Test : Yakuza : Like a Dragon - PS4

Yakuza : Like a Dragon - PS4
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En des temps pareils, on a envie de voyager, de vivre une aventure, de passer par toutes les émotions. La série Yakuza a toujours rempli toutes ces cases, et cela dans tous ses épisodes. Mais Kazuma Kiryu n’est plus de la partie pour laisser place à la relève... alors, l’élève pourra-t-il détrôner le maître ?

Test effectué à partir d'une version PS4

La série des Yakuza a souvent par le passé été critiquée pour son manque de renouvellement dans ses 4 premiers épisodes. Après Yakuza 4, nous avons donc eu droit à de petites nouveautés dans Yakuza 5 via les parties de simulation de vie d’idol. Puis est arrivé un raz-de-marée, le coup de massue que l’on a plaisir à prendre en pleine poire : Yakuza 0. Préquelle de la série permettant d’incarner Goro et Kiryu, les deux personnages les plus emblématiques de la série, dans une histoire qui vous aura fait ressentir des émotions que l’on croyait impossible dans le jeu vidéo. Ajoutez à ça un gameplay renouvelé, et Yakuza 0 a gagné le droit de porter le titre de chef-d’œuvre. C’est ainsi que sont par la suite arrivés les deux épisodes Kiwami, qui sont en fait des remakes de Yakuza 1 et 2 mais avec le gameplay de 0, puis finalement Yakuza 6 continuant la série de la plus belle des manières. Mais, malgré ces épisodes de haute volée, la RGG Team a compris l’importance de se réinventer. C’est ainsi qu’elle a accouché de Judgment, que l’on pourrait qualifier de Yakuza chez les détectives, puis de notre sujet d’aujourd’hui : Yakuza : Like a Dragon

Big in Japan

Le renouvellement se sentait dès l’annonce du jeu. Tout d’abord, un nouveau personnage a été présenté en tant que héros. Pour les adeptes de la langue nippone, vous aurez pu aussi remarquer que le sous-titre reprend le nom japonais de la série (Ryu ga Gotoku = comme un dragon), même s’il est vrai que cette remarque ne s’applique qu’en occident puisqu'au Japon le jeu se nomme Yakuza 7. Mais, surtout, quelle ne fut pas notre surprise de découvrir que le titre allait être entièrement localisé en français ! Une première pour la série depuis le premier épisode sur PS2, même si Judgment annonçait déjà cette bonne nouvelle. Mais le renouvellement ne s’arrête pas là, nous allons y venir…
Yakuza : Like a Dragon

Yakuza : Like a Dragon vous met dans la peau de Ichiban Kasuga, membre de la famille Arakawa. Il ne faut pas attendre longtemps avant de s’apercevoir qu’Ichi, comme certains l’appellent, n’est pas à sa place dans la pègre japonaise. En effet, Ichi est un bon gars. Il se bat, certes, mais pas sans raisons, et souvent il fait ce qu’il estime juste. Forcément, à cause de ça, ses performances de gangster ne sont pas immenses et il n’est pas très bien vu dans la famille. Ichi a l’air de faire tache au milieu de ces malfrats qui l’attaquent et se moquent de lui. Heureusement, le patriarche de la famille le considère comme son fils, ce qui lui donne une certaine protection. Ichiban admire réellement son patriarche et ferait tout pour lui, c’est pour ça qu’un soir de réveillon du nouvel an il accepte d’endosser la responsabilité d’un meurtre à la demande de celui-ci. Ichi sortira 18 ans plus tard, mais le monde a changé et la famille Arakawa a trahi son clan. Ichiban ne peut pas y croire et décide de faire toute la lumière sur cette affaire. 

Yakuza : Like a Dragon

Ichi the killer

Il s’agit bien évidemment d’un résumé qui ne couvre pas du tout toute l’histoire de Yakuza : Like a Dragon. Si vous êtes un habitué de la série, vous savez déjà que vous allez rencontrer beaucoup de ramifications et quelques twists qui enrichissent le tout. Pas de surprise à ce niveau, le scénario de ce nouvel épisode raconte une histoire comme la série sait le faire, et comme elle sait bien le faire c’est avec plaisir que l’on suivra les péripéties du personnage principal pendant de longues heures. Oui, de longues heures, car ce nouvel épisode est plus long que les épisodes précédents, mais vous allez vite comprendre pourquoi.

