Une fois n'est pas coutume, le personnage principal de ce
Tales of Berseria n'est pas un héros, mais bel et bien une héroïne. Velvet, de son petit nom, qui n'a qu'une idée en tête : se venger de l'homme qui a sacrifié son petit frère pour le bien de l'humanité. Et pour ce faire, elle dispose d'une aide précieuse, à savoir qu'elle a été contaminée par une maladie transformant les êtres humains en démons. Chez elle, cela se présente essentiellement sous la forme d'un bras démesuré lui permettant de dévorer ses adversaires. Et la première chose que l'on se dit au bout d'une poignée d'heures de jeu est ''
OH BORDEL HALLELUJAH MERCI MON DIEU C'EST PAS TROP TÔT !!'' Car, contrairement aux héros des derniers épisodes, Velvet se tamponne royalement de sauver le monde, tout ce que l'intéresse étant sa vengeance. Et, un peu comme Yuri de
Tales of Vesperia, elle est prête à tout pour parvenir à ses fins. Ce qui est d'ailleurs aussi un peu vrai des personnages qui vont finir par l'accompagner dans son périple, certains la suivant afin de mener à bien leurs propres vengeances. Bref, un scénario plus mature que d'habitude et qui en plus s'offre le luxe de taper du début à la fin sur la religion (magouilles, détournements, manipulation de la population, etc).
Badass Velvet
L'histoire de
Tales of Berseria, après un début un peu poussif mettant en place le background, est donc relativement agréable à suivre (d'autant plus que de petits clins d’œil à
Zestiria sont de la partie, cet épisode se passant 1000 ans avant le précédent), avec des personnages un peu plus nuancés que d'habitude, une héroïne déterminée qui se moque bien des victimes qu'elle fera sur son passage, sans oublier la petite touche d'humour chère à la série, ici notamment représentée par le personnage de Magilou. Dommage en revanche de voir que ce rythme n'est pas vraiment soutenu du début à la fin, la seconde partie du titre retombant comme un soufflé en imposant au joueur des allers-retours inintéressants dans des lieux déjà visités au préalable. La mise en scène est assez sommaire, avec des personnages rigides et des animations d'un autre temps, la faute a un moteur vieillissant (le soft étant aussi sorti sur PS3 au Japon). Même les saynettes accusent un sérieux coup de vieux, la faute là encore à une mise en scène plus que limitée... Bref, il serait temps pour les développeurs de revoir leur copie au niveau de la technique et de s'offrir un nouveau moteur pour le prochain épisode, qui devrait à priori être le premier à être développé exclusivement sur PS4 (ou sur Switch,
Bandai Namco ayant indiqué qu'un opus serait disponible sur la prochaine console de
Nintendo).
C'est d'ailleurs un problème qui se ressent aussi au niveau des environnements. Ainsi, se rendre d'une ville à l'autre se fait dans de vastes terrains aux textures un peu baveuses et au clipping omniprésent - il n'est pas rare de voir un ennemi poper au dernier moment ou disparaitre dès que l'on s'en approche, et les donjons deviennent rapidement génériques et linéaires, sans beaucoup de détails. Heureusement, les transitions se font quasiment sans temps de chargement, y compris lorsqu'un combat se déclenche, ce qui est toujours appréciable dans un titre qui occupe pendant déjà plusieurs dizaines d'heures. La bande-son est pour sa part assez convaincante même si l'on a déjà entendu bien mieux dans un
Tales of, et les doublages, qu'ils soient en japonais ou en anglais, sont convaincants bien que le mixage soit assez inégal (des dialogues au volume ''normal'' durant les cinématiques deviennent en combat plus forts, obligeant à jongler en permanence avec la télécommande). Précisons tout de même que le tout est intégralement sous-titré en français, même si des coquilles sont malheureusement aussi de la partie et que le sens de certains passages n'est pas évident au premier abord.
