Test : Nights of Azure - PS4

Nights of Azure - PS4
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Les fans de RPG japonais de tous types connaissent forcément le nom de Gust. Ce studio est en effet surtout connu pour sa série des Atelier, qui existe depuis des temps immémoriaux même si, malheureusement, la qualité de cette licence a bien souvent été en dents de scie. Mais cette fois-ci, les développeurs ont tenté quelque chose de totalement différent, avec un titre inédit et un style qu'ils n'ont encore jamais exploré, à savoir l'action / RPG.

Test effectué à partir d'une version PS4

Le monde va mal (ben oui, c'est un RPG après tout). Il y a très longtemps, le terrible Nightlord fut vaincu, ce qui est une plutôt bonne nouvelle, mais il risque de faire son grand retour, ce qui est déjà plus problématique. Pire, son sang, en tombant sur Terre, a transformé tous les êtres qu'il touchait en démons. Il a donc fallu créer une organisation baptisée Curia dans le but de contenir l'invasion : cette dernière crée des équipes de deux personnes -  à savoir une guerrière destinée à défourailler à tout va et prêtresse dont le but est de purifier le sang contaminé - avant de les envoyer dans différents endroits histoire de régler le problème. Nights of Azure narre les aventures de deux d'entre elles, Arnice et Lilysse, qui sont envoyées à Ruswall. Une fois sur place, elles se rendent compte qu'elles se connaissent déjà, et ce depuis longtemps. Mais ces retrouvailles vont vite tourner au cauchemar, puisque Lilysse apprend qu'elle a été choisie pour endosser le rôle de Sainte, une jeune femme devant se sacrifier pour que Nightlord ne puisse pas revenir. Une véritable torture pour Arnice, qui ressent en fait bien plus que de l'amitié pour elle, et qui devient donc tiraillée entre sa mission de sauver le monde et son envie de sauver sa bien-aimée fraîchement retrouvée.

Nights of Azure

Nights : into nightmares

Bien que très classique sur de nombreux points, le scénario de ce RPG s'offre donc une petit originalité en proposant une histoire d'amour homosexuelle, un sujet qui reste encore tabou dans le petit monde du jeu vidéo. Ne vous attendez toutefois pas à vous retrouver en face de scènes impliquant des gémissements et autres tentacules (et ce malgré les poitrines plus que proéminentes et remarquablement bien animées des héroïnes) : pas de voyeurisme ni de provocation, ici la relation est montrée de manière relativement pudique, et plutôt touchante, les deux jeunes femmes se montrant aussi timides que des ados. Mais cette bonne idée ne suffit malheureusement pas à rendre le scénario beaucoup plus intéressant à suivre, se dernier se montrant extrêmement basique et sans vrais temps forts. Les personnages sont fort heureusement un peu plus intéressants, voire même carrément attachants. On pense notamment à Lilysse, maladroite et tellement mauvaise en cuisine qu'elle manque d'empoisonner tout le monde à chaque petit plat concocté, ou encore à deux clients de l'hôtel se détestant cordialement et n'hésitant pas à se lancer piques sur piques. Un humour léger et absurde est ainsi souvent de la partie histoire de contrebalancer avec l'ambiance sombre du reste de ce Nights of Azure, que ce soit au niveau du fond ou de la forme.

Nights of Azure

Car la direction artistique choisie par Gust est radicalement opposée de celle bien connue des fans de la série Atelier, colorée et vivante. Ici, le style gothique est de rigueur et le monde est sombre, mystérieux, parfois même inquiétant (une fête foraine la nuit, brr). Un aspect qui est encore plus renforcé par le fait qu'Arnice ne sorte se battre que durant la nuit. Résultat, les différents environnements, qui sont pourtant relativement variés (roseraie, métro...), n'arrivent pas parfaitement à se distinguer les uns des autres puisqu'ils bénéficient tous d'une palette de couleurs sombres identique et, surtout, de décors relativement vides. La direction artistique n'est en fait pas franchement soutenue par la réalisation, qui se montre clairement d'un autre temps. En dehors des décors vides, le bestiaire est extrêmement restreint, les animations sont rigides et la modélisation des personnages est assez sommaire (bien que le chara-design soit sympa). Pas de quoi faire honneur à la PlayStation 4 donc, mais il faut aussi garder à l'esprit qu'au Japon ce titre est aussi sorti sur PS Vita et PS3. En revanche, la B.O. est de plutôt bonne facture avec des musiques souvent épiques lors des combats (surtout contre les boss) et les doublages japonais sont convaincants. En revanche, les réfractaires à la langue de Shakespeare auront bien des soucis puisque les sous-titres sont uniquement disponibles en anglais.

