Test : Tom Clancy's The Division 2 - PS4

Tom Clancy's The Division 2 - PS4
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En 2017, le premier The Division a fait forte impression, devenant le plus gros succès d'Ubisoft pour une nouvelle licence. Pourtant, le jeu n’était pas exempt de défauts. Outre le downgrade, il lui a été reproché de ne pas proposer suffisamment de contenu endgame et d'avoir de véritables sacs à PV en guise d'ennemis. Cependant, les développeurs de Massive Entertainment ne se sont pas arrêtés là : ils ont travaillé sans relâche pour améliorer leur bébé, gommant peu à peu nombre de ses défauts.

Aujourd'hui, The Division 2 est là et Massive n'a plus l'excuse du coup d'essai pour excuser d'éventuels faux pas. Et si le studio semble avoir compris ce que les joueurs attendaient de la suite, cela ne garanti malheureusement pas une exécution parfaite. Il est donc grand temps d'enfiler nos combinaisons hazmat et de faire une virée dans la Dark zone, histoire de voir ce que The Division 2 a dans le ventre.

Test effectué à partir d'une version PS4




Ce nouvel épisode se déroule à Washington, sept mois après les événements de The Division. Comme New York, la capitale américaine est tombée aux mains de trois factions : les Hyènes, les True Sons et les Parias. Ces dernières se disputent le contrôle de la ville pendant que les civils, coincés au milieu de ce conflit, tentent de survivre tant bien que mal. Votre tâche, en tant qu'agent de la Division, est d'assurer la continuité du gouvernement et donc de maintenir l'ordre et protéger les civils. Car un gouvernement ne sert à rien s'il n'y a pas de peuple à gouverner. Pour faire simple, vous devrez oblitérer les trois factions rebelles en présence, tout en aidant les civils à obtenir les ressources nécessaires à leur survie. Et il faudra vous accrocher pour y parvenir, car les ennemis sont particulièrement vifs dans la capitale.

Licence Tom Clancy oblige, nous avons ici un scénario à forte teneur en patriotisme : vous croiserez toute une galerie de personnages se battant pour l'amour de leur pays. La réflexion et la remise en question sur le fait de massacrer des citoyens américains guidés par le désespoir ne sont pas au programme. Ce qui n'est pas vraiment un problème étant donné que nous ne sommes pas là pour ça. Cependant, l'histoire, bien qu'un peu dissoute dans le monde ouvert, se laisse suivre, et elle offre un solide fil conducteur à vos actions. Un scénario plus captivant aurait été apprécié, mais ce que nous avons là est déjà pas mal.
The Division 2

I’m here to kick ass and chew bubblegum…

En effet, l'air de la capitale semble avoir des effets énergisants sur les PNJ. Ceux-ci se déplacent rapidement et sont surtout plus malins qu'autrefois : ils se mettent à couvert dès que vous les vise et se couvrent mutuellement, mais ils sont surtout prompts à vous contourner... Si bien que votre vigilance et vos skills seront mis à rude épreuve. Pour vous donner un ordre d'idée, si, en solo, nous n'utilisions que très peu nos compétences dans le mode de difficulté normal du premier volet, nous peinons à survivre sans ici. Croyez-nous, la tourelle deviendra vite votre meilleure amie. L'IA se laisse cependant encore prendre en défaut bêtement, en rechargeant juste devant vous ou en restant inutilement à découvert, par exemple. Ce qui a pour effet inattendu d'équilibrer la difficulté.

Plus agressifs, les ennemis subissent également moins l'effet sacs à PV. Pour remédier à ce problème, les développeurs ont introduit un système d'armure destructible. Pour faire simple, il faudra détruire cette armure avant de pouvoir entamer la santé des cibles les plus coriaces. Ce système bénéficie de la localisation des dégâts : concentrer vos tirs sur une zone spécifique est donc la tactique la plus efficace contre les ennemis en armure lourde. L'effet sacs à PV est toujours là, mais il est plus souvent la résultante d'une mauvaise build que d'une véritable erreur de game design. Et, bien souvent, changer d'arme suffira à atténuer grandement, voire faire totalement disparaître, ce désagrément.

Le seul véritable reproche que l'on peut faire aux ennemis de The Division 2 est qu'ils ressemblent trop à ceux de l'épisode précédent. En effet, les Hyènes et les True Sons sont l'équivalent de deux factions new-yorkaises : les Rikers et le Last Man Batallion. Le seul groupe réellement nouveau, en terme de design, est celui des Parias. Heureusement, cet écueil est en partie compensé par le développement de leurs backgrounds respectifs, souvent plus intéressants que l'histoire principale.
The Division 2

“J'aime mes tourelles” Glados (probablement)

Comme dit plus haut, les différentes compétences disponibles vous seront d'une grande aide, surtout si vous jouez seul. Dans ce cas-là, la tourelle et le drone sont, de notre humble avis, les plus utiles, vous permettant de distraire les ennemis tout en leur faisant de sérieux dommages. Ce combo vous permettra même d'éliminer certains ennemis particulièrement redoutables en restant bien à l'abri derrière un bloc de béton. C'est une technique de lâche, mais on assume.

