Développé par
Omega Force, connu principalement pour les musou
Dynasty Warriors et plus récemment les adaptations d'animés dont
One Piece,
A.O.T. : Wings of Freedom propose un scénario entièrement calqué sur la saison 1 de l'animé
Attack on Titan. Petite piqûre de rappel pour ceux qui seraient passés à côté. Attaquée par des Titans sortis de nulle part dont le seul but semble de les manger vivants, les humains ont du se calfeutrer derrière trois murs géants nommés Maria, Rose et Sina. Mais la tranquillité ne peut jamais durer bien longtemps et un Titan Colossal plus grand que les murs – qui mesurent tout de même la bagatelle de 50 mètres de haut – apparaît un beau jour devant le district de Shiganshina et ouvre une brèche. Les Titans alentour s'engouffrent alors dans ce trou et ravagent la ville, boulottant tous les humains qu'ils croisent. Le scénario de ce shônen suit principalement trois personnages : Eren qui a vu sa mère se faire dévorer sous ses yeux, Mikasa sa sœur adoptive et enfin Armin son ami d'enfance. Tous trois décident d'intégrer l'armée et, après trois ans de formation, rejoignent les soldats du Bataillon d'Exploration qui ont le droit de sortir des murs pour aller tuer du Titan et reconquérir des territoires.

Sauce aux Eren
Comme dit précédemment, ce titre s'étend sur toute la saison 1 de l'animé (la seconde étant attendue pour 2017) et jusqu'à l'apparition du Titan Bestial. Les fans ne seront donc aucunement surpris des événements qui se dérouleront sous leurs yeux. Le tout est ainsi très fidèle et a droit à de nombreuses cutscenes plutôt bien faites faisant progresser le scénario. Évidemment, certains passages longuets dans le manga, comme par exemple l'entraînement à l'armée, sont raccourcis et l'histoire progresse donc bien plus rapidement. Par exemple, Eren se transforme en Titan assez tôt, alors que cela prend un peu plus de temps dans le matériau de base. Si ce rythme accéléré a le mérite d'éviter les temps morts sans action, la durée de vie en est pénalisée et certains passages qui étaient à l'origine un peu plus approfondis sont ici simplement survolés. Ce qui rend parfois certaines scènes assez gênantes, comme celle où Mikasa fait la morale à ses collègues avant de se lancer dans le sauvetage du QG. Ici, elle a surtout l'air d'une crâneuse qui se contente de dire ''
Je suis forte, et vous n'êtes que des bébés'', ce qui donne pourtant tout de même envie aux autres de la suivre... Mais bon, c'est franchement pour chipoter, car la narration se montre tout de même fidèle et à la hauteur de l'histoire narrée par le mangaka Hajime Isayama.
L'un des points essentiels de
Shingeki no Kyojin est l'équipement tridimensionnel. Il s'agit de sortes de harnais / ceintures équipés de grappins permettant aux soldats de se propulser dans les airs, aidés par des bonbonnes de gaz. Le tout complété par des épées servant à aller frapper le seul point faible connu des Titans, à savoir leur nuque. Autant dire que transplanter ça dans un jeu vidéo avait de quoi faire peur... Et pourtant,
Omega Force s'en sort avec les honneurs. S'il faut un petit temps d'adaptation, notamment pour apprendre quel est le meilleur moment pour déchaîner sa fureur sur un ennemi, le tout se montre rapidement franchement plaisant à prendre en main. Il suffit d'orienter le stick vers un endroit et de lancer le grappin pour que celui-ci aille s'y planter, sachant que sa longueur est suffisamment importante pour ne quasiment jamais poser le pied au sol. Ce qui est d'ailleurs tant mieux, puisque ça peut être synonyme de mort imminente à proximité d'un Titan. Une fois près de l'un d'entre eux, justement, il suffit d'une simple pression sur un bouton pour passer en mode combat, s'agripper à l'un de ses membres, lui tourner autour si besoin et foncer pour sectionner un bras ou une jambe pour le rendre un peu moins dangereux avant de le tuer. Hop on saute, hop on progresse avec son grappin, hop on frappe. Nerveux et jouissif.
Mikasa es tu casa
Il faut toutefois penser à garder un œil sur son équipement sous peine de tomber en rade. En effet, les lames s'émoussent petit à petit, ne faisant plus aucun dégât au bout d'un moment, et les bonbonnes de gaz se vident doucement mais sûrement. Le joueur doit alors prendre le temps de se poser quelque part, à l'abri bien évidemment, pour les changer rapidement. S'il n'en possède plus, pas de panique : de nombreuses zones de réapprovisionnement sont disposées ça et là sur les maps, histoire de ne manquer de rien. Celles-ci permettent également de récupérer des fortifiants qui viennent regonfler une barre de vie mise à mal lorsque le personnage se fait attraper par un Titan. Tout cet équipement peut par ailleurs être amélioré entre deux missions grâce à l'argent et aux points d'expérience remportés à la fin d'un niveau. Eren et tous ses camarades peuvent ainsi acheter des lames plus efficaces, des bonbonnes de gaz qui se vident moins vite ou encore débloquer la capacité d'embarquer un peu de matériel avec eux. Bref, de quoi monter en gamme pour défourailler toujours plus de Titans, qui se montrent d'ailleurs aussi variés que dans le manga : des grands, des moyens, des déviants, des plus ou moins intelligents...

