Test : DOOM (2016) - PS4

DOOM (2016) - PS4

DOOM (2016) - PS4

Genre : FPS à la sauce rétro

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Il est un art, aujourd’hui malheureusement délaissé : le démembrement. Cette pratique ô combien revigorante, bien que salissante, s’est perdue au fil des siècles. Attention, je ne vous parle pas du démantèlement à l’explosif, très à la mode au début des années 40, ou du découpage au trancheur, affectionné par cette chochotte d’Isaac Clarke. Non, moi je vous parle de la pratique beaucoup plus intime de l’arrachage à main nue, de regarder l’expression sur le visage de votre petit camarade de jeu au moment où celui-ci réalise qu’une partie de son être est sur le point d’être perdue à jamais.
Et bien réjouissez vous mes amis, car c’est exactement l’expérience que vous propose le dernier né d’id Software. Doom vous invite même à utiliser une tronçonneuse, très efficace dans cet exercice, même si elle a tendance à en mettre partout.

Test effectué à partir d'une version Xbox One

Doom

Comment résumer Doom à la jeune génération de joueurs, plus habituée aux Call of Duty et autres Battlefield ? Pour commencer, prenez une base sur Mars, infestée de démons. Ajoutez-y un marine super pas content auquel on a donné l’arsenal du parfait petit psychopathe, et vous obtenez un cocktail détonnant d’action et de gore. Telle est la recette de base du méga-hit d’id Software. Pour bien vous rendre compte de l’impact du premier Doom sur le paysage vidéo-ludique, sachez qu’on parlait, à l’époque, de Doom-like comme on parle de GTA-like aujourd’hui. C’est donc avec un certain enthousiasme, parfaitement justifié, que l’ancienne génération attendait ce reboot.

Doom

Un scénario digne d’Hollywood

Le jeu débute alors que vous vous réveillez sur une table d’opération. Si vous n’avez pas la moindre idée de ce qui vous a été fait, vous vous apercevez rapidement que vous êtes devenu bien balèze, vu que bla bla bla… En fait, on s’en fout un peu du scénario, beaucoup même. Les démons sont dans la place. Quelqu’un doit leur défoncer la gueule, et ce sera vous. End of story.
Ce qui n’empêche pas le jeu de nous offrir une campagne dynamique et intéressante, bien au contraire. En effet, ce scénario de série Z totalement assumé permet aux développeurs de ne pas s’embarrasser avec des cut-scenes expliquant le pourquoi du comment pour se concentrer sur l’essentiel : un gameplay nerveux et un challenge à la hauteur (sauf au début, mais il faut bien laisser le temps aux petits jeunes de s’adapter). Cependant, la dernière partie de l’aventure perd quelque peu en souffle, les niveaux sombrant dans une certaine routine.

J’aime l’odeur de la bouillie de démon au petit matin


Concernant le gameplay justement, celui-ci nous a été mitonné aux petits oignons. Car c’est là que se situait la principale ambition des développeurs. Et c’est pas plus mal étant donné que c’est quand même là-dessus que reposent les fondations d’un jeu réussi, surtout dans genre ultra concurrentiel qu’est le FPS. Pour cela, id Software est retourné à la base. Ici, pas de système de couverture, de sprint, ni même de zoom à la visée. Tout ce que vous avez à faire c’est avancer et massacrer tout ce que vous croisez.
Le jeu propose bien une touche de modernité ici et là, comme un framerate bloqué à 60fps, et une roue de sélection des armes, vous permettant de switcher entre vos différents engins de mort. Shotgun, mitrailleuse lourde, fusil d’assaut ou encore canon à plasma sont autant d’outils à votre disposition pour mener à bien votre quête meurtrière. Cependant, le jeu évite les fioritures en ne proposant qu’un seul et unique exemplaire de chaque type d’arme. Au final, l’arsenal mis à votre disposition est assez restreint. Ceci étant dit, toutes vos armes pourront être améliorées avec des modules, que vous trouverez dans les niveaux, ces derniers ajoutant un mode de tir alternatif. Pour chacune de vos armes, vous aurez le choix entre deux modules, ce qui augmente sensiblement les possibilités.