Yakuza : Like a Dragon

Avant de rentrer plus en détail dans le gameplay et le cœur du jeu, arrêtons-nous un peu sur les personnages. RGG Studio a un réel talent pour créer des personnages, qu’ils soient convaincants, haïssables ou attachants. Il est très dur de passer après la montagne de charisme qu’est Kazuma Kiryu, mais force est de constater qu’Ichiban Kasuga n’a besoin que de quelques minutes pour être adopté. Son aspect bon gars naïf avec de l’honneur et rêvant d’être un héros le rend tout de suite attachant. Et c’est la même chose pour tous les autres personnages : il est impossible de ne rien ressentir lorsque vous les rencontrez. Une écriture parfaitement maîtrisée, même si une grosse partie du charisme des personnages passe par le doublage qui est une nouvelle fois merveilleux. Tout est juste et joué avec passion et entrain dans la version japonaise. Quand un cri sera poussé, il vous déchirera les entrailles tellement il sera convaincant. Enfin, ça, c’est si vous choisissez les voix japonaises. Un doublage anglais est aussi disponible : ce n’est pas pour diminuer le travail des acteurs de la langue de Shakespeare, mais si vous choisissez l’anglais plutôt que le japonais vous perdrez pas mal en qualité et en saveur.
Yakuza : Like a Dragon

Interim Ere


Comme nous l’avons déjà dit, Ichiban est un bon gars. Et comme c’est un bon gars, il est fan de Dragon Quest. Quand il se bat, il s’inspire donc de son jeu préféré et réfléchit avant d’agir. C’est pour cela que, vous l’aurez compris, Yakuza : Like a Dragon n’est pas un beat'em all comme ses ainés mais bien un RPG au tour par tour. Et quel RPG ! Vous pensez qu’il est difficile de transposer un RPG au tour par tour dans un univers réaliste ? Vous ne connaissez donc pas bien la série. Si elle est connue pour son côté drame et son côté polar, il ne faut jamais oublier qu’elle est aussi pleine d’humour. Et, donc, le chemin de la parodie est emprunté pour notre plus grand plaisir. Notre héros ayant une imagination débordante, l’aspect des ennemis changera en fonction de comment il les voit : par exemple, un simple poivrot se changera à ses yeux en un « chevalier » utilisant un couvercle de poubelle comme bouclier et une bouteille comme épée. Les combats se déroulent de manière classique. On a la possibilité d’attaquer, de se mettre en défense, d’utiliser des objets ou d’utiliser une aptitude spéciale qui consomme des points de magie. Vous établirez donc vos stratégies en fonction du job de votre héros, mais aussi en fonction du terrain et du placement de vos ennemis. Si vous attaquez un ennemi trop loin et qu’un autre se trouve sur le chemin, il pourra annuler votre attaque. Si vous attaquez près d’un vélo, vous pourrez utiliser le vélo comme arme, etc.

Yakuza : Like a Dragon

Ce nouveau système de jeu renouvelle entièrement la série et apporte des combats tactiques, dynamiques et plaisants. Comme dans tout RPG, vous gagnez des niveaux, et à la suite de ces niveaux vous débloquez de nouvelles compétences qui peuvent parfois être effectuées à 2 et dont la force varie en fonction de vos liens d’amitié. En progressant dans l’histoire, vous pourrez débloquer des aides qui coûtent de l’argent, que vous faites venir en les appelant par téléphone et qui sont en fait des invocations. Oui, il y a absolument tous les aspects d’un RPG classique transposés dans un monde réaliste, et le tout dans un but parodique. Ça marche à 200% et très vite on utilise différentes attaques simplement pour voir quelle va être la blague derrière.

Yakuza : Like a Dragon

Yak ! Où ça ?

Un aspect important du jeu est le système de job. Vos compétences varieront en fonction de votre job et de son niveau (oui, en combat vous gagnez aussi de l’expérience professionnelle). Si vous avez des jobs de base, vous pourrez les changer en allant chez HelloWork, qui est en fait une plateforme de recrutement qui a l’air d’avoir sponsorisé ce Yakuza. Vous pourrez avoir donc un nouveau job et de nouvelles compétences en fonction de ce que vous avez débloqué. Et comment se débloquent les jobs, me demandez-vous ? Simplement en augmentant certains traits de personnalité, et ces traits de personnalité s’augmentent en effectuant des minis-jeux ou en prenant des décisions à certains moments précis. Ajoutez à cela que vous pouvez augmenter vos liens entre les personnages de votre équipe en déclenchant des conversations à des moments et endroits précis de la ville, et vous obtenez un RPG très complet se rapprochant vraiment pas mal d’un Persona.

