Rien ne va plus dans la paisible ville de Shell City. Une armée, baptisée Phantom, a décidé de s'y attaquer, et pas qu'un peu : rasage de maisons, incendies dans tous les sens et kidnappings d'habitants sont au programme. Mais ça ne va pas se passer comme ça, oh que non. Car la ville a une arme secrète, un soldat poids lourd – au propre comme au figuré – qui répond au doux nom de Tembo. Et Tembo, c'est un éléphant. Un éléphant badass qui n'hésite pas à se faire des peintures de guerre sur le visage et à enfiler le ruban rouge de Rambo pour libérer sa ville chérie. Autant dire que Phantom a du souci à se faire.
Un éléphant, ça court énormément
Tembo : The Badass Elephant est donc un jeu d'action / plates-formes tout en 2D et en scrolling horizontal, divisé en un peu moins d'une vingtaine de niveaux. Le joueur contrôle Tembo, un pachyderme remonté à bloc et doit terminer tous ces stages en récupérant le plus possible d'habitants kidnappés et en tuant tous les ennemis qu'il rencontre. Pour ce faire, le héros dispose d'une petite palette de mouvements assez simples (qui ne sont d'ailleurs pas sans rappeler ceux d'un certain Sonic) : courir, faire un roulé-boulé ou encore envoyer de l'eau avec sa trompe (à recharger dans des bornes dédiées) pour paralyser les ennemis ou éteindre du feu, parmi d'autres choses. Mais il peut également compter sur les niveaux en eux-mêmes, qui sont pratiquement destructibles à 100%. Tembo peut ainsi détruire de nombreux éléments et les envoyer sur les ennemis, comme des voitures, des vitres ou de simples plates-formes sur lesquelles se situent les adversaires. Enfin, pour le côté plate-forme, le héros a la possibilité d'effectuer de petits sauts et de planer pendant quelques secondes à la manière d'un Yoshi, même si l'inertie se montre un peu étrange.
Par bonheur, le gameplay est dans son ensemble plutôt bien fichu, et Tembo se contrôle plutôt bien, même si certains problèmes se font parfois ressentir. Ainsi, les attaques rodéo au sol ne sont pas toujours aisées à diriger et, surtout, il arrive très souvent que l'éléphant fasse un roulé-boulé alors que ce n'était pas forcément ce que le joueur voulait. Résultat, il se fait bien souvent toucher par les projectiles envoyés par les ennemis alors que le but était justement de les éviter, ce qui entame pas mal sa barre de vie. Cette dernière se vide d'ailleurs assez vite, en quelques coups à peine, même s'il est possible via quelques caisses disséminées ça et là de la faire remonter. Et si par malheur elle se vide totalement, Tembo utilise une vie et reprend au dernier checkpoint. Une fois toutes les vies utilisées, le soldat retourne à la base et doit recommencer le niveau depuis le début. Pour éviter ce fâcheux problème, le joueur a tout intérêt à récolter le plus possible de cacahuètes, ces dernières se transformant en vie une fois le pallier atteint (300 cacahuètes).
Coucou, tu veux voir ma trompe ?
L'exploration est d'ailleurs conseillée pour progresser, car de nombreuses zones secrètes ont été implantées par les développeurs. Celles-ci cachent bien souvent des otages à sauver, ou des ennemis à tuer. Et ce n'est pas à prendre à la légère, car les niveaux se débloquent seulement lorsqu'un certain nombre d'adversaires a été tué. Si au début tout se passe comme sur des roulettes, le joueur se retrouve bien vite à devoir refaire des stages déjà effectués pour dénicher des soldats de Phantom. Un principe franchement énervant et qui hache clairement le rythme du jeu, qui se veut pourtant nerveux. Sachant que
Tembo : The Badass Elephant se boucle assez vite, entre 5 et 7 heures,
Game Freak a peut-être préféré utiliser ce système pour rallonger artificiellement la durée de vie, au détriment de la fluidité du soft. Un autre point noir concerne les combats de boss, franchement oubliables tant ils se montrent peu intéressants. Quant à la difficulté, elle grimpe d'un seul coup, sans crier gare. Ainsi, si à la base les ennemis sont plutôt simples à tuer, le tout se corse rapidement, avec des chars d'assaut à attaquer plusieurs fois, des soldats dotés de boucliers à piques, des robots géants ou encore des hommes dotés de lance-flammes. De quoi surprendre, d'autant plus que de nombreuses vies pourront être perdues de manière absurde, comme par exemple une gestion des collisions hasardeuse ou des projectiles apparaissant au dernier moment, et donc impossibles à éviter. Rageant.
Les niveaux se montrent aussi de plus en plus complexes. Rapidement, Tembo devra utiliser des trampolines pour se propulser ou bien des canons pour atteindre des endroits autrement inaccessibles même si, là encore, il faut s'y prendre plusieurs fois avant de caler correctement sa trajectoire. Certains passages demandent même de se creuser gentiment la tête via des puzzles, qui utilisent principalement la physique (par exemple, détruire telle ou telle colonne pour faire rouler une boule de bowling géante qui ira détruire la porte de sortie). Bref, de quoi donner de la variété aux niveaux même si, malgré tout, une petite lassitude peut se faire ressentir, la faute à un certain manque de prise de risque et des finitions pas toujours au top. Il est donc plutôt conseillé de parcourir le jeu pendant de petites sessions, deux ou trois niveaux à la fois, histoire de garder l'intérêt tout du long.

En revanche, s'il est bien quelque chose qui a été peaufiné, ce sont les graphismes – en dehors du fait que les environnements sont assez basiques.
Game Freak a décidé de donner un aspect dessin animé à son bébé, avec des couleurs dans tous les sens, différents plans dans les décors et des onomatopées en veux-tu en voilà. Des BOOM, des WHAM !, des BOK ! ou encore des BADABADABADA lorsque Tembo court. Les animations sont aussi très réussies, avec moult détails amusants dans le visage du pachyderme. L'ambiance sonore n'est pas en reste, avec des musiques allègrement over-the-top qui collent particulièrement bien au côté épique d'avoir un éléphant badass en guise de héros. Dommage cependant de ne pas avoir inclus la possibilité de jouer en coopération, avec donc un second pachyderme, histoire de détruire la ville et les sbires de Phantom entre amis.