Qui dit remake dit forcément pas énormément de bouleversements scénaristiquement parlant. Ce
Ratchet & Clank n'échappe pas à la règle et les fans retrouveront les bonnes vieilles bases, même si quelques changements ont été apportés, histoire tout de même de proposer un peu de nouveauté. Cet opus narre donc la rencontre entre le lombax et le petit robot qui finiront par avoir un but commun, à savoir défaire les plans du diabolique président Drek. Pour ce faire, les deux compères vont demander leur aide aux Rangers Galactiques, qui obéissent toujours aux ordres du Capitaine Qwark. Un Capitaine qui occupe d'ailleurs également la place de narrateur, cette aventure étant racontée de son point de vue, et qui ne se prive pas de parler et de balancer vannes sur vannes histoire d'aller avec chaque action de nos deux héros. Par exemple, alors que Ratchet est occupé à détruire des caisses pour récupérer des boulons, la voix off le raillera en soulignant qu'il n'a absolument aucun respect pour les affaires des autres. Bref, autant dire que l'humour d'
Insomniac Games fait mouche (si l'on y est sensible bien entendu), d'autant plus que le doublage français est de plutôt bonne facture (et non, ce n'est pas Squeezie qui double Ratchet dans le jeu, mais bel et bien son doubleur historique).
Pétage de boulon ?
La première chose qui frappe immédiatement dans ce nouveau
Ratchet & Clank, en plus de son humour bienvenu – surtout à une époque où bien trop de titres se prennent trop au sérieux, c'est sa réalisation. Graphiquement, il n'y a franchement rien à redire, les équipes ont fait un travail impressionnant. Au niveau de la direction artistique, tout d'abord : chaque planète possède son propre visuel, bien souvent très différents les uns des autres (nature luxuriante, usine sombre, rivières de lave, etc), et c'est un vrai plaisir pour les rétines de les découvrir. Les décors sont fouillés et vivants, les effets d'ombres et de lumières sont convaincants, les animations sont bien réalisées et les couleurs sont vives. Qui plus est, le tout tourne de manière fluide quasiment en permanence et la console peine rarement, même lorsque les ennemis, les projectiles, les explosions et les boulons se bousculent à l'écran (c'est-à-dire très souvent, au détriment parfois de la lisibilité). Le tout est tellement bluffant que les cinématiques, tirées du film, viennent s'incruster sans choquer le joueur. Au contraire, elles ont parfois l'air techniquement en retard par rapport au jeu, un comble. Les équipes d'
Insomniac Games prouvent ici qu'elles ont su tirer profit de la puissance de la PlayStation 4, et ça fait plaisir.
Sur la forme, le
Ratchet & Clank version 2016 sur PS4 est donc une réussite. Mais qu'en est-il sur le fond ? Hé bien... Il n'y a pas beaucoup de choses à redire non plus, en fait. Les amateurs de jeux de plates-formes / aventure retrouveront avec plaisir un genre malheureusement délaissé depuis quelques années (mais qui sait, peut-être que cet opus relancera la machine ?) qui se montre pourtant solide si le gameplay suit. Et c'est ici le cas : les deux héros profitent de l'évolution de leur série, avec des contrôles et des éléments affinés au fil des années et des épisodes. Ainsi, Ratchet se déplace avec souplesse et se montre particulièrement vif lorsqu'il attaque, et Clank a droit a des phases de réflexion inédites, tout droit tirées du film d'animation. Il n'est d'ailleurs pas le seul, puisque certaines scènes proviennent également du long-métrage et permettent d'ajouter quelques nouveautés. Les fans risquent par exemple d'être surpris par l'arrivée à Metropolis, qui ne se déroule pas vraiment de la même manière que dans l'opus originel... Les joueurs apprécieront également la variété au niveau des séquences de gameplay : glissades sur monorails, tirs à bord de vaisseaux, vols en jetpacks, piratages de portes via des minis casse-têtes ou encore courses en hoverboard, parmi bien d'autres choses. L'ennui, la répétitivité ? Connais pas.
Rachète et planque
Mais que serait un épisode de
Ratchet & Clank sans un arsenal délirant et fourni ? Pas grand-chose, les fans en conviendront certainement. Les équipes d'
Insomniac Games le savent bien et proposent ici toujours plus d'armes et de gadgets, aux côtés d'autres déjà connues, histoire de varier les plaisir. Bon, on ne va pas trop spoiler histoire de laisser aux joueurs le plaisir de la découverte, mais on peut par exemple citer le Groovitron, une sympathique boule disco obligeant les ennemis à danser, le Pyrolanceur (a.k.a. : un lance-flammes) ou encore le Pixelizeur qui, comme son nom l'indique, transforme les adversaires en pixels. Quoi qu'il en soit, toutes ces armes peuvent bénéficier d'améliorations diverses disponibles dans des bornes spécifiques en échange de cristaux de Raritanium, comme par exemple le nombre de munitions ou encore la cadence de tir, via une sorte d'arbre des compétences assez complet, mais s'améliorent également au fur et à mesure que le duo les utilise. Un petit aspect RPG qui se fait aussi sentir au niveau de nos héros, puisque Ratchet peut gagner des niveaux et augmenter sa barre de vie, histoire de s'adapter aux ennemis de plus en plus coriaces au fil du temps.
Ce
Ratchet & Clank intègre également un nouveau système intéressant, notamment pour les collectionneurs, à savoir celui des Holocartes. Concrètement, il s'agit de collectionner des cartes via différents moyens – par exemple en explorant des zones secrètes ou tout simplement en dézinguant des ennemis, ces dernières débloquant des bonus passifs une fois une série complète. Les plus acharnés pourront par exemple améliorer la puissance de la Super Clé 8000 ou encore faire grimper la quantité de boulons à ramasser. Certes pas indispensables, ces bonus rendent l'aventure un peu plus aisée à parcourir, même si la difficulté n'est jamais vraiment insurmontable, certainement dans un but de plaire à tous types (et tous âges) de joueurs. Des joueurs qui profiteront d'ailleurs d'une certaine liberté dans la progression puisque, en dehors de certains moments où l'histoire oblige à aller sur telle ou telle planète, Ratchet et son compagnon peuvent se rendre sur la planète de leur choix, au moment de leur choix. Ce qui permet par exemple de partir à la recherche des quelques boulons d'or cachés un peu partout ou encore de s'adonner à plusieurs à-côtés sympas, comme les tournois d'hoverboard qui sont toujours utiles lorsqu'on est en manque de boulons.