Test : Little Dragons Café - PS4

Little Dragons Café - PS4

Little Dragons Café - PS4

Genre : Simulation de vie (avec un dragon)

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On ne va pas se mentir. On se connaît depuis suffisamment longtemps pour s'avouer qu'entre deux PEGI 18, on aime bien quand même s'arrêter et souffler un peu. Passer du temps dans une simulation de vie, planter des navets, regarder le soleil virtuel se lever et se coucher... Bref, ne pas avoir d'objectifs particuliers à remplir et se déstresser. C'est pour cette raison, et aussi parce qu'on n'en peut plus d'attendre le remaster de la trilogie Spyro, que Little Dragons Café nous faisait un peu de l’œil depuis son annonce.

Test effectué à partir d'une version PS4

Et puisqu'entre nous on se dit tout ou presque, on ne va pas se mentir (bis) : le scénario de Little Dragons Café est totalement perché. L'aventure commence lorsque la mère de jumeaux ne se réveille pas un bon matin, et qu'un petit vieux un peu chelou débarque dans le café tenu par tout ce beau monde. Le bonhomme explique donc aux enfants que leur chère maman possède à la fois du sang humain et du sang de dragon, et que ces deux n'arrivent plus à se synchroniser, d'où le coma. Mais il existe heureusement une solution, même si elle ne saute pas immédiatement aux yeux, qui est d'élever un dragon. Sur ce, le bonhomme largue un œuf dans les mains des jumeaux et va s'installer dans l'une des chambres du café, soit disant pour tenir un œil sur tout ça, même si à notre sens il veut juste squatter gratos. Quoi qu'il en soit, les deux gosses vont être aidés dans leur tâche par trois employés qui arriveront bien vite et les aideront à tenir le café / auberge : deux serveurs et un cuistot. De quoi laisser le temps au joueur – qui doit choisir entre le garçon ou la fille, celui laissé de côté restant pour bosser au café – de sortir avec son dragon pour aller récupérer des ingrédients nécessaires à la confection de nouvelles recettes.

Petit dragon deviendra grand

Et ce n'est que le début de ce Little Dragons Café, qui regorge de personnages secondaires aussi loufoques les uns que les autres. Ce sont d'ailleurs ces derniers qui font progresser l'histoire, chaque client représentant un chapitre se déroulant toujours de la même manière : un nouveau venu débarque avec un souci, on découvre un peu son histoire, on résout ses problèmes à base de bons petits plats et ciao, au prochain, n'oubliez pas le pourboire s'il vous plaît et débarrassez la chambre avant midi. Par exemple, le premier client est un marmot qui rêve de devenir un grand guerrier, et il faut lui trouver le bon type de viande pour lui cuisiner le plat idéal pour lui donner de la force. Même si l'on reste parfois un peu dubitatifs devant cette palette de personnages extravagants, ces derniers ont au moins le mérite d'apporter de manière régulière de l'humour absurde – même si les employés du café jouent aussi beaucoup là-dedans, entre le cuisinier orque qui se croit être le plus beau ou encore le serveur qui passe son temps à essayer de ne pas bosser – ainsi qu'un vent de fraîcheur bienvenu. Car, fatalement, ce genre de jeu devient très rapidement routinier.
Little Dragons Café

Puisque le café dispose d'employés plus ou moins efficaces, le joueur passe donc le plus clair de son temps dehors, accompagné de son petit dragon. Un dragon qui est, au passage, une adorable petite chose au cri vraiment craquant, même s'il devient forcément un peu moins choupi en grandissant. Afin de pouvoir servir de bons petits plats aux clients, il s'agit donc de récupérer des ingrédients en cueillant, pêchant ou encore chassant, sans oublier de débusquer les fragments de recettes, quatre de ces derniers étant nécessaires pour débloquer un nouveau petit plat. Un système qui tourne rapidement en rond, d'autant plus que Little Dragons Café est extrêmement généreux quant aux ingrédients qu'il donne : il n'est ainsi pas rare de récupérer jusqu'à quatre ou cinq légumes sur un même petit buisson... Forcément, au bout de quelques jours, avec un garde-manger plein à ras-bord et un terrain très limité en début de partie, on se demande bien comment on va pouvoir occuper les journées. Du coup, après avoir cuisiné un nouveau plat (via un petit jeu de rythme) et l'avoir mis au menu, on n'a plus d'autre choix que d'aller au lit pour faire passer le temps et progresser le scénario.
Little Dragons Café

