Test : Mutant Year Zero : Road to Eden - PS4

Mutant Year Zero : Road to Eden - PS4
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Dans le milieu des tactical-RPG au tour par tour, c'est un peu XCOM qui règne en maître absolu (en dehors des ténors japonais). Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que l'on parle de XCOM-like... Mais cela n'empêche évidemment pas la concurrence de tenter de se faire une petite place au soleil, avec plus ou moins de réussite. C'est le défi que tente de relever Mutant Year Zero : Road to Eden, développé par The Bearded Ladies Consulting.

Test effectué à partir d'une version PS4

Tiré d'un jeu de rôle du même nom, Mutant Year Zero se déroule à priori quelque part dans un futur post-apocalyptique : une épidémie a décimé la quasi totalité de l'humanité et les quelques humains restant se sont réfugiés sur l'Arche, un lieu fait de bric et de broc où ils vivent avec des mutants. Il n'est en effet plus possible de rester sur Terre, appelée désormais la Zone, car tout y a été détruit et la végétation y reprend ses droits... aux côtés des terribles Goules, particulièrement voraces. Sauf que voilà, les matières premières commencent à manquer sur l'Arche, obligeant certains mutants plus doués que d'autres, appelés Traqueurs, à s'aventurer sur la Zone afin de récupérer nourriture et matériaux. Les deux premiers héros du titre de Bearded Ladies font partie de ces traqueurs. Dux le canard et Bormin le sanglier sont ainsi souvent envoyés sur place pour mener à bien cette dangereuse et délicate mission. Une mission qui va les pousser de plus en plus loin dans leur exploration, curieux de découvrir si le fameux Eden existe bel et bien...

On the road again

Comme dit précédemment, Mutant Year Zero emprunte une partie de son gameplay à XCOM, comprenez par là des combats au tour par tour sur des zones plus ou moins vastes où moult objets destructibles peuvent servir de couverture partielle ou totale. La seule différence, c'est qu'ici le joueur peut se déplacer librement avant d'entrer dans la zone de combat, ce qui lui permet donc de tenter de s'infiltrer et d'éliminer une partie des ennemis discrètement. Et il est d'ailleurs plus que conseillé d'agir de la sorte, car l'équilibrage de ce titre n'est clairement pas au top. D'un côté, les ennemis : ils sont nombreux, ils infligent beaucoup de dégâts, ils ont parfois des unités pouvant ressusciter ceux d'entre eux tombés au combat et ils ne loupent quasiment jamais leurs attaques. De l'autre côté, les mutants héros : ils ne sont au départ que deux, ratent leurs attaques très souvent, n'enlèvent que peu de points de vie à chaque fois et ont un nombre de trousses de soins limité. Bref, autant dire que la difficulté est de mise par défaut – d'ailleurs, le titre propose de base le niveau Difficile, sachant qu'aucun niveau Facile n'est de la partie.
Mutant Year Zero : Road to Eden

Dans de telles circonstances, il devient donc quasi obligatoire de s'équiper d'armes silencieuses afin de faire peu de bruit et de tuer un maximum d'adversaires avant que les autres ne rappliquent. Pour ce faire, l'équipe peut passer en mode furtif, en s'accroupissant et éteignant les lampes torches. Heureusement, la zone de détection des ennemis est très clairement affichée via un rond sur le sol qui devient rouge lorsque l'on s'approche un peu plus. Il s'agit donc de s'armer de patience, de tourner autour du camp des adversaires afin de voir combien ils sont, de quel type ils sont (certains lancent des cocktails molotov, d'autres attaquent au corps-à-corps, d'autres encore peuvent appeler des renforts, etc) et lesquels peuvent être tués silencieusement. Un système qui n'est pas désagréable en soi... si seulement le joueur avait le choix ! Là, très clairement, l'équilibrage aux fraises empêche d'appréhender les combats comme on le souhaite, et c'est frustrant.
Mutant Year Zero : Road to Eden

