Tout comme Jack qui voulait retourner sur une île pleine de problèmes, ce Final Fantasy XII : The Zodiac Age ne cesse d’appeler à la rechute. Et pas la petite, hein. On parle ici de celle qui vous embarque pour cent heures d’aventure et de grind minimum, si ce n’est le double. Le marabout est puissant mais l’œuvre l’est tout autant. Décrié à sa sortie, jamais un Final Fantasy n’a autant divisé. Gambits, loot, combats sans transition et exploration proche du monde ouvert, la quasi-totalité des codes de la série étaient jetés en l’air. Toutefois, force est de constater la vision et l’influence qu’a eu le projet de Matsuno sur l’industrie. Ce que FF XII proposait à l’époque ne semble plus aussi fou aujourd'hui.
Et nous voilà, une décennie plus tard, avec un remaster emmené par Takashi Katano et Hiraoki Kato, déjà présents dans la dream team qui a accouché du jeu originel. Plus qu’un coup de peinture, c’est une palette d’optimisations que la paire a concoctée. Même si put***, c’est beau. On est loin du scintillement de mille feux que nous offrait la Playstation 2. Textures HD et 16/9ème sont au rendez-vous pour un résultat net et sans bavure, magnifié par la direction artistique d’Hideo Minaba et Akihiko Yoshida. Cette vibe méditerranéenne qu’ils ont conféré au titre fait toujours autant mouche. Si le plaisir est visuel, il est aussi sonore puisque la bande-son principalement composée par Hitoshi Sakimoto a été réorchestrée. Magistrale et avec un degré de profondeur supplémentaire notamment dans ses cuivres, le résultat à l’oreille tient de l’épique et joue clairement un rôle dans l'envoûtement de ce Zodiac Age. Si vous disposez d’un bon équipement, on vous conseille de pousser le volume lors de vos parties, puisque le jeu supporte le 7.1 surround. Pour finir sur le bien-être de vos oreilles, FFXII : TZA propose le choix des langues à tout moment entre l'anglais et le japonais. Personnellement, je recommande chaudement l’anglais pour son doublage impeccable et son utilisation de tétramètres iambiques (vers de quatre pieds dont le pied est composé d’une syllabe brève suivie d’une longue. Ça s’utilise surtout en poésie anglaise et c’est très joli à entendre. Voilà.).
Montre-moi tes gambettes
Alors oui, j’assume ce jeu de mots tout pourri et comme vous l’avez deviné (ou pas), on va parler des gambits. Quel bonheur ! C’est très probablement l’une des meilleures choses qu’il soit arrivé au JRPG. Véritable « moteur » que l’on bidouille sans cesse pour parvenir au ronronnement ultime, la profondeur du système reste encore dingue à ce jour. Et puis on retrouve très vite le plaisir de préparer ses stratégies via diverses combinaisons, comme par exemple « si ennemi altéré par Huile > utiliser Feu » avant de se prendre pour un génie du mal lorsque la formule élaborée se déroule sans accroc. Un procédé qui ne cesse de rendre les combats hypnotiques, et qui le sont d’autant plus en 2017. Pourquoi ? Parce qu’une feature change tout : l’avance rapide. D’une simple pression sur L1, il est possible de doubler (voire de quadrupler) la vitesse du jeu. En résulte des sessions de grind et de farming à la chaine qui ne sont que pure jouissance, en plus de gagner un temps fou dans un jeu qui en prend beaucoup.
Changement majeur de cette édition, le nouveau système de jobs permet de pousser plus loin la spécialisation de votre équipe. Initialement introduit dans la version International du titre (sortie uniquement au Japon), vous pouvez désormais choisir un job parmi les douze proposés (mage blanc, mage noir, chevalier, moine, etc.) qui influera directement sur la composition de votre grille des permis et donc des capacités disponibles. Un vent d’air frais louable comparé à la version d’origine, dans laquelle on finit irrémédiablement par avoir une équipe qui dispose des mêmes capacités. Twist bienvenu de ce Final Fantasy XII : The Zodiac Age, il vous est permis à un certain point de l’aventure de sélectionner un second job pour tout le monde. Avec six combattants au total, vous êtes certain de pouvoir utiliser tous les jobs et donc de ne pas transpirer toutes les dix minutes en vous demandant si vous avez fait le bon choix.
Et puis viennent toutes ces petites optimisations qui font plaisir. A commencer par la sauvegarde automatique qui se déclenche à chaque changement de zone. Ou encore la carte, qui par une pression sur L3 s’affiche directement en jeu et facilite grandement la navigation dans les donjons. La caméra dont on peut ENFIN inverser les axes (non mais vous vous souvenez de ce cauchemar ?!). Des temps de chargement bien plus rapides. Sans oublier les changements que la version International opérait déjà (seize nouveaux gambits, un rééquilibrage du jeu, un cap de limite de dégâts à 9999 retiré, etc.). Niveau scénario toutefois, absolument rien à signaler. Point de quête supplémentaire ni de modification pour une trame qui mêle pirates du ciel, princesses et chevaliers déchus. On apprécie toujours la dimension politique et plus terre à terre de l’histoire qui tranche avec les autres épisodes, ainsi que le background de chaque membre de l’équipe (sauf toi Vaan). Et puis pouce vers le haut une nouvelle fois pour Balthier, assurément l’un des personnages les plus charismatiques de toute la saga.