Blue Velvet
Là où
Tales of Berseria fait en revanche un sans faute, c'est au niveau des combats. Sans trop se mouiller, on peut dire que ce sont les meilleurs depuis, pfiou, un bon moment - sans évidemment ôter les qualités des derniers opus en date, qui apportaient chacun une petite nouveauté au système de combat. Certainement les plus nerveux et dynamiques de la série, et ne souffrant d'aucun problème de caméra (coucou
Zestiria), ils se basent sur un système d'âmes. Concrètement, tous les combattants, que ce soit Velvet et son groupe ou les ennemis, possèdent un certain nombre d'âmes qui influent sur le nombre de combos qu'il est possible d'effectuer. Forcément, plus le personnage en possède et plus il peut réaliser de coups. Comment en obtenir plus ? Le moyen le plus évident est de mettre K.O. son adversaire, ce qui permet de lui chiper une âme, mais il est également possible de voler des âmes via d'autres moyens, comme infliger des altérations d'état ou profiter des points faibles des ennemis. En dehors d'influer sur les combos, ces armes permettent aussi à Velvet de se transformer. Il faut en effet au moins trois âmes pour profiter de son bras démoniaque qui peut, en échange d'une jauge de points de vie qui fond à vue d’œil, infliger de plus gros dégâts pendant un court laps de temps. Bref, un élément important à ne surtout pas négliger pour ne pas se retrouver à sec et ne pouvoir que se mettre en garde...

Effectuer un brise-âme via le bras démoniaque de Velvet permet également de faire grimper une jauge de points spécifiques qui a deux utilités, dont l'une arrive plus tard que l'autre : lancer de puissants artes mystiques grâce à 3 points, ou appeler un combattant en renfort via une attaque éclair en échange d'un point. Mais pour pouvoir atteindre ce stade, il faut au préalable déglinguer des ennemis à la chaîne, ce qui se fait via un autre élément malin mis en place par cet opus, à savoir la possibilité pour le joueur de customiser lui-même ses combos. Concrètement, quatre combos peuvent être assignés à Velvet via les touches carré, croix, rond et triangle, et chaque combo peut compter jusqu'à quatre attaques. Chaque arte débloqué disposant de ses propres points forts et points faibles (artes martiaux, artes cachés, utilisation plus ou moins conséquente d'âmes, utilisation d'un élément comme le feu ou l'eau...), au joueur d'être malin au moment de choisir. Sachant que de nouveaux artes se débloquent à intervalles réguliers, il y a de quoi passer de longs moments dans les menus afin de faire face à toutes les situations, d'autant plus qu'il est possible de le faire directement durant les affrontements. Là encore, il s'agit de ne pas négliger cet élément, la difficulté - excessivement basse en début de partie - finissant par se montrer un peu plus ardue.

Undertales
Bref, vous l'aurez compris, les affrontements de ce
Tales of Berseria sont un véritable régal. Mais ils offrent en plus la possibilité de récupérer toujours plus d'équipements ou de matériaux, le loot étant particulièrement généreux dans cet épisode. Il est logiquement possible de le vendre en échange de Gald sonnant et trébuchant, mais le tout peut également servir à améliorer l'équipement du groupe via la fusion - même si ce n'est pas une véritable nouveauté. Ces mêmes items peuvent tout aussi bien être démantelés, histoire de récupérer des matériaux à utiliser par la suite pour de la fusion. Enfin, précisons que de nombreux à-côtés sont proposés dans cet épisode, histoire de rallonger une durée de vie déjà bien conséquente. Il y a ainsi des ennemis spéciaux et surpuissants à chasser, nommés ''Code Rouge'' et présents sur la carte sous la forme d'un... hé bien, d'un point rouge, sachant que chaque monstre vaincu permet d'empocher un petit pactole (et des pierres aux bonus divers). La cuisine est encore de la partie, bien entendu, et il est aussi possible d'envoyer son bateau pirate aux quatre coins du globe dans des expéditions servant à ramener trésors, nourriture et autres recettes. Enfin, des minis-jeux sont disponibles et des coffres enfermant des Minouz sont disséminés ça et là dans les décors, sachant que c'est au joueur de les ouvrir en échange d'âmes glanées au fil de ses aventures (mais pas les mêmes que celles des combats). Une quête qui plaira uniquement aux adeptes de la customisation, les Minouz libérés offrant à Velvet (quand ils lui offrent quelque chose) des objets uniquement cosmétiques.