Mais la variété se trouve aussi au niveau du casting qui propose d'incarner 10 personnages différents, chacun disposant de ses propres capacités, là encore tirées du manga. Par exemple, Mikasa est particulièrement douée pour découper du Titan et dispose d'une attaque spéciale permettant d'enchaîner les coups meurtriers. Eren, pour sa part, possède une forme titanesque qui ne peut se déclencher que durant des moments spécifiques, malheureusement assez peu nombreux. Une fois transformé, le joueur peut ainsi déchaîner toute sa fureur en balançant son poing – ses coups sont assez limités - sur les ennemis ou les maisons alentours. Ces quelques passages permettent de casser un rythme qui finit forcément, et malheureusement, par devenir répétitif. Les missions principales ne sont que très peu variées, tout comme les secondaires d'ailleurs. Celles-ci poppent aléatoirement sur la map sous la forme de signaux de détresse et proposent au joueur d'aller sauver des recrues attaquées par des Titans. Une fois la chose accomplie, le soldat pourra pourquoi pas être embauché – il est possible de se former une petite équipe en recrutant des personnages classés par niveaux (A, B, etc) ou offrir de l'équipement. Si en revanche le joueur échoue ou met trop de temps à aller le sauver, le pauvre bougre finira avalé tout cru par son assaillant.

Titan vas déjà ?
Mais pas de quoi paniquer, car la difficulté est loin d'être insurmontable. Ainsi, les missions annexes restent un certain moment sur la map, les Titans sont rarement très agressifs ni même difficile à tuer (sauf les ''boss'' qui nécessitent plusieurs coups d'épée) et si par malheur ils attrapent un personnage essentiel, le joueur dispose de suffisamment de temps pour aller le libérer avant qu'il ne se fasse boulotter. C'est peut-être le plus gros défaut que l'on peut pointer du doigt en ce qui concerne la fidélité de cette adaptation : à aucun moment on ne se sent en danger. Certes, les Titans sont là en nombre, certes ils avalent les soldats les uns après les autres, certes les gerbes de sang sont bel et bien présentes... Mais ce manque de difficulté empêche de sentir le stress tel qu'il est présent dans le manga. Dans
Shingeki no Kyojin, Eren et ses copains risquent leur vie à tout moment - d'ailleurs ils sont nombreux à succomber, et ils n'en mènent jamais large devant un Titan malgré leur équipement tridimensionnel (bon, ok, à part Mikasa et Livaï, mais ces deux là sont cheatés). Ici, aucune tension, aucune larme de peur ou de stress, le joueur peut même s'offrir le luxe de tuer un ou deux ennemis avant de venir en aide à un ami sur le point d'être avalé.
La réalisation n'est pas non exempte de défauts. Il n'y a rien à dire du côté de l'ambiance sonore, avec des musiques épiques et des doublages japonais réussis, ni même de la localisation puisque le tout s'offre le luxe d'avoir été traduit en français. En revanche, c'est un peu moins la fête au niveau des graphismes. Si les personnages sont bien faits et immédiatement identifiables, les textures sont souvent baveuses, le clipping est présent si l'on regarde assez loin et les environnements sont vides. On ne parle pas ici de l'absence de PNJ, qui semble plutôt
obvious puisqu'ils risquent quand même de SE FAIRE MANGER, mais bien du manque de détails. Les décors sont par ailleurs assez peu diversifiés. Là encore, cela peut se justifier puisque le manga explore assez peu d'endroits en dehors de quelques villes, plaines et forêts, mais ça reste tout de même plutôt dommage. Sans parler de la caméra qui va souvent se planter dans des endroits saugrenus, ou encore de la lisibilité et de la fluidité qui en prennent un sacré coup lorsque les ennemis se bousculent à l'écran – mais en dehors de ces moments, il n'y a heureusement pas grand-chose à reprocher à ce niveau-là. Bref, autant de défauts que les fans des productions
Omega Force connaissent finalement plutôt bien...