Pour quelqu'un ayant fait le jeu original, cela ne prend que quelques secondes pour retomber dans la magie du titre. L'introduction, la musique, Aerith, les rues de Midgar, Loveless et cette arrivée mythique en train... Ces premières minutes permettent par ailleurs de se familiariser très rapidement avec le système de jeu. Changement d'époque et modernité oblige, nous ne sommes plus face à un RPG au tour par tour mais bien face à un Action-RPG ressemblant à
Final Fantasy XV au premier abord, mais pourtant bien différent. Le système de combat de
Final Fantasy VII Remake est plus nerveux, plus dynamique et veut plus se baser sur la stratégie. Hé oui, frapper à répétition sans réfléchir ne marchera que contre les petits ennemis ne représentant pas une réelle menace : lorsque l'opposant gagnera en puissance, il vous faudra réfléchir dans le feu de l'action. Comme dans beaucoup de RPG, il y a un système de faiblesse et de force. Pour gagner un affrontement, il faudra exploiter les faiblesses de l'adversaire, comme par exemple utiliser le feu sur un adversaire de glace.
Ce stratagème permettra de mettre l'adversaire dans un état de fragilité et il faudra encore attaquer de toutes ses forces pour le mettre en état de choc. L'état de choc est en fait l'état de l'ennemi où toutes ses défenses sont à 0, et c'est à cet instant qu'il faut frapper fort. Pour cela, rien de plus simple : tous les personnages ont une compétence spéciale permettant d'infliger plus de dégâts, mais ayant une contrepartie. Par exemple, Cloud se déplacera plus lentement et ne pourra pas esquiver. L'état ''fragilisé'' pourra aussi être atteint si vous frappez au bon moment, par exemple si après une attaque l'adversaire est déséquilibré. Tout ça rend les affrontements plus tactiques, mais surtout plus longs. Certains ennemis - et surtout les boss - sont de vrais sacs à PV et les combats contre eux donneront lieu à des séquences beaucoup trop longues. On aura vite l'impression que tout ça a été fait juste pour augmenter la durée de vie car, soyons honnêtes, au niveau de la difficulté vous ne serez jamais inquiété. Si vous êtes suffisamment bien préparé, vous n'aurez jamais aucun problème.

En 1997, Final Fantasy VII avait subjugué les foules grâce à ses graphismes et son histoire. Côté graphismes et technique, nous sommes face à un jeu Square Enix et, comme bien souvent, le studio japonais nous rend une copie presque irréprochable. Nous avons droit à des graphismes sublimes, on ne souffrira pas de ralentissements et il n'y a pratiquement pas de bugs visuels. Si on veut chipoter, on pourra dire que parfois les cheveux aliasent un petit peu dans les mouvements ou qu'il arrive que certains PNJ popent de nulle part, mais ceci est extrêmement rare dans toute l'aventure. Côté histoire, on reprend celle de l'époque. Vous incarnez Cloud, un mercenaire engagé par Avalanche - un groupe terroriste écologiste - afin de combattre la Shinra, une immense corporation militarisée contrôlant une grande partie du monde. La Shinra alimente le monde en électricité en pompant la mako, qui est l'énergie de la terre, et a même créée sa ville, Midgar, où les inégalités sont à tous les coins de rue. En effet, cette cité est composée d'immenses plateaux et, comme vous vous en doutez, les plus riches vivent sur les plateaux et les plus pauvres en dessous. Si vous avez fait Final Fantasy VII à l'époque, vous savez que l'affrontement Shinra/Avalanche à Midgar n'est qu'une toute petite partie de l'histoire. Cependant, le remake a décidé de se concentrer sur ces chapitres et de les étoffer.
Sachant que 4 heures de jeu en sont devenues 40, bien évidemment certaines choses ont été étoffées, d'autres rajoutées et encore d'autres modifiées. Certaines parties étoffées sont bien réussies, comme par exemple Jessie, qui n'était à l'époque qu'une figurante et sur laquelle on en apprend aujourd'hui davantage. D'autres parties ont l'air rallongées juste pour le plaisir de rendre la chose plus longue, comme le cimetière des trains dont on aurait vraiment pu se passer. Plusieurs modifications sont également bienvenues. Wall Market, notamment, est une pure réussite : s'aventurer dans ce secteur de Midgar est un réel plaisir minute après minute. A certains endroits, l'histoire a été retouchée. N'oublions pas que nous sommes dans une réinterprétation du jeu original, des événements n'arriveront donc pas au même moment et des ajouts pourront surprendre si vous avez fait le jeu à l'époque. Sans spoiler, disons juste que les événements de Nibelheim ne seront pas racontés de la même manière, et que la première fois où vous verrez Aerith ou Sephiroth vous allez être très surpris. Mais pourquoi pas ? Après tout, cette relecture ne salit pas l’œuvre originale.
