Test : DiRT Rally 2.0 - PS4

DiRT Rally 2.0 - PS4

DiRT Rally 2.0 - PS4

Genre : Du rallye qui tâche

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 Avec DiRT Rally, Codemasters est revenu aux origines de sa licence : une simulation hardcore et putassière à souhait, comme à la grande époque des Colin McRae Rally. Et ce retour aux sources fut salué par les critiques et les joueurs. Si bien qu'aujourd'hui, après un DiRT 4 réussi mais plus accessible, nous approchons de la sortie de DiRT Rally 2.0. Le 2.0 est important ici. Renvoyant à Colin McRae Rally 2.0, il annonce la couleur : on va en chier, et on va aimer ça.

Test effectué à partir d'une version PC


DiRT Rally 2.0

Commençons par les trivialités d'usage : le contenu. Le nouveau bébé de Codemasters propose six destinations de rallye différentes, et huit circuits de rallye-cross. Ce qui est correct, sans plus. Car si les rallyes vous occuperont un long moment, vous aurez tôt fait de maîtriser les circuits de rallye-cross, d'autant plus que la plupart d'entre eux étaient déjà présents dans le premier DiRT Rally. Ce segment du jeu vous semblera donc très familier si vous avez déjà touché au volet précédent. Pour en revenir au rallye, nous regrettons l'absence de neige dans le jeu de base, les rallyes de Suède et de Monte-Carlo étant tous deux prévus pour une sortie en DLC. Il vous faudra donc remettre la main au porte-monnaie pour goûter à l'enfer blanc. Et sachant que le Season Pass est proposé à 40€, cela fait quand même mal au compte en banque... Côté voitures, les catégories habituelles sont présentes avec en prime les Rally GT comprenant, entre autres, une Ford Mustang et une Aston Martin, des voitures rares dans le genre. Il est donc appréciable de les trouver ici.

En route pour la gloire


Le mode campagne reprend les mêmes bases que celui du premier DiRT Rally : vous devrez grimper les échelons de la course off-road tout en gérant une équipe. Cette dernière partie a cependant été simplifiée à bon escient. Le recrutement est désormais définitif et ne demandera pas une analyse de statistiques alambiquées avant de sélectionner votre nouvelle recrue. En revanche, vous avez la possibilité d'augmenter leurs compétences en allongeant la monnaie. Voyez cela comme des formations express. Au final, s’il est sympathique, ce mode carrière reste encore impersonnel, manquant cruellement d’un habillage immersif comme peut le proposer un F1 2018, par exemple.

Cet épisode voit aussi apparaître les véhicules d'occasion. Une bonne opportunité pour obtenir la voiture désirée à moindre coût. Attention cependant, car elles nécessiteront des réparations. Et ce qui paraît être une bonne affaire peut vite se transformer en arnaque, car les réparations sont payantes (avec la monnaie du jeu, bien sûr). Cela fait une raison de plus de stresser quant à l'état de votre voiture à la ligne d'arrivée. De plus, vous y réfléchirez à deux fois avant de réparer une pièce au parc d'assistance : c'est bien beau de remporter 50 000 crédits à l'issue du rally, mais s'il vous en a coûté 70 000 crédits en réparations, c'est pas rentable.
DiRT Rally 2.0

Le Dark Souls des jeux de courses ?


En terme de conduite, le titre se veut plus pointu encore. Cela passe par la prise en compte de nouveaux paramètres, comme la déformation de la piste. Si bon nombre de concurrents sont passés avant vous, leurs passages successifs créeront des traces et des reliefs “parasites”, interférant avec le comportement de votre voiture. Si bien qu'il faudra souvent vous battre pour la placer où vous voulez sur la piste. Le titre vous permet aussi de choisir entre différents types de gomme : suivant la longueur et la surface des spéciales à venir, vous devrez choisir des pneus plus ou moins durs afin de bénéficier des meilleures performances possibles, tout en étant sûr qu'ils tiennent le coup jusqu'au prochain parc d'assistance. Manette en mains, les différences au niveau de l'adhérence sont très minimes, voire imperceptibles la plupart du temps. En revanche, si vous avez le malheur de chausser des pneus trips tendres ou, pire encore, d'oublier de les changer, il y a de fortes chances pour que votre bolide se transforme en savonnette ou que vous creviez un pneu.

A côté de cela, le titre ne nous pardonne rien. Et cela le rend d'autant plus difficile que les étapes sont parsemées de pièges en tous genres. Cela peut être un rocher débordant légèrement sur la piste ou une bosse au milieu d'un virage. Il faut donc rester concentré. Comme son aîné, DiRT Rally 2.0 est impitoyable, un peu trop même. Car il aime vous infliger la double, voire triple, peine, lui aussi. Ce qui est frustrant, voire rageant. En effet, en cas d'accident vous pourrez écoper d'une pénalité de temps si vous réinitialisez votre véhicule. Et cette dernière varie énormément, sans forcément de logique apparente... Ce qui ne fait qu'exacerber la frustration. Ceci étant dit, lorsque vous naviguez sans encombres le long des spéciales, la sensation procurée est des plus grisantes : Passer à pleine vitesse sur un pont étroit, frôler cet arbre ou encore rouler au bord du précipice sont autant d'éléments qui feront grimper votre jauge d'adrénaline au maximum. Et c'est un kiff de tous les diables. En ce sens, Codemasters nous livre bel et bien le Dark Souls des jeux de courses : dur et impitoyable, mais terriblement grisant en cas de succès.
DiRT Rally 2.0

