Est-ce que
Granzella vous dit quelque chose ? Non ? Ce n'est pas grave, on va pallier ce manque de culture immédiatement. Ce studio est connu pour sa série des
Disaster Report ou
Zettai Zetsumei Toshi en japonais, jeu de survie dans lequel il vous faut affronter l'un des plus terribles dangers naturels que le Japon connaisse : les tremblements de terre. Sur la forme, la série est très proche d'un
Resident Evil dans sa maniabilité. On incarne un personnage avec un horrible balais dans les fesses que l'on maniera aussi facilement qu'un tank embourbé dans du sable mouvant. Nostalgie... Cette maniabilité typique des jeux japonais des années 1990-2000.
A notre plus grande tristesse, le quatrième opus devait sortir en 2011 mais le gros tremblement de terre qui frappa le pays fit que Granzella prit la décision de ne pas sortir le jeu alors qu'il était prêt. C'est pour cela qu'aujourd'hui nous sommes tout foufou à la sortie de ce spin-off qui reprend le principe en y ajoutant une folie typiquement nippone. Dehors les tremblements de terre et bienvenue les Ultraman, Eva, Godzilla et autres Kaiju qui ne demandent qu'à vous écraser.
L'histoire dont VOUS êtes le héros !
Tout commence par un choix. Votre protagoniste ne sait plus trop s'il est une fille ou un garçon. A vous de choisir. Et puis tant qu'on y est, êtes-vous un salary man ? Un étudiant ? Un marginal ? Oui, le jeu donne le ton, c'est à vous d’écrire votre histoire, ce qui rend chaque partie unique et parfois radicalement différente. J'ai choisi de faire un jeune marginal ne pensant qu'au plaisir de la nuit. Il ma fallait retrouver mon amoureuse dans un parc. C'est en allant au parc que le malheur arriva. Un Ultraman géant fit une entrée fracassante dans la ville en détruisant un immeuble et en semant la panique autour de lui. Pourtant, il me fallait rejoindre ma moitié et pour cela il me fallait passer entre ses jambes. Prenant mon courage à deux mains, je me faufilais entre les voitures désertées pour attendre le pont qui permettrait mon échappée. Sous les encouragement d'une policière, j’atteignis presque mon but quand une explosion détruisit le mur d'un immeuble pour y révéler l’intérieur : trois yakuza qui évaluaient la hauteur de leur butin. L'explosion fit voler des billets dans les airs et mon avarice me fit en attraper le plus possible devant les regards stupéfaits et malveillants des malfrats.
Mon collègue, au contraire, choisit d'incarner un salary man et décida d'aller draguer dans un konbini avant que la catastrophe ne se déclenche. Il décida ensuite de fuir plutôt que de retrouver sa petite amie et, se faisant, croisa la route d'une fleuriste qu'il décida d'aider. Rien à voir avec ma progression mais tout aussi intéressant.
Ultraman !
C'est délire
Vous l'aurez compris, vous aurez beaucoup de choix à faire et la plupart sont toujours complètement excentriques et décomplexés. Regardez un jeu télévisé japonais et vous comprendrez ce que décomplexé veut dire pour eux. En même temps, dans un jeu où Ultraman, Godzilla et les Eva se côtoient, que pouvions-nous attendre ? Ce mélange de situations dramatiques et ubuesques est détonnant et donne envie de s'impliquer encore plus dans le jeu pour voir jusqu'où les développeurs ont voulu aller. Pour continuer notre histoire avec Ultraman, il se trouve que la première apparition essayait en fait de défendre les habitants contre un deuxième Ultraman qui s’avérera être un monstre utilisant une illusion pour se camoufler. Là aussi, lorsque le héros découvre qu'il y en a deux, le choix des réactions possible est assez drôle mais on ne dira rien pour vous laisser découvrir.
Comme tout bon jeu de niche japonais qui se respecte, les graphismes sont à la ramasse. Dès qu'un géant fait une apparition, le framerate chute aussi spectaculairement que le taux de satisfaction de notre nouveau président, les textures sont moches et les décors aussi vides que le cerveau de Homer Simpson. Mais cela, on le sait. Quand on est fan de jeux de niche nippons, la technique n'est jamais au rendez-vous. Et il en va de même pour la maniabilité. A l'heure où Breath of the Wild existe, ne pas pouvoir fuir en enjambant une barrière provoque une frustration extrême. Mais c'est aussi cela qu'on aime dans ce genre de production. Ce défaut qui en fait donne du charme au jeu. C'est très japonais comme façon de penser. Comme le yaeba, par exemple !