Iron Eden

Une situation qui s'inverse toutefois un peu lorsque l'on gagne suffisamment de niveaux. Qui dit jeu de rôle dit en effet expérience et améliorations, et Mutant Year Zero ne déroge pas à la règle. Lorsque les héros gagnent des niveaux, ils obtiennent des points que l'on peut alors échanger contre des mutations. Ces dernières sont de plusieurs sortes et, vu qu'elles coûtent relativement cher, il s'agit de bien réfléchir et de ne pas les acheter à la légère : gagner des points de vie, empêcher un ennemi de bouger pendant un certain nombre de tours, acquérir la possibilité de voler, etc. Attention toutefois, certaines actions doivent être rechargées, mais pas de la manière ''traditionnelle''. Inutile en effet d'attendre deux ou trois tours pour que ces attaques se chargent, il s'agit plutôt de tuer un certain nombre d'ennemis. Une bonne idée, qui permet de changer un peu des autres titres du genre même si, comme dit précédemment, la difficulté souvent injuste vient un peu entacher la chose. Bref, l'un dans l'autre, les affrontements se montrent pas mal frustrants et la mort arrivera bien souvent, au risque de lasser les joueurs les moins tenaces.
Mutant Year Zero : Road to Eden

En dehors des combats, le joueur peut donc explorer la map. Celle-ci est divisée en tout un tas de petites zones entrecoupées par des temps de chargement, histoire de bien les dissocier. Souvent, chaque zone renferme une ou deux zones de combat ainsi que pas mal de petites choses à ramasser. Car qui dit exploration dit aussi éléments cachés dans les décors. Les héros peuvent ainsi récupérer des armes et pièces d'équipement dans des coffres, de la ferraille permettant d'améliorer l'arsenal dans l'Arche, des notes dévoilant l'emplacement de trésors ou encore des ''artefacts'' à échanger contre des bonus. Ces artefacts appartiennent à ceux que les héros appellent les Anciens et sont donc des objets que nous utilisons à notre époque. Évidemment, puisque ce monde post-apo ne connaît pas toutes ces choses, les héros tentent de deviner leur utilité, ce qui donne lieu parfois à quelques petites touches d'humour bienvenues, comme un iPod qui devient un ''testeur de fruits'' car il a un logo en forme de pomme... De quoi sourire de temps à autres, ce qui n'est pas du luxe tant l'ambiance de ce Mutant Year Zero peut se montrer lourde, le studio ayant bien bossé sur le background et les personnages.
Mutant Year Zero : Road to Eden

...And a happy New Year !

Techniquement enfin, le jeu de Bearded Ladies est à l'image de tout le reste : en dents de scie. Si les environnements se montrent plutôt jolis, même si le tout se passe essentiellement au milieu de forêts, et que le chara-design est finalement assez réussi (avec des pièces d'équipement venant apporter un décalage plutôt rigolo, comme une visière bleu fluo de toute beauté lorsqu'elle se trouve sur le sanglier), il faut faire face à divers bugs assez gênants, dont certains pouvant inverser le cours d'un combat, ou encore à de très fréquentes baisses de framerate. La bande-son est aussi assez inégale, avec des voix anglaises de plutôt bonne facture (les textes sont en français) mais des musiques très vite oubliables. Et il y a encore pas mal d'autres petites choses venant faire grincer des dents, comme la lisibilité quasi impossible lorsque les combats se déroulent sur plusieurs niveaux (c'est-à-dire avec des lieux en hauteurs), l'attribution de certaines commandes peu intuitive ou encore les allers-retours à faire dans l'Arche... Autant d'éléments qui pourraient être attribués au fait qu'il s'agit là d'un coup d'essai pour Bearded Ladies, mais qui n'en restent pas moins agaçants.
S'il ne se place clairement pas au niveau d'un XCOM, Mutant Year Zero : Road to Eden n'en reste pas moins un titre plutôt intéressant, à condition de fermer les yeux sur quelques erreurs de jeunesse et d'être particulièrement connaisseur du genre. Le background est intéressant et bien travaillé, le chara-design et les environnements sont bien foutus et les combats, tout en restant assez classiques, se montrent plutôt prenants, à condition d'opter pour l'infiltration. Mais à côté de ça, il faut cohabiter avec un équilibrage franchement aux fraises, une flopée de bugs ou encore une accumulation de tout un tas de petits soucis qui viennent un peu entacher l'expérience de jeu.
14 décembre 2018 à 16h43

Par

Points positifs

  • Un univers intéressant et bien travaillé
  • Les mutations, élargissant le champ des possibles
  • Globalement plutôt joli
  • Des combats prenants...

Points négatifs

  • ...Même si assez classiques
  • Et très mal équilibrés
  • Des soucis techniques
  • L'obligation d'opter pour l'infiltration
  • Des allers-retours fréquents

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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