Si vous ne pouvez équiper que deux compétences simultanément, le jeu en propose huit. Chacune d'entre elles ayant entre trois et cinq variantes, le nombre de combinaisons possible est intéressant, sans être complètement dingue. Cela permet néanmoins de former des équipes dont les membres se complètent bien. Ce qui, avec une bonne coordination, fait la différence dans les sessions multijoueurs. Mais c'est vraiment l'équipement qui va vous permettre de façonner votre avatar à votre image. Car selon les talents et attributs dont ils disposeront, vous serez plus efficace avec un certain style de jeu. Il ne tient qu’à vous de favoriser les pistolets-mitrailleurs ou les compétences. Mais encore faut-il trouver les bonnes pièces d'équipement...
The Division 2

Pour l'amour du loot

C'est là que la composante loot du titre entre en jeu. Et le travail effectué par Massive sur le premier The Division pour affiner la mécanique porte ses fruits ici. Tout d'abord, les gear sets apparaissent dès le début de la partie. Ces derniers vous poussent à rechercher des équipements spécifiques, via l'obtention de bonus passifs particulièrement intéressants. Si votre équipement est assujetti à un niveau, déterminant votre capacité à l'utiliser ainsi que son efficacité dans le cadre d’un génocide, il n'arrête pas d'évoluer au niveau 30. Une fois le niveau maximum atteint, les niveaux d'équipement disparaissent pour laisser la place au gear score. Vous l'avez compris : plus votre gear score total est élevé, plus vous êtes redoutable sur le champ de bataille. The Division 2 fait tout pour entretenir cette quête du loot et du build parfait, par exemple en vous donnant régulièrement un objet disposant de statistiques nettement supérieures à ce que vous avez dans votre inventaire. Si bien qu'on a une réelle sensation de montée en puissance, nous poussant à toujours aller plus loin.
The Division 2

Washington, ton univers impitoyable

Si vous ne trouverez pas de pétrole à Washington, cela n'empêche pas la ville de regorger d'enculés à occire. De plus, comme New York avant elle, Washington est la vraie vedette du jeu. Plus vallonnée, plus détaillée et, surtout, plus fournie en symboles de l'histoire du pays : la Maison Blanche, le Capitole, le Lincoln Memorial Center, les exemples sont nombreux, nous donnant parfois l'impression de voyager dans l'histoire américaine. Et c'est d'autant plus vrai que le titre nous donne l'occasion de visiter nombre de ces lieux. Bien sûr, le réalisme n'est pas de mise ici et, à moins d'avoir été sur place irl, il est difficile d'estimer le degré de liberté qu'ont pris les développeurs avec l'architecture des lieux. Mais la sensation est bien là, et c'est ce qui compte. A côté de cela, parcourir cette ville, que nous avons l'impression de connaître à force de la voir au cinéma, complètement ravagée par l'épidémie est assez triste.

D'autant plus que les développeurs ont réussi à insuffler un passé à cette ville. Dans chaque recoin, vous trouverez des traces d'événements liés à l'épidémie ou à l'intrigue. Les outils pour atteindre ce résultat sont les mêmes que dans le précédent épisode : vous trouverez donc des enregistrements audios et des échos lors de vos promenades en ville. Mais c'est aussi, et surtout, via ses décors et les différents éléments qui les composent que The Division 2 parvient à poser une ambiance et un univers cohérents de bout en bout. Les stades que vous visiterez ont été convertis en hôpital “de campagne” avant d'avoir été abandonnés, les centres commerciaux, quant à eux, ont été investis par les squatteurs, et ainsi de suite. Le titre regorge d'une multitude de petits exemples de ce genre, participant à l'immersion des joueurs, et c'est une totale réussite de ce point de vue là.

Sur son aspect purement technique, le titre de Massive est loin d'être parfait. Certes, la cité américaine est généreuse en détails, avec un framerate stable en toutes circonstances. Mais, en contrepartie, il souffre de bugs d'affichage souvent anodins et parfois gênants. Heureusement, ces problèmes visuels ne concernent pas les missions et autres activités : dans notre cas, ils ne se sont manifestés que dans des endroits reculés de la map. Mais nous avons aussi eu quelques bugs au niveau du gameplay, comme notre avatar qui reste bloqué sur un muret, faisant une cible de choix pour les fous sanguinaires qui peuplent la ville. Dans un autre genre, nous avons passé une session de jeu entière avec une tourelle qui s'autodétruisait à peine déployée... Si ces bugs sont heureusement rares, ils sont toujours gênants, voire frustrants. Mais si le suivi de Massive est aussi bon que pour le premier épisode, une bonne partie des défauts ci-dessus devraient disparaître dans les trois prochains mois.
The Division 2

Un endgame consistant

Le premier The Division ne s'est pas terminé sur un claquement de doigt, mais le endgame de The Division 2 n'en est pas moins attendu au tournant. En effet, l'un des principaux reproches faits au premier volet était qu'il n'y avait pas grand-chose à faire après avoir fini le scénario. Massive a d'ailleurs rectifié le tir au fil des mises à jour, ajoutant toujours plus de contenu. Pour cette nouvelle itération des aventures de la Division, les développeurs ont mis les petits plats dans les grands, nous offrant un endgame bien fourni. Après avoir terminé la dernière mission, une nouvelle faction débarque : la Black Tusk. Il s'agit d'une armée, bien entraînée et suréquipée, qui va reprendre le contrôle de la ville et assiéger certains de vos refuges. C'est aussi à partir de ce moment que le monde de The Division 2 devient réellement dynamique, avec des assauts régulièrement lancés sur des points de contrôle ainsi que d'autres confrontations, plus aléatoires et fréquentes. Et voir tous ces PNJ s'entretuer ajoute un souffle de vie supplémentaire à la map.

