Si le premier opus explorait le monde de la peinture,
Layers of Fear 2 décide de prendre place dans l’univers impitoyable du cinéma. On incarne donc un acteur devant trouver son rôle sur un immense paquebot où son film est tourné. ''Trouver son rôle'' est la bonne formulation, car dès les premières minutes les choses sont claires : tout tournera autour de la création de personnage. Personnage que l’on incarne dans un film ou dans la vie de tous les jours, et pourquoi pas aussi dans un jeu vidéo… Avant toute chose, il faut dire ce qui est :
Layers of Fear 2 est à l’image des autres jeux des polonais de
Bloober Team. Il ne sera pas aimé par tout le monde. Si certains trouveront en lui une expérience exceptionnelle dans la folie et les névroses d’un artiste, d’autres trouveront le soft trop cryptique et trop lent. Votre appréciation du voyage dépendra de votre sensibilité au style choisi de manière délibérée. Un peu comme certains films ou livres,
Layers of Fear 2 aura de multiples interprétations possibles et, là où certains verront du génie, d’autre ne verront que de l’ennui et aucun réel message latent.
Deuxième couche
Que l’on aime ou pas le style du jeu, une chose ne peut être niée : l’esthétique et la mise en scène du soft sont extrêmement soignées et l’univers mis en place marche à 200%. Si l'on rajoute à ça le fait que la voix du narrateur/réalisateur n’est autre que Tony Todd, le mythique Candyman (si vous ne connaissez pas Candyman, d’abord, franchement vous avez fait quoi de votre vie ? Ensuite, vous avez peut-être récemment croisé le monsieur dans la série injustement bâchée Dead of Summer), on se laisse porter avec plaisir dans un cauchemar offrant de vrais moments marquants d’horreur psychologique.
La critique la plus récurrente du premier
Layers of Fear était qu’il s’agissait d’une balade plus qu’autre chose, et que l’impossibilité de mourir tuait toute la tension que le jeu s’efforçait de mettre en place. Eh bien ce n’est plus le cas aujourd’hui. Nos amis du pays de la vodka (ne dites jamais à un polonais que la Russie est le pays de la vodka si vous ne voulez pas vivre
Layers of Fear en vrai) ont bien écouté les critiques et sont revenus avec une nouveauté. Dès le premier acte, vous ferez la connaissance du très sympathique mais peu bavard Homme Sans Forme, un croque-mitaine apparaissant de temps à autres afin de vous poursuivre. Votre seule arme dès que vous commencerez à l’apercevoir sera la fuite ou se barricader dans la pièce sécurisée la plus proche. L’introduction de cette menace est une excellente chose. Même si ses apparitions sont scriptées, on s’attendra à voir l’Homme Sans Forme à chaque coin de couloir et, ainsi, on restera toujours sur ses gardes, craignant de devoir fuir à tout moment. Ainsi, la tension est bien présente dès le début de l’expérience. Et certaines apparitions laisseront de sacrés souvenirs tant elles sont vicieuses.
(P)layers of Tears
Comme son aîné, Layers of Fear 2 se rapproche plus d’une promenade dans un endroit où l'on ne voudrait pas être que d’un survival horror à la Resident Evil. Ici, l’histoire est très linéaire et le joueur ne la découvre que s'il le veut. Vous pourrez faire le voyage en ligne droite, mais vous manquerez énormément d’éléments. Si vous voulez tout connaître de l’histoire du protagoniste principal, il faudra essayer de pousser toutes les portes, d’ouvrir tous les tiroirs, tous les placards. Comme dans le premier épisode, une grande partie du récit sera racontée via des objets ou des notes trouvés en explorant le bateau qui nous sert de décor. Le décor sera d’ailleurs une part importante de l’aventure : le bateau pouvant rencontrer des complications avec la météo, ceci aura un effet sur la stabilité du sol et sur les sons que vous pourrez entendre. Quel est ce bruit ? Le tonnerre ou... l’Homme Sans Forme ?! Le gameplay est ici très simple. On marche, on lit, on se baisse et on court quand notre ami montrera le bout de son... de sa... de ce qu’il a.
En plus de ces phases de poursuite, nous aurons droit à d’autres phases où il faudra jouer avec le timing pour ne pas mourir. Si les poursuites sont un très bon ajout, celles-ci sont plus dispensables tant elles peuvent briser un rythme et n’ajoutent rien de plus d’intéressant. A certains moments de l’aventure, vous aurez aussi l’occasion de faire des choix impactant directement la fin du jeu. Ces choix sont assez compliqués car la problématique exposée sera toujours très cryptique et on fera souvent le choix par instinct et non parce qu’on pensera qu’il s’agit du bon. Même s'il s’agit du style du jeu, plus de compréhension aurait été appréciable, surtout quand ces choix impactent la fin du jeu... Mais pas de panique, les actes sont rejouables dans un New Game +, vous pourrez donc trouver les objets manqués et faire des choix différents pour voir toutes les fins. Même s'il faut l’avouer : les nouveaux voyages n’auront jamais la même saveur que le premier.