Le jeu nous propose de suivre un crew composé de trois pilotes (Tyler, Jessica et Shaun) et d’un mécano (Rav). Ces derniers vont chercher à se venger de Nila, qui les a doublés sur un vol de voiture. Mais affronter Nila, c’est s’attaquer à son employeur : Le Clan. Il s’agit d’une organisation criminelle spécialisée dans le trucage des courses de rue, mais bien décidée à étendre ses activités professionnelles.
On ne va pas vous mentir, le scénario n’est ici qu’un prétexte pour rouler à tombeau ouvert dans Fortune Valley. Les personnages sont fades, parfois mal doublés (surtout Jessica) et surtout incroyablement bêtes par moments. En fait, ils sont à l’image d’un scénario qui défie régulièrement la logique la plus élémentaire qui soit. Mais, au final, on s’en fout un peu car il remplit sa fonction première : justifier les courses auxquelles vous participez. Il propose aussi des scènes d’action spectaculaires et, malheureusement, pas toujours très bien mises en scène.
Côté gameplay, nous somme dans de l’arcade pure et dure. Ce qui ne veut pas dire que le soft est dénué de subtilité. Ce nouveau volet emprunte beaucoup à The Crew, en commençant par la classification des véhicules. Ici, vous avez cinq catégories : course, tout-terrain, drag, drift et mission. Et chacune d’entre elles a ses propres caractéristiques, les rendant plus adaptées à certains types d’épreuves que d’autres. En soit, l’idée est bonne. Il n’y a donc rien de surprenant à la voir reprise ici. D’autant plus que ce genre de classification n’a rien de nouveau dans le genre. Mais là où le titre d’Ubisoft permettait de changer de voiture à la volée, Payback vous oblige à passer par la case garage, rendant l’expérience de jeu bien plus lourde.
Une autre idée reprise à The Crew est les Speedcartes, qui ne sont rien de plus qu’une version remaniée des pièces de tuning mises en place par Ivory Tower. Si cela n’a rien de choquant de voir un système incitant aussi ouvertement au farming dans un MMO, c’est plus gênant dans un titre solo comme Need for Speed. En effet, chacune de vos voitures se voit affectée un niveau de performance, que ces cartes fait augmenter. Et vous serez bien souvent amenés à refaire certaines épreuves pour augmenter la puissance de votre voiture, et ainsi avoir de bonnes chances de gagner les épreuves à venir. Sans parler du fait que les cartes obtenues ne sont utilisables que sur la voiture que vous conduisez à ce moment là, vous obligeant à farmer pour toutes les voitures que vous souhaitez utiliser. Mais, bien entendu, pour palier à ce petit désagrément il est possible d’en acheter avec de l’argent réel. Ce qui est, sans aucun doute possible, le but de leur intégration.
So fast, and so furious
La conduite en elle-même est une réussite. Bien qu’assez déstabilisante durant les premières minutes, elle se révèle rapidement plaisante et surtout nerveuse. La différence entre les diverses catégories de véhicules est réelle, offrant une bonne variété de sensations. De plus, cela vous oblige à en changer en fonction de l’épreuve du moment. S’il n'y a rien de particulier à dire sur les épreuves de courses, qui sont dans la droite lignée de ce que la licence propose depuis quelques années, les autres types d’épreuves se démarquent largement, comme le drift par exemple. Prendre des virages en dérapant à près de 200km/h est franchement grisant, ce qui en fait la discipline la plus fun du jeu. Pour le tout-terrain, si les véhicules de la catégorie offrent une meilleure traction, ils vous donneront parfois du fil à retordre en sortie de virage, à cause du manque d’adhérence et de l’étroitesse des pistes par endroits. Ces épreuves sont éprouvantes, mais gratifiantes.
Les épreuves de drag, se résumant à passer les vitesses au bon moment, sont beaucoup moins intéressantes, de même que les épreuves de mission. Ces dernières sont de deux types. Pour commencer, il y a les poursuites qui, bien qu’étant intenses, restent loin de ce que la série a pu nous offrir durant ses heures de gloire. Si on passera sur les voitures de vos poursuivants, surboostées, nous sommes surtout frustrés qu’elles ne se déroulent que sur des tracés pré-établis. Ce faisant, le jeu interdit toute marge d’improvisation aux joueurs. C’est compréhensible dans les missions scriptées. Mais dans les défis éparpillés dans Fortune Valley, nous aurions aimé avoir plus de liberté. Mais ce n’est même pas le pire. Car si, en théorie, il faut distancer la police (ou le clan), il n’en est rien dans la pratique. Les flics vous laisseront partir d’eux-mêmes à environ 1km de votre destination. Au final, aussi intenses qu’elles puissent être, les courses poursuites ne sont que peu gratifiantes ici.
Fortune Valley est l’un des gros points forts de ce nouveau Need for Speed. Vaste et hétéroclite, cet ersatz de Las Vegas est bourré de choses à faire, qu’il s’agisse de défis à relever ou d’objets à trouver. À ce niveau là, Ghost Games rend hommage à deux grosses licences du genre. En effet, nous retrouvons ici les panneaux de Burnout Paradise, ainsi que les épaves et les radars de Forza Horizon. Les défis, qui se déclenchent automatiquement à la manière d’un The Crew, pullulent sur la map. Ils nécessitent d'ailleurs un minimum de puissance pour obtenir le meilleur score. De la sorte, le jeu vous pousse à farmer pour avoir des speedcartes toujours plus puissantes. Visuellement, si le titre ne vous décollera pas la mâchoire, il est néanmoins très propre. Les environnements sont riches, variés et franchement jolis. Et pour compléter le tableau, l’ensemble est très stable. En effet, durant notre session de test, nous n’avons constaté que peu de bugs (mineurs), et aucune chute de framerate, ce qui est très positif pour un open-world.