Pour cet endgame, Washington passe en mode invasion. Ce qui signifie que la Black Tusk a investi les trois forteresses ennemies ainsi que des lieux clé du scénario, et il faudra donc refaire une bonne partie des missions principales. Sauf que cette fois-ci, c'est l'armée dissidente que vous affronterez (vos objectifs, ainsi que la narration, sont aussi modifiés)... Et les soldats que vous affronterez ne sont pas prédéfinis à l'avance. Si vous mourrez dans une arène, vous ne rencontrerez pas forcément les mêmes archétypes d'ennemis à votre prochaine tentative, ce qui permet de conserver une certaine fraîcheur aux niveaux. Votre but est ici de reprendre les forteresses ennemies, sachant qu'à chaque forteresse reconquise, vous progresserez d'un World Tier et que la difficulté montera d'un cran, tout comme le gear score maximum. Vous pouvez progresser ainsi jusqu'au Tier 4, en attendant la mise à jour qui débloquera la dernière forteresse et le World Tier 5. A elle seule, la Black Tusk double quasiment la durée de vie du jeu. Et si on prend en compte les quêtes annexes cachées, comme la traque des Hunters ou la collecte des armes exotiques, vous comprendrez que l'endgame de The Division 2 est particulièrement copieux et intéressant. 
The Division 2

Viens explorer ma Dark Zone.

Ce nouvel opus voit le retour de la Dark Zone. Quelques ajustements lui ont tout de même été apportés, outre le fait que le jeu en compte désormais trois, à l'est, à l'ouest et au sud de la ville. Cette séparation permet d'avoir une bonne variété dans les environnements, les trois Dark Zones étant très différentes. Leur fonctionnement est, en apparence, identique à ce que nous avons pu voir dans le premier jeu, à quelques détails près. Mais ce sont des détails qui comptent. Tout d'abord, le passage en mode renégat n'est plus automatique, il se fait en maintenant une touche enfoncée. Un petit changement anodin de prime abord, mais qui évite les accidents et autres comportements toxiques. Ensuite, la mort ne vous coûtera de l'expérience DZ que si vous mourrez en tant que renégat, limitant la frustration dans la progression de ce segment du jeu.

Enfin, et c'est sans doute le plus important, les niveaux des joueurs y sont normalisés. Autrement dit, tout le monde se bat à armes égales, vous ne croiserez pas de joueurs plus puissants ou plus faibles que vous : tout se joue sur votre talent et celui de vos adversaires, et il en est de même pour les PNJ. Cela limite la frustration, tout en vous obligeant à être constamment en alerte. Une fois arrivé au endgame, la Black Tusk attaquera les Dark Zones à tour de rôle, annulant ainsi la normalisation. Dans ces cas-là, un bon équipement fera la différence. Sur le papier, la Dark Zone a de quoi offrir de bons moments. Seulement, le loot n'est pas suffisamment intéressant pour pousser les joueurs à extraire de l'équipement contaminé, si bien que nous n'y avons passé que peu de temps au final. Pour rester dans le PvP, le mode conflit, offrant des confrontations en équipe sur des maps plus petites, est franchement anecdotique. Il est bien fait, mais il reste dans du très classique. Et, dans tous les cas, ce n'est pas pour ça qu'on achète The Division.

The Division 2

 A première vue, The Division 2 est très similaire à son prédécesseur. Mais ne vous y trompez pas : Massive Entertainment a bossé dur pour nous offrir une suite digne de ce nom, qui fait mieux que son aîné dans tous les domaines ou presque. Seules les Dark Zones sont laissées sur la touche, la faute à un loot pas assez intéressant. Si vous avez aimé arpenter le New York post-pandémie d'Ubisoft, la question de jouer ou non à The Division 2 ne se pose pas. C'est un oui sans appel. Pour les autres, nous ne pouvons que vous conseiller de l'essayer. Si vous êtes amateurs de shooters, il y a de bonnes chances qu'il vous séduise. De plus, la ville de Washington vous offrira de longues heures d'exploration, justifiant à elle seule l'acquisition du titre.
01 avril 2019 à 13h27

Par

Points positifs

  • Washington DC
  • De très bonnes sensations de tir
  • Des gunfights intenses
  • Exit les sacs à PV

Points négatifs

  • Pas techniquement ouf
  • Un scénario diffus, qui peine à intéresser
  • Les Dark Zones, dont les récompenses ne sont pas assez intéressantes
  • Le mode Conflits anecdotique

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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