Si le premier opus nous obligeait à incarner Warren,
The Surge 2 ouvre le bal en nous proposant de créer notre avatar. Il est possible de choisir entre 5 archétypes, puis de les peaufiner avec les outils classiques d’un éditeur de personnage. N’ayez crainte, cela ne nuira pas au scénario vu qu’il reste minimaliste dans ce genre de production. Suite au crash de votre avion, vous vous retrouvez en quarantaine dans un complexe appartenant à CREO, une multinationale fabriquant des robots, au centre de Jericho qui est parti en sucette à cause d’une épidémie d’une maladie appelée Defrag. Le jeu débute lorsque vous vous réveillez avec une vision de la seconde personne ayant survécu au crash, et vous partez à sa recherche. Si avoir fait le premier jeu est un plus, il n’est pas du tout nécessaire. Vous pouvez vous embarquer dans l’aventure.
Terrasse House
Ce qui nous intéresse, c’est le gameplay et la construction de notre personnage. Comme tout bon RPG qui se respecte, terrasser des ennemis va nous apporter une ressource (ici, les scraps) qui nous permettra de faire évoluer notre personnage, soit en le faisant passer de niveau, soit en améliorant son équipement. Chaque passage de niveau vous proposera de mettre deux points de compétences dans les vies, l’endurance ou l'énergie. Cette dernière est importante car elle permet à la fois d'équiper plus d’armures ou d’implants et permet également de régénérer sa vie.
C'est pour trouver de l'équipement que le jeu se démarque des autres productions. Ici, point de marchands ou de loot hasardeux. Lorsque vous ciblez un ennemi, il est possible de choisir l'une des parties de son corps qui possède sa propre barre de vie. Si vous réussissez à vider cette barre avant la mort de votre adversaire, il sera possible de déclencher un finish move qui le démembrera. En clair, vous avez besoin d'un casque ? Arrachez la tête du péon en face de vous et vous aurez une chance de trouver votre bonheur. Le jeu range automatiquement les équipements par sets d'armures avec des effets bénéfiques pour 3 pièces portées et 6 pièces portées, l'armure étant alors complète. Commence alors une vrai fièvre de collectionite qui nous pousse à trouver à n'importe quel prix toutes les parties de chaque armure.
Block Chain
Le jeu assumant totalement son inspiration “soulesque”, dans The Surge 2 les feux de camps sont remplacés par des cabines médicales. En les utilisant, tous les ennemis réapparaîtront, ce qui permettra de bonnes séances de farm car, à chaque apparition, ils seront affublés aléatoirement de pièces d'armures correspondant à leur classe. Le farm est même conseillé par l'un des premiers PNJ rencontré après le tutoriel, et il a bien raison car les ennemis de base sont balaises en début de partie. Une autre clef pour ne pas mourir sur le premier trash venu est de bien comprendre le système de combat. Là aussi, le parti pris est de calquer les bases d'une production From Software. R1 est pour les coups faibles, R2 les coups forts, L1 sert à se protéger et à parer.
La parade est l'un des éléments qui donne toute son originalité au jeu. En plus du timing, il faudra choisir une direction, celle opposée au coup, pour que la parade réussisse. De plus, certains ennemis vous demanderont de parer plusieurs coups de suite pour que l'effet d'une parade réussie s'opère. En cas de succès, l'ennemi sera étourdi et vous pourrez lui infliger beaucoup plus de dégâts. Certains implants équipés vous permettront même de vous buffer momentanément. Cette nécessité de choisir une direction et donc de lire les mouvements de l'ennemi demande de la pratique mais insuffle aussi un dynamisme monstre au jeu. Et si jamais vous n'y arrivez pas, il est possible d'équiper un implant qui vous donnera la direction.
Si la jouabilité est l'un des points forts du jeu, et je n'ai même pas parlé des drones que l'on peut lancer avec triangle et qui apportent une aide vraiment pas négligeable, le jeu pêche par sa direction artistique. Se mouvoir dans un Soulborne est un plaisir certain. Dark Souls, dont la technique aurait dû faire pleurer des larmes de sang, nous a fait croire qu'il était magnifique car cette pauvreté technique a été largement compensée par la direction artistique. Les environnements transpiraient une mélancolie qui se mariait parfaitement avec l'ambiance et les musiques du jeu. On pouvait passer des heures à errer dans Anor Londo. Malheureusement Jericho ne donne pas cette envie.
Les musiques de The Surge 2 ne sont pas exceptionnelles, bien qu'entrainantes, et l'univers reste plutôt classique et insipide. Mais que cela ne vous arrête pas. Ce qui va vous faire rester la trentaine d'heures de jeu nécessaire à sa complétion, c'est avant tout le game system qui, comme nous l'avons vu, est particulièrement bien huilé. L'envie de peaufiner son avatar ainsi que de relever le challenge que le prochain boss nous proposera nous pousse à garder la manette en mains. Les boss sont d'ailleurs pratiquement 3 fois plus nombreux que dans le premier épisode, avec pas moins de 13 caïds à affronter.