Le jeu commence lorsque le vaisseau spatial dans lequel vous êtes simple passager est étrangement attiré par une planète toute bleue et finit par s’écraser sur un océan qui ne semble pas finir. Comme d’autres, vous avez réussi à vous éjecter dans une capsule de survie pour amerrir à quelques centaines de mètres du béhémoth de métal encore en proie aux flammes. Par chance, vous et votre capsule êtes quasi indemnes, juste ce qu’il faut pour pouvoir : 1. Survivre 2. Comprendre la raison de la chute du vaisseau 3. En apprendre plus sur la flore et la faune de cette planète pour qui vous n’êtes finalement qu’un envahisseur.
Ce qui fait tout l’intérêt de Subnautica, on l’identifie dès les premières minutes de jeu. On comprend très vite que le monde dans lequel nous allons évoluer n’est pas procédural, mais bien créé, pensé et minutieusement amélioré au fil des années d’accès anticipé et de retours des joueurs. Chaque caillou, chaque caverne, chaque algue et carcasses d’engins abandonnés a été placée là avec soin, soit pour raconter quelque chose, soit pour amener le joueur à être récompensé de son exploration. Pourtant, le principe de progression est assez simple et plutôt basique pour un jeu de survie : vous trouverez des composants dans une zone vous servant à construire un objet, cet objet vous permettant d’aller plus loin/plus profond/vous défendre contre plus fort. Une fois l’accès débloqué vers une nouvelle zone, la mécanique se recharge et le cycle recommence. On cherche, on récolte, on construit. Cela pourrait paraître simpliste dans n’importe quel autre jeu, mais Subnautica arrive à sublimer cette chaîne des tâches à travers une utilisation de plusieurs petits systèmes extrêmement ingénieux.
C’est la superposition de nombreux systèmes qui fait probablement de Subnautica le meilleur jeu de survie existant à l’heure actuelle. En plus de devoir continuellement étancher votre soif et vous nourrir, il vous faudra trouver les plans pour apprendre à construire des engins permettant de vous déplacer, mais aussi pour vous loger. Votre capsule de survie ne sera pas suffisante pour espérer mettre en place votre départ de cette planète. Vous pourrez donc créer une véritable base et, selon les plans récupérés, avoir accès à toute une panoplie de gadget Hi Tech permettant d’améliorer votre quotidien sous l’eau : radar de détection des objets, centrale nucléaire ou encore une station d’arrimage à votre sous-marin. Cette gestion et l’expansion de votre base nécessiteront une grande quantité d’énergie qu’il vous faudra trouver, construire et maintenir à un bon rythme. Chaque pièce est reliée à un générateur qui nécessitera une alimentation en bonne et due forme à l’aide de piles (à construire), d’êtres vivants voire d’énergie nucléaire. Il en va de même pour tous les objets que vous utiliserez : la plupart utilisent de l’énergie qu’il faudra recharger. Vous aurez également des armes à disposition, pour tuer le menu fretin, certes, et aussi pour repousser les plus grosses bestioles qui viendraient vous grignoter les orteils. Toutefois, Subnautica reste un jeu de survie et qui dit survie dit souvent synonyme de fuite. Les plus gros monstres peuplant les eaux de la planète ne sont là pour rigoler et il vous sera bien évidemment impossible de rivaliser de force avec eux. Un cycle jour/nuit est en place et vous vous rendrez vite compte qu’il ne vaut mieux pas trop faire son business la nuit : les extra-terrestres sous-marins sont bien plus agressifs et, sans le matériel adéquat, la progression dans l’obscurité reste assez difficile.
Évidemment, plus vous cherchez à construire des choses compliquées et plus il faudra vous aventurer loin et profond afin de trouver les matériaux permettant ces constructions. C’est aussi l’autre grande réussite de Subnautica : son monde fait de multiples biomes, dangereux et souvent enchanteurs, mais tous réussissant à raconter leur bout d’histoire : qu’elle concerne la chute de votre vaisseau, l’histoire de la planète elle-même, ou bien comment les pendants de cette narration se rapprochent, se touchent et se complètent. Car en plus d’être un jeu de survie complet et techniquement très abouti, Subnautica raconte également une histoire prenante, cohérente et pleine de sens. Cette dernière est distillée avec parcimonie à chaque épave de capsule retrouvée, chaque étape de l’exploration menée un peu plus loin, un peu plus profondément, notamment à travers des P.D.A d’anciens membres d’équipages disparus.
Si vous vous sentez prêt pour une vraie aventure, il est important de ne pas trop vous renseigner sur le jeu avant de commencer. Subnautica est une expérience qui se vit et s’apprend petit à petit. Mes parties ont de nombreuses fois été ponctuées de « c’est brillant » ou encore de « qu’est-ce que c’est bien ». Le titre d’Unknown Worlds fait partie de ceux qui arrivent à créer des moments de contemplation totale, une forme d’apothéose où, lorsqu’on a souffert pendant plusieurs heures pour construire ce fameux sous-marin, on atteint enfin une caverne encore jamais explorée, pleine de mystères, de couleurs et qui n’attendait que nous pour nous récompenser en nous offrant un nouveau pan de l’histoire à découvrir.
Subnautica est un jeu de survie complet, mais surtout plaisant à jouer dans tous ses compartiments. Que cela soit l’exploration, la récolte ou la construction, chaque phase de jeu est amenée avec brio, sans jamais lasser le joueur, pour une histoire principale qui vous tiendra au moins 30h devant votre écran. Techniquement irréprochable sur PC, la version console souffre de quelques problèmes de ralentissements qui devront probablement être corrigés dans les semaines à venir. On évoquera enfin la musique du jeu qui ne pourrait pas plaire à tout le monde. On a ici affaire à de la douce Rave, de la Trance et quelques morceaux de Techno qui auraient peut-être pu avoir plus d’impact en empruntant un style complètement différent.