Yakuza : Like a Dragon

Inutile de le préciser, mais faisons-le quand même. Comme dans tout représentant du genre, vous devrez faire attention à être bien préparé, à avoir les bons objets de soin ou anti-altération d’état dans votre inventaire et surtout à avoir un équipement qui tient la route (notons que vous pourrez aussi faire du craft dans ce but). Une mauvaise préparation pourra être fatale, surtout dans des situations où il y aura des pics de difficulté et où il sera nécessaire de faire du grinding. Mais rassurez-vous, Yakuza : Like a Dragon n’est pas frustrant, et si vous perdez un combat vous vous retrouverez à un checkpoint avec la moitié de votre argent, comme dans un Pokémon. Pour les combats plus importants, vous pourrez les recommencer.
Yakuza : Like a Dragon

Dragon Quest mobsters


En dehors de ce système RPG au tour par tour qui est une vraie nouveauté, vous retrouverez tout ce qui a fait le sel de la série. Vous avez la liberté de vous balader librement où vous voulez et participer à de nombreuses activités annexes et minis-jeux. Une petite précision cependant : vous n’êtes plus à Tokyo mais à Yokohama, et la map proposée est plus grande. Malheureusement, Yakuza : Like a Dragon a aussi des défauts. Tout d’abord, son rythme de combat parfois trop soutenu et ses pics de difficulté demandant du level grinding, chose qui passe de moins en moins bien dans les RPG modernes. Mais le vrai défaut de cet épisode, c’est sa technique. Si Yakuza 6 était une vraie avancée, le septième épisode est un retour en arrière. C’est moins beau, on a plus de temps de chargement, certaines animations paraissent plus rigides et des cinématiques montrent quelques faiblesses techniques, comme par exemple celles qui ne sont que de longs dialogues non doublés entre les personnages, qui sont encore plus visibles quand elles arrivent après une cinématique de toute beauté. On pourra aussi regretter de voir du clipping dans les rues de Yokohama, certains passants apparaissant de nulle part. Et, est-ce un défaut ou non, cet épisode est très bavard, mais la série l’a toujours été. Malgré tout, il semble que les faiblesses techniques sont présentes justement parce que le jeu est plus ambitieux, avec une map plus grande et plus de contenu. Même s’il n’est pas excusable, ce retour en arrière est compréhensible et n’arrivera jamais à gâcher l’expérience de jeu.
Nouveau héros, nouvelle ville, nouveau système de jeu. S’il n’y avait pas l’histoire et cette touche inimitable, on aurait du mal à croire que cet épisode est bel et bien un Yakuza. Pourtant oui, nous sommes en face d’un RPG très complet et riche, qui se paie en plus le luxe d’être un Yakuza. On sent le renouveau de partout, même dans les thèmes abordés qui sont un peu plus sombres que dans les épisodes précédents. Si vous n’avez jamais joué à la série, c’est une bonne occasion de vous y mettre. Si vous n’aimiez pas le système de jeu, c’est une bonne occasion de réessayer. Si vous étiez rebuté par le manque de traduction française, c’est aussi l’occasion d’essayer.
 
Sur le papier, lors de son annonce, le projet semblait étrange, il faut bien le dire. Mais, une fois manette en main, force est de constater que le résultat est là... et quel résultat ! Yakuza : Like a Dragon s’impose comme un incontournable, vous allez adorer Ichi et ses amis, le ton adopté et vous balader dans Yokohama. Yakuza : Like a Dragon a tout pour lui, malgré ses quelques faiblesses techniques.
04 novembre 2020 à 16h13

Par

Points positifs

  • Traduit en français
  • Des doublages de haute volée
  • La série totalement renouvelée
  • Des personnages attachants et crédibles
  • Un humour irrésistiblement absurde et parodique
  • Très inventif

Points négatifs

  • Des faiblesses techniques
  • Des enchainement de combats parfois trop soutenus
  • Quelques pics de difficulté

Gribouillé par...

Mystère Mask

Mystère Mask

Inventeur du claquement de porte

Né en 1823 mais immortel grâce à un pacte passé avec Nicolas Cage, ce gus a eu l'idée de génie de faire breveter le claquement de porte, ainsi il empoche des royalties à chaque fois que dans le monde une porte se ferme un peu trop brutalement. C'est pour ça qu'après six titres de champion du monde poids lourd de Mahjong acrobatique il a décidé de se cloîtrer dans son chateau de Bavière dans lequel il peut passer ses journées à jouer à tout ce qu'il trouve et partager son avis... Même si personne n'en veut.
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