Sexy lady


A sa sortie, DiRT Rally était le plus beau jeu de rallye sur le marché. Les développeurs de Codemasters se devaient de mettre la barre encore plus haut avec cet épisode. Ils ont alors concentré leur attention sur les éclairages : suivant l'heure à laquelle vous parcourez votre spéciale, la luminosité sera différente. Et si c'est assez courant dans le genre, les écossais ont mis le paquet sur les effets, offrant à nos petits yeux affamés de quoi se régaler. Il en résulte des couleurs plus contrastées et plus chaudes, pour un résultat final bien plus joli. Cela influe aussi sur le gameplay. En effet, la visibilité est fortement impactée par la position du soleil et les différentes sources de lumière autour de la piste. Ainsi, avec un soleil bas, vous pourrez être amenés à parcourir de courtes sections dans l'obscurité, notamment dans la jungle. A contrario, lors des spéciales nocturnes, les projecteurs placés le long du parcours, principalement au niveau des virages serrés ou dangereux, vous donneront une bonne idée de la distance à laquelle ces derniers se trouvent, vous aidant à mieux estimer vos points de freinage.

La pluie est magnifiquement rendue et l'humidité de l'environnement est palpable, contrairement à ce qu'on peut voir dans un Project Cars 2, par exemple. Le travail fait sur la direction artistique est également remarquable. Cependant, nous avons pu constater de gros ralentissements lors de courses sous la pluie. Qui plus est, lors des replay, lorsque la caméra s’éloigne un peu, les environnements apparaissent souvent vides et certains éléments du décor, à la modélisation moins soignée, ressortent grossièrement. Un autre aspect du jeu qui prendra une bonne partie de votre temps est les temps de chargement. Ceux-ci sont si longs que cela en devient presque une qualité. En effet, ils vous laisseront le temps de faire votre vaisselle (et c’est véridique), prendre un café, rencontrer la femme de votre vie, la mettre enceinte, vous battre pour le prénom, avant de finalement le déclarer sous le nom Sangoku dans son dos. Bref, vous avez compris l’idée.

DiRT Rally 2.0

L'aspect sonore du jeu est aussi très réussi. Les moteurs rugissent comme si on y était et les impacts sont criants de réalisme. Le sound design, de par sa qualité globale, augmente l'immersion du joueur de façon drastique. Cependant, la voix du copilote est très en deçà : dans sa version française, il met autant d'entrain dans ses indications qu'une moule qui serait à la fois avariée et suicidaire. Autant vous dire qu'il plombe légèrement l'ambiance. En fait, il est tellement amorphe que cela en devient comique par moments... En mode rallye cross, votre chef d'équipe est bien plus expressif. Et même s'il tient parfois des propos parfois bizarres, comme : “C'est bien ! Tu distances la voiture devant toi”, alors que vous êtes premier, cela reste bien mieux que de tenir la hotline de SOS Suicide en mode rallye. Pour en revenir au copilote, son timing est fluctuant. Si bien que, même en réglant le curseur dédié dans le menu des options, il est quasiment impossible de trouver un réglage satisfaisant sur la totalité de ne serait-ce qu’une spéciale. Il y aura toujours quelques virages où l’annonce arrivera trop tôt ou trop tard.

DiRT Rally 2.0

 Avec DiRT Rally 2.0, Codemasters améliore beaucoup de choses. La physique et les visuels ont subi un upgrade non négligeable et le mode campagne, reprenant les bases du volet précédent, s'est débarrassé d'éléments inutilement compliqués pour offrir une progression plus fluide et agréable. Il reste donc le problème du contenu, un peu faible malgré tout, surtout quand on regarde le Season Pass qui est proposé... et son prix. Les aficionados de la neige, comme l'auteur de ces quelques lignes, n'auront d'autre choix que de remettre la main au porte-monnaie pour goûter aux joies de Monte-Carlo et de la Suède. Et c'est bien dommage. Il n'en reste pas moins une très bonne simulation de rallye sans réel équivalent en terme de qualité, ni de putasserie. Si vous êtes un amateur du genre, il n'y a pas vraiment matière à réfléchir, DiRT Rally 2.0 vous donnera votre dose de kiff, malgré les quelques points noirs évoqués plus haut.
25 février 2019 à 12h28

Par

Points positifs

  • Une physique encore plus précise
  • Un sound design au poil
  • La direction artistique
  • Des sensations kiffantes
  • Des spéciales bien putassières comme il faut
  • Très gratifiant en cas de succès

Points négatifs

  • Un copilote amorphe, au timing douteux
  • Les ralentissements occasionnels
  • Les temps de chargement, ahurissants
  • Frustrant, parfois
  • Monte-Carlo ET la Suède en DLC
  • Le prix du Season Pass

Gribouillé par...

pattoune

pattoune

Ours savant

Davantage ours que savant, ce con n'a pas compris que l'hibernation c'est en hiver. Résultat, il reste cloitré dans sa grotte à longueur d'année. Ce qui arrange bien du monde. Mais ce n'est pas un mauvais bougre. Il est même plutôt drôle à l'occasion. C'est souvent à ses dépens mais chut, il faut pas le dire. Ayant été récemment rattrapé par l'eau courante et l'électricité, il est désormais en mesure, après avoir difficilement assimilé les bases de l'hygiène corporelle, de nous livrer tests, news et autres contenus enchanteurs. Il nous reste plus qu'a espérer qu'il ne lui vienne pas l'idée de faire prendre un bain à son PC... Trop tard.
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