est directeur d'un cabaret à Osaka et aimerait regagner son statut de Yakuza. Mais pour cela, il devra accomplir un meurtre.

CETTE VIOLENCE
CETTE VIOLENCE

Combats de rue ou combat de biatches ?

Comme d'habitude avec la série, le pitch de départ n'est que l'arbre qui cache la forêt. Et pas celle de Rambouillet hein, l'Amazonie. Si certains seront probablement réfractaires à des dialogues aussi longs que ceux de Yakuza, ceux qui se donneront la peine de les lire et les suivre attentivement découvriront une histoire d'une rare profondeur, dont certains aspects n'ont rien à envier aux meilleurs films de Yakuzas. Les cut-scenes réalisées avec le moteur du jeu font le job, mais les vraies cinématiques, assez nombreuses, sont souvent carrément épiques. Les dialogues, eux aussi, sont diablement bien écrits, même si il y a un gouffre immense entre ceux qui composent l'histoire principale et ceux des quêtes annexes. Ces derniers sont en revanche un peu moins soignés et plus lourds. En revanche, la majeure partie des quêtes annexes, aussi futiles soient-elles, sont vraiment marrantes et diversifiées. Comme l'on pouvait s'en douter, les références aux autres épisodes sont légion, mais aucun besoin de les avoir terminés pour profiter du titre. 


Oh cousing, tu danses ou je t'explose ?
Oh cousing, tu danses ou je t'explose ?

Quand la moindre connerie au taf te coûte un petit doigt

Le très qualitatif gameplay de Yakuza Zero, s'il est similaire à celui des autres épisodes dans les grandes lignes, réussit toujours à se diversifier. Nous sommes dans le beat'em all pur et dur une fois encore, avec des combos d'une violence rare et une véritable impression de violence comme seuls les japonais savent parfois la rendre. Cette fois-ci, chacun des personnages aura le choix entre 3 styles de combat qu'il peut alterner à tout moment. Par exemple, Kiryu peut séléctionner le mode "Beast", qui le rend lent mais puissant et dont la principale caractéristique est d'attraper tout ce qui lui passe sous la main pour coller sur la gueule de ses adversaires. Il pourra, à l'extrême inverse, choisir un mode "Speed", qui lui donne un avantage de vitesse conséquent, que ce soit dans l'enchaînement des combos ou dans l'esquive. L'un des styles de Goro sera d'utiliser par défaut une batte de baseball dans ses affrontements. Un peu plus tiré par les cheveux, il possèdera aussi un style "break dancer", très inspiré de celui d'Eddie Gordo, le pratiquant de capoeira dans Tekken 3

Le jeu dans le jeu, tout un concept
Le jeu dans le jeu, tout un concept

Vie ma vie de Yakuza

Outre ses qualités d'écriture et de gameplay, ce qui se dégage de cet épisode est encore une fois sa très grande générosité. Le nombre de quêtes annexes est absolument hallucinant. Toutes sont vraiment écrites, avec plus ou moins de succès bien sûr, mais elles sont agréables en règle générale. Souvent drôles, parfois bien niaises comme seuls les japonais savent le faire, elles vous occuperont de nombreuses heures sans que vous ne vous en rendiez compte. Le nombre de mini-jeux est colossal. Vos soirées dans les rues chaudes d'Osaka et de Tokyo vous mèneront aux activités suivantes, et pas forcément dans cet ordre : des UFO Catchers, du Burn Out en salle d'arcade, du karaoké, de la danse en boite de nuit, des paris sur des combats de putes underground, du visionnage de vidéos cochonnes, des restos divers et variés, du baseball, de la pêche, etc. Des tas de choses à faire, et un jeu qui mérite vraiment son 18+, puisque même si vous ne verrez pas l'ombre d'un téton, la violence de certaines scènes et les cochoncetés qui se dégagent d'autres en font un vrai jeu pour les grands. Une générosité qui offre du coup une durée de vie sacrément jouissive, surtout pour un titre d'aujourd'hui, puisqu'on visera au moins une trentaine d'heures pour boucler le mode histoire et se faire une bonne partie des quêtes annexes.

Yakuza Zero, c'est un bonheur, un point c'est tout. Pour peu que vous soyez anglophone et un minimum sensible à la culture japonaise, précipitez-vous sur cette pépite. Un gameplay simple mais efficace et qui sait se renouveler, une durée de vie colossale, une histoire qui n'a rien à envier à celle des plus grands films de Yakuzas, une générosité dans la diversité de mini-jeux impressionnante... Beaucoup de qualités pour un nouveau chef d'oeuvre de SEGA. Une licence qui a su vieillir sans avoir à beaucoup se remettre en question, juste grâce à un rare talent d'écriture et un contenu immense et diversifié.
19 janvier 2017 à 17h31

Par

Points positifs

  • Les quartiers de Kabukicho (Kamurocho dans le jeu) à Tokyo et Sōtenbori (Dōtonbori dans le jeu) à Osaka, diablement bien retranscris
  • Un contenu colossal
  • Très drôle
  • Histoire encore une fois très épique
  • Gameplay sûr, efficace et diversifié
  • Durée de vie immense
  • Écriture propre
  • Modélisation des personnages principaux magnifique...

Points négatifs

  • ... Mais modélisation de certains secondaires à la truelle
  • Beaucoup, beaucoup de lecture
  • En anglais en plus
  • Le prochain épisode est déjà sorti au Japon, et n'est pas prévu chez nous avant 2018. Une bien sale histoire.

Gribouillé par...

JoKeR

JoKeR

Rédac' Chef

Présent sur le site depuis belle lurette, JoKeR est un homme à tout faire, entre la rédaction, la publication et la gestion des relations presse.
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