Par contre, elle flirte parfois avec l'incohérence par rapport à la Compilation of Final Fantasy VII (comprenant FF7, Dirge of Cerberus, Crisis Core, Before Crisis et Advent Children), mais ce n'est pas vraiment un défaut car on ne sait pas pour le moment si ce remake se situe dans la compilation ou non. Certains personnages sont également plutôt différents. Nous avons déjà parlé des membres d'Avalanche qui ont plus de personnalité, mais cela concerne aussi les personnages principaux. Cloud est plus sombre et plus blasé, Aerith a plus de répondant et d'enthousiasme, et son duo avec Cloud fonctionne mieux, ce qui la rend bien plus attachante qu'avant. Par contre, Barrett est toujours aussi exubérant et Tifa la ''girl next door'' qu'on aime tous. Sachez par ailleurs que le jeu est entièrement doublé en français. Si, bien évidemment, le doublage original est largement supérieur, saluons tout de même l'initiative d'offrir un jeu entièrement doublé dans la langue de Molière et qui s'en sort honnêtement très bien. Nous ne sommes pas à la hauteur d'un Uncharted, mais on ne tombera jamais dans le ridicule ou le faux.

L'art du lifting
Comme tout bon RPG, Final Fantasy VII Remake vous offrira des heures et des heures de jeu. En plus de la quête principale, vous aurez des quêtes annexes dans chaque secteur que vous allez visiter. Mais ce n'est pas tout, car vous aurez aussi plusieurs mini-jeux comme les fléchettes, le cassage de caisses, les squats et la danse (oui). Vous pourrez aussi chercher les médailles Mog afin de les échanger ou collectionner les 45 tours de la B.O. du jeu dans des arrangements différents. Vous passerez aussi du temps à équiper votre personnage, tout d'abord en trouvant la bonne arme puis en l'améliorant. Oui, chaque arme pourra se modifier grâce à des points obtenus à chaque passage de niveau. Tout dépendra de vous : si vous souhaitez avoir un personnage plus spécialisé tank, guerrier ou magicien, les possibilités offertes par le système sont souples. Le système de matérias n'a pas changé et dépend toujours des emplacements disponibles sur votre équipement. Vous pourrez donc passer des heures à chercher la combinaison optimale pour votre équipe...
Une chose diffère cependant du vieux système et pas en bien... Les invocations sont maintenant disponibles dans Midgar, et leur système a bien changé. Il n'est possible d'avoir qu'une seule invocation par personne, une seule pourra être appelée durant une période limitée pendant des combats bien spécifiques et l'invocation agira comme un personnage de votre équipe et partira en faisant son attaque la plus puissante. Un système franchement décevant par rapport à ce que les invocations ont toujours été pour la série des Final Fantasy. Seule bonne chose à ce sujet, vous pouvez les faire rejoindre votre équipe en les combattant (oui, comme dans Final Fantasy VIII).
Même si les décors sont somptueux, le level design pourra paraître parfois répétitif et long : on monte des échelles, on descend, on passe par des chemins étroits, un problème arrive, il faut faire un détour, échelle, etc. Et ceci se ressent encore plus lors de passages entre deux zones. C'est très bien quand c'est supporté par un dialogue, mais tellement long quand il s'agit juste d'une zone de transition... Là encore, on a l'impression que ces passages sont juste ici pour rallonger la durée de vie. Enfin, certains pourront trouver le jeu linéaire pour un RPG. En effet, nous ne sommes pas en monde ouvert et vous aurez la possibilité de vous balader dans plusieurs hubs mais pas dans l’entièreté de Midgar. Mais on va se calmer tout de suite. Tout d'abord, rappelons que Midgar à l'époque était très linéaire et que Final Fantasy VII ne s'ouvrait réellement que lorsque l'on était sorti de la ville. Ensuite, les ballades dans les différents secteurs offrent suffisamment de liberté et même un bon équilibre afin de ne pas se perdre dans les quêtes annexes et oublier l'histoire principale.