Bon, autant vous prévenir tout de suite : si vous n'avez pas encore fini
The Evil Within, vous risquez de vous exposer à quelques spoils désagréables en traînant par ici.
The Assignment permet de suivre l'aventure du côté de Juli Kidman, donc, dont les motivations restaient plutôt sombres jusqu'à la fin du titre, où l'on apprenait qu'elle était missionnée par une société secrète (Mobius) pour « s'occuper » de Leslie. Le début de ce DLC nous plonge donc à l'instant où Juli se voit confier cette mission par son supérieur, un type franchement louche, qui en profite pour lui faire une petite piqûre qui va bien et qui est censée, d'une certaine manière, la protéger de ce que Ruvik est capable de faire grâce au STEM (en gros, pour ceux qui n'ont pas suivi : il peut faire un peu tout ce qu'il veut dans l'esprit d'autres personnes lorsque son cerveau est connecté au leur). Une piquouze qui, de toute évidence, ne fonctionne pas des masses puisque la jeune policière en talons aiguilles (y a pas plus confortable pour traquer les méchants franchement ?) se retrouve bien vite poursuivie par des monstres peu sympathiques.
Le mal de dent
Vous avez apprécié le côté plus action qu'horreur de
The Evil Within ? Tant pis pour vous, car ce premier DLC n'a pas franchement grand chose à voir en termes de gameplay et d'ambiance. Là où le titre de base permettait, soyons honnêtes, de parfois foncer dans le tas grâce à de multiples armes et des munitions finalement pas si rares que ça,
The Assignment mise tout sur la discrétion et l'infiltration. Oubliez les armes à feu, car vous passerez une grande partie du scénario seulement équipé d'une lampe torche. Miss Kidman a bien la possibilité de balancer des high-kick – d'où l'utilité des talons aiguilles – mais ceux-ci servent simplement à étourdir quelques instants les ennemis. Il faut donc se montrer discret en usant de divers stratagèmes : lancer une bouteille quelque part pour qu'un monstre s'y rende, appeler un infecté pour l'emmener à un endroit spécifique, voire même faire sonner un téléphone dans une pièce voisine, toujours dans le but d'attirer des ennemis sensibles au bruit.
Bref, un gameplay quelque peu déroutant au premier abord mais qui colle finalement bien plus au genre du survival-horror, même si l'on peut regretter que le système des seringues de santé a ici été abandonné puisqu'il suffit de rester quelques instants immobiles pour que la vie revienne à 100%. En revanche, pas de possibilité d'améliorer son personnage, qui se montre d'ailleurs assez faible puisqu'elle meurt en à peine deux coups et ne possède une barre de sprint que très courte, renforçant d'autant plus le principe d'infiltration imposé ici (aidé par un level-design proposant de très nombreux tunnels pour se déplacer discrètement). Par ailleurs, le système de couverture a été quelque peu amélioré – même si Juli met parfois un peu trop longtemps à se relever - et une petite jauge est désormais présente sur l'écran et permet de savoir si l'ennemi vous a repéré (ce qui était bel et bien disponible dans le jeu de base sous la forme d'un œil, mais seulement dans le mode de difficulté le plus bas).
La revanche des talons aiguilles
Fatalement, avec un gameplay de la sorte, l'ambiance de
The Assignment n'a pas grand chose à voir avec celle de
The Evil Within. Là où le jeu de base misait plutôt sur le gore et les éléments visuels dérangeants, ce premier DLC mise plus sur la peur, la vraie. Ainsi, et mis à part les premiers instants de jeu, les décors sont bien souvent plongés dans un noir presque opaque, et la lampe torche se montre bien utile pour y voir quelque chose. Une ambiance propice aux jump scare et les développeurs l'ont bien compris puisque les plus sensibles sursauteront plus d'une fois, avec des ennemis qui n'hésitent pas à sortir de la pénombre pour plonger sur cette pauvre Juli, par exemple. En ce qui concerne les monstres, justement, ils ne se montrent pas spécialement plus variés que dans le titre originel. En dehors des infectés « de base », on retrouve les ennemis invisibles qui étaient si peu présents dans
The Evil Within, et l'on doit faire face à un nouveau gros adversaire tuant l'héroïne en un coup. Difficile à décrire, il s'agit d'une bestiole humanoïde perchée elle aussi sur talons aiguilles (pratique pour l'entendre arriver) et dotée d'une lampe à la place de la tête, ce qui rappelle un peu les Grandes Sœurs de la série des
BioShock. Quant à sa manière de tuer... Autant vous laisser la surprise.
En dehors des phases d'infiltration, basées donc sur des ennemis à contourner, des trappes à ouvrir et des tunnels dans lesquels ramper,
The Assignment propose quelque énigmes pas bien compliquées, comme par exemple remettre en route un générateur. Les plus curieux trouveront également des documents plus ou moins bien cachés qui, comme dans le jeu de base, permettent parfois d'en apprendre plus sur le background du titre sans être indispensables. Mais, malheureusement, si le scénario apporte quelques réponses à l'histoire originelle, il en apporte aussi de nouvelles : espérons donc que les prochains DLC prévus remédieront au problème. Le tout se montre plutôt court, avec seulement deux chapitres et entre deux et trois heures de jeu en fonction des skills du joueur (avec un mode plus difficile se débloquant à la fin : tout refaire dans le noir total !), mais les développeurs ont quand même jugé bon d'y inclure un combat contre un boss. Enfin, techniquement, ce premier contenu téléchargeable se situe dans la lignée de
The Evil Within : pas spécialement canon sans être foncièrement moche, et avec quelques petits bugs par-ci par-là (ennemis bugués, bloqués dans des murs, etc).