Nights of Azure

Because the night

Qui dit action / RPG dit... hé bien, action, avec des ennemis à défourailler à tour de bras. Quand elle quitte l'hôtel qui lui sert de hub, Arnice se rend donc dans des niveaux ressemblant plus ou moins à des couloirs, le but étant de les parcourir en zigouillant tout ce qui s'y trouve, comme ce qui pouvait se faire dans Final Fantasy Type-0. La seule différence étant qu'ici le temps est limité, au départ à 15 minutes par niveau, même si ce n'est jamais vraiment un problème. Les affrontements se déroulent en temps réel et ne sont pas dans des arènes, il est donc tout à fait possible de passer au travers des monstres si l'on ne veut pas se battre – ce qui arrive assez souvent puisque de nombreux allers-retours sont de la partie. En bonne guerrière, l'héroïne dispose de plusieurs capacités et armes se débloquant au fur et à mesure de sa progression (au départ une épée gigantesque, puis des dagues et ainsi de suite) ainsi qu'à différentes attaques : un coup basique, un puissant, un spécial et une esquive. De quoi se déchaîner et enchaîner les combos... En tout cas en théorie. Car en pratique, le système de lock est tellement mal foutu et la caméra tellement lente que l'on a bien souvent du mal à voir où l'on frappe. Quant aux combos aériens, c'est encore plus problématique puisqu'ils n'existent carrément pas. Dommage.

Nights of Azure

Quelques petites bonnes idées viennent toutefois apporter un regain d'intérêt à ces combats. Ainsi, l'héroïne, étant à moitié humaine et à moitié démone, a le pouvoir de se transformer lorsqu'une jauge spécifique est pleine. De courte durée, cette métamorphose permet de porter des attaques bien plus puissantes, même si l'idée des quatre mouvements de base (normale / puissante / spéciale / esquive) reste la même. Plusieurs ''formes'' sont disponibles et varient en fonction des Servan (oui, ça s'écrit comme ça) invoqués par Arnice. C'est là toute l'originalité des affrontements de ce Nights of Azure : la présence des Servan. Ce sont en fait de petits monstres bien utiles qui combattent aux côtés de la demoiselle, sachant qu'elle peut en invoquer quatre à la fois et qu'ils disposent, eux aussi, d'une attaque spéciale et d'une barre de vie. Au joueur de former son deck idéal, sachant que ces bestioles ont des avantages variés : l'une va attaquer, l'autre va chercher des objets, une autre encore va soigner, etc. Il est possible de confectionner plusieurs decks et de switcher en cours de partie, mais dans les faits le joueur n'utilise que rarement cette fonctionnalité puisqu'une fois une équipe formée, il n'est pas franchement nécessaire d'en changer. D'autant plus que les Servan gagnent de l'expérience et donc des niveaux, et qu'il serait quelque peu suicidaire d'enlever un niveau 10 pour un niveau 1 – même si la difficulté n'est jamais vraiment un souci, mis à part pour le boss de fin.

Nights of Azure

Blue night

Les Servan, tout comme Arnice, peuvent être équipés de tout un tas d'objets faisant grimper des stats (points de vie, attaque, défense...). La plupart d'entre eux peuvent être directement récupérés sur le terrain, que ce soit via des coffres ou sur le loot d'ennemis morts, mais d'autres sont disponibles à la vente. Attention toutefois, car la monnaie locale est en fait le Sang Bleu récupéré dans les niveaux, et ce sang est également utile pour faire grimper l'héroïne de niveau tout en lui débloquant de nouvelles aptitudes. Il s'agit donc de trouver une bonne balancer entre les achats et l'évolution d'Arnice. Heureusement, il est aussi possible de vendre tout son loot à l’hôtel, histoire de remplir le porte-monnaie si besoin est. L’hôtel, justement, représente un point essentiel dans Nights of Azure. En plus d'être un hub, c'est également le lieu où l'histoire progresse, où l'on peut accepter des quêtes annexes, où l'on peut choisir ce que l'héroïne fera durant la journée (sachant que le tout est simulé et non joué) ou encore où l'on peut se déchaîner dans l'Arène histoire de gagner quelques bonus si l'on fait un score respectable à chaque mission. De quoi varier les plaisirs donc, le tout pouvant vite se montrer assez répétitif, même si aller vaquer à droite et à gauche casse quelque peu le rythme, qui se montre déjà assez mou.
Sans être le RPG de l'année, Nights of Azure est finalement une plutôt bonne surprise et chaque souci est contrebalancé par une qualité. Son scénario est classique mais propose une romance lesbienne bien gérée (et jamais voyeuse) et des personnages attachants, son système de combat devient vite répétitif mais se montre tout de même agréable, notamment via l'utilisation des Servan, et sa réalisation, bien que clairement datée, profite d'une direction artistique sombre plutôt convaincante. Bref, un petit titre sympa pour occuper les adeptes d'action / RPG en attendant d'autres productions, à condition tout de même qu'ils parlent l'anglais.
19 avril 2016 à 08h53

Par

Points positifs

  • La relation entre les deux héroïnes...
  • Personnages drôles et attachants
  • Direction artistique globalement sympa
  • Système de combat classique et efficace
  • Les Servan
  • Doublages japonais

Points négatifs

  • ...Qui aurait pu mériter un peu plus d’approfondissement
  • Scénario classique
  • Vite répétitif
  • Rythme un peu mou
  • Jamais de temps forts
  • Réalisation d'un autre âge
  • Uniquement en anglais

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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