Cueillette simulator

Car ce dernier ne progresse que quand c'est lui qui le décide. Un seul objectif en général : que la réputation du café atteigne un certain palier. Mais une fois la chose faite, la cut-scene suivante ne se débloque pas immédiatement. Il faut parfois attendre le soir, parfois le matin suivant... Bref, il faut se montrer patient. Pour s'occuper, on peut toujours aider au café (prendre les commandes, servir, ramasser les assiettes vides), cuisiner toujours plus de plats pour nourrir un dragon qui devient de plus en plus vorace ou encore aller fertiliser le jardin avec du fumier de notre chère petite bête. Une bestiole qui n'hésite d'ailleurs pas à donner un coup de patte dehors : chasser, s'introduire dans de petite grottes pour récupérer des ingrédients, détruire des objets, pousser des rochers, etc. La découverte des environs se fait en fait au fur et à mesure que le dragon grandit et développe de nouvelles capacités. Ce qui permet donc d'aller voir de nouveaux endroits, trouver de nouveaux fragments de recettes et des ingrédients de plus en plus rares, et l'on développe ainsi une vraie sensation de progression. Bon point, peu importe où l'on se trouve dans la pampa, une simple pression sur un bouton permet de rentrer au café, histoire de motiver une équipe qui tire souvent au flanc. Mauvais point, l'inverse n'est pas vrai, et il faut se retaper à chaque fois tout le chemin...
Little Dragons Café

Et ça prend du temps, d'aller se balader. Beaucoup de temps. Sauf que dans Little Dragons Café, le temps passe aussi extrêmement vite. Au début, certes, on ne sait pas trop comment occuper sa journée. Mais une fois les premières heures du titre passées, on aimerait bien des jours à rallonge. Heureusement, le héros / l'héroïne ne semble pas avoir besoin de dormir, et tant qu'il a à manger pour son dragon et qu'il lui fait des câlins (sinon ce dernier fait la gueule), il peut passer tout son temps dehors sans se soucier de son commerce. C'est d'ailleurs un peu le leitmotiv de ce jeu créé par le papa d'Harvest Moon : ne se soucier de rien. Le tout déborde de bonne humeur, d'humour, de générosité, du pouvoir de l'amitié et de tous ces trucs un peu nian-nian qui font tout de même du bien de temps à autres. Rapidement, les jumeaux oublient même que leur chère génitrice est en train de moisir dans son lit, c'est dire... Bref, un vrai titre feel good, à la manière d'un Animal Crossing, même si l'on aurait tout de même aimé un peu plus de profondeur dans le gameplay, surtout en ce qui concerne la simulation. On ne parle même pas d'argent dans ce café !
Little Dragons Café

Once upon a time...

La réalisation joue d'ailleurs pour beaucoup dans ce côté léger, avec une jolie direction artistique à effet crayonné donnant l'impression de lire un conte pour enfants, avec ses personnages rondouillards et souriant. En revanche, la technique pure séduit beaucoup moins, surtout pour une console de salon (si encore c'était sur console portable, bon). Les environnements extérieurs ne sont pas forcément hyper jolis, les décors finissent tous par un peu se ressembler, un fort aliasing se fait souvent sentir et surtout, SURTOUT, les temps de chargement de l'enfer infernal. Ils sont là partout, tout le temps. Un temps de chargement au début d'une vidéo. Un temps de chargement à la fin d'une vidéo. Un temps de chargement lorsque l'on veut entamer une discussion importante. Un (long) temps de chargement lorsque l'on rentre ou sort du café... Bref, insupportable, même si le tout s'estompe tout de même au bout de quelques heures. Et fort heureusement, car il faut souvent parler aux employés du café, déjà pour les remotiver, mais aussi dans l'espoir de grappiller un ingrédient ou encore une recette... Au moins, le tout est sous-titré en français, histoire que tout le monde puisse en profiter.
Au vu du CV de Yasuhiro Wada (Harvest Moon, Story of Seasons), il est vrai que l'on s'attendait à une simulation un peu plus poussée et à l'absence des quelques défauts parfois assez gênants qui émaillent ce Little Dragons Café. Les premières heures sont vraiment poussives (avec une aire de jeu réduite), la réalisation n'est pas forcément au top et l'on doit souvent attendre que le scénario veuille bien progresser de lui-même. Mais il serait dommage de réduire Little Dragons Café à tout ça tant il fourmille de bonnes choses à côté. Entre son côté feel good, son dragon trop mignon, sa vraie impression de progression et ses personnages décalés, on passe quand même un bon moment. A condition de savoir se montrer patient en début de partie... et de bien s'organiser après.
28 septembre 2018 à 11h46

Par

Points positifs

  • Le dragon, vraiment trop mignon
  • Une vraie impression de progression lorsque le dragon grandit
  • Tellement feel good
  • Un scénario et des personnages décalés
  • Le jeu de rythme et ses musiques différentes quand on cuisine

Points négatifs

  • Le café se gère un peu par lui-même
  • Simulation très très basique
  • Réalisation pas vraiment au top
  • Le temps, soit trop rapide, soit trop lent
  • Routinier, forcément

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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