Massacre à la tronçonneuse

Mais notre joujou préféré reste, sans aucune contestation possible, la tronçonneuse. Celle-ci bénéficie d’un statut spécial, étant donné qu’elle ne nécessite pas de passage sur la roue des armes pour être équipée, une simple pression sur la touche X (ou carré) suffit pour la dégainer. Tout est fait pour vous pousser à l’utiliser. Tout d’abord, elle vous permet de tuer tous les ennemis du jeu (hors boss) en un seul coup, agrémenté d’une animation bien crade comme on les aime. Et en plus de cela, les ennemis tués de la sorte lâchent une grande quantité de munitions. Ce qui est très pratique pour refaire le plein.

Un multi pas à la hauteur

Si le solo propose un gameplay dynamique et rafraîchissant, le multi est un peu en retrait. Pourtant tout est là, des modes de jeu classiques du genre à la personnalisation des classes. Le titre d’id Software propose même des idées fraiches et intéressantes sur le papier, comme une zone de capture mobile ou la possibilité d’incarner un démon. Mais au final, la mayonnaise ne prend pas. Difficile de dire qu’elle en est la cause. Mais une chose est sûre, le fait que tous les joueurs aient le même avatar n’aide pas.
Ceci étant dit, cette section du jeu reste tout à fait correcte. C’est juste qu’elle n’est pas à la hauteur du solo, et encore moins des cadors du genre...

Snapmap, un créateur de jeux dans le jeu

Pour le mode Snapmap en revanche, c’est une toute autre histoire. Dans le genre “éditeur de niveaux”, nous avons rarement vu aussi bien. Après avoir passé quelques minutes sur les didacticiels, on se rend compte que les possibilités sont énormes.
Vous pouvez donc disposer les différentes pièces comme vous le souhaitez, de même que les divers objets qui la décorent. Jusque là, rien de bien exceptionnel. Mais à côté de ça, vous avez tout un tas d’outils dédiés à la création d’ambiance. Vous pourrez donc placer des sources de lumière et modifier leur couleur. Il est même possible de designer l’ambiance sonore, via toute une galerie de sons.  De plus, la mise en place de chaines logiques vous permettra de créer des scripts et ainsi dynamiser vos niveaux. 
Malgré une optimisation perfectible, cet outil, très complet, offre un nombre de possibilités énorme. Seulement, il aura besoin d’une communauté dédiée pour dévoiler son plein potentiel. Et seul le temps nous dira si la communauté a adopté cet outil.


Attendu comme le messie par toute une fanbase nostalgique, ce Doom version 2016 tient ses promesses pour ce qui est de la campagne solo. Bien rythmée, alternant entre gunfights nerveux et exploration glauque, elle vous offrira de nombreuses heures de plaisir. De son côté en revanche, le multi déçoit un peu par son manque de souffle. Mais peu importe, car la campagne justifie à elle seule l’achat du dernier né d’id Software, tant elle dénote avec les productions actuelles, apportant un peu de fraicheur dans le monde ultra concurrentiel du FPS. Cela aurait très bien pu s’arrêter là, mais les développeurs ont fait le choix d’ajouter le mode SnapMap, donnant aux joueurs les moyens de se prendre pour des game-designer et de partager leurs créations. Vous l’aurez compris, ce Doom version 2016 est une bombe.
30 mai 2016 à 14h20

Par

Points positifs

  • Un Doom pur jus
  • 60 fps
  • Nerveux et gore à souhait
  • La tronçonneuse
  • Snapmap

Points négatifs

  • Manque de variété dans les environnements
  • Une fin de campagne un poil répétitive
  • Un multi moyen

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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