Gravity Rush 2 prend place quasiment immédiatement après la fin du premier opus. Kat, prise dans une tempête gravitationnelle, a été éloignée de Hekseville. Pire, elle a perdu son chat, Poussière, qui est en fait la source de ses pouvoirs. Ne pouvant plus utiliser la gravité pour se déplacer, la jeune femme doit donc effectuer un travail ''classique'' afin de gagner sa croûte. Ayant atterri dans un convoi de mineurs, elle a donc logiquement enfilé la tenue réglementaire pour aller chercher du minerai. Heureusement, elle retrouve bien rapidement Poussière et, ses pouvoirs récupérés, elle peut donc se rendre dans la grande ville, Jirga Para Lhao, où l'attend d'ailleurs également Raven. Assez long à se mettre en place et souffrant aussi parfois de quelques longueurs, le scénario est tout de même assez intéressant à suivre, d'autant plus qu'il aborde des sujets qui amènent à réfléchir. Il est ainsi question de cassure sociale - les riches habitant dans les cimes là où ''la plèbe'' doit vivre sous les nuages, dans la pollution - ou encore d'une armée agissant à la solde des plus grands et n'hésitant pas à s'attaquer à la populace. Bref, des sujets plus sérieux que ne le laisse croire la direction artistique, bien plus légère.

Reine de la gravité
Car comme dans le premier épisode, ce
Gravity Rush 2 propose une esthétique mignonne et colorée, avec un scénario et des dialogues (français intégral) progressant sous la forme d'une bande-dessinée. Si cela permet certes de faire des économies, ce système permet aussi d'instaurer au titre un style bien particulier, plein de charme et fonctionnant très bien. L'ambiance sonore générale rajoute également un petit plus à l'ensemble, avec des personnages parlant une langue inventée ressemblant à du yaourt et des musiques d'ambiance collant à chaque fois à merveille avec le quartier dans lequel se trouve Kat. En revanche, tout n'est pas techniquement tout rose dans ce nouvel opus, puisqu'il n'est pas rare d'assister à de vilains bugs de collision, de pester contre une caméra qui devient parfois un peu trop folle - surtout dans les endroits exigus - ou encore contre un manque de précision dans la maniabilité. De ce côté-là, les défauts sont les mêmes que ceux déjà présents dans le premier épisode, à savoir des glissades relativement insupportables, une lisibilité pas toujours optimale ou encore des coups de pieds qui passent à côté de leur cible. Les combats représentant une part importante du jeu, notamment contre les Névis, il est ainsi assez difficile de garder son calme bien longtemps...

Le gameplay, justement, parlons-en. De prime abord, il serait assez facile de dire que les développeurs ne se sont pas trop foulés puisque tout semble identique à
Gravity Rush premier du nom. Les premiers chapitres mettent en place les pouvoirs de Kat, histoire que les néophytes puissent apprendre à maîtriser le système de gravité et que les fans puissent se faire une petite piqûre de rappel. Il est ainsi toujours question de pouvoir voler et faire voler des objets, de marcher sur les murs ou tête en bas, et de filer dans les airs en combattant ou non, le tout en faisant attention à ce que la jauge dédiée ne se vide pas, au risque de tomber dans le vide. Mais une fois la chose mise en place, la nouveauté arrive : en dehors de quelques enchainements supplémentaires et / ou plus longs,
Gravity Rush 2 dispose de deux nouveaux styles de gravité : Lune et Jupiter. La gravité lunaire rend Kat plus légère et donc plus rapide, lui permet de faire des sauts plus hauts, de filer comme une fusée et se montre bien plus efficace pour les combats aériens. Quant au mode Jupiter, il rend la jeune femme à l'inverse plus lourde, ce qui peut par exemple être utilisé pour infliger de gros dégâts de zone en chargeant une attaque. Là encore, l'apprentissage se fait tout en douceur et il est particulièrement agréable d'alterner entre chaque mode afin de pouvoir faire face à toutes les éventualités, même si la maniabilité n'est pas toujours égale entre l'un ou l'autre. Sachant que Raven a un rôle important dans le scénario et se trouve souvent aux côtés de Kat, c'est aussi un réel plaisir de voir les deux jeunes femmes effectuer leurs ballets aériens pour venir à bout des ennemis.
Toujours plus haut
Comme dans le premier opus, les capacités de Kat peuvent être améliorées, histoire de renforcer ses pouvoirs ou encore de rendre les affrontements toujours plus nerveux. Le joueur doit ainsi chercher aux quatre coins de la ville des gemmes (souvent placés, comme dans l'épisode PS Vita, sur les toits ou sous les îles) qui peuvent, une fois un certain nombre atteint, être attribués dans une sorte d'arbre des compétences. Il est ainsi possible de débloquer des enchaînements plus longs ou encore de permettre à la jauge de gravité de se vider moins vide. Petite nouveauté, il est aussi question de talismans à équiper afin de s'octroyer des bonus passifs ou actifs. Rien de bien innovant certes, mais un petit plus agréable, d'autant plus qu'il permet de customiser toujours plus l'héroïne - qui peut d'ailleurs aussi modifier ses vêtements, de nombreuses tenues étant déblocables. De quoi donner toujours plus envie de visiter la superbe ville de Jirga Para Lhao : immense, elle est composée en plusieurs quartiers aux caractéristiques variées (la pollution des bas fonds, les toits colorés façon Amérique du Sud, les cahutes reliées entre elles par des ponts de bois dans la petite communauté de mineurs, etc), et profite d'une construction forcément verticale, poussant le joueur à user et abuser des pouvoirs de Kat. Un fait qui se ressent aussi dans les multiples quêtes et missions disponibles, pouvant prendre la forme de courses, d'interactions avec les habitants ou encore d'infiltration. Bref, le joueur n'a pas le temps de s'ennuyer, et ce même si toutes ces missions ne sont pas forcément de qualité égale.