Alors, tout d’abord un peu d’histoire. A l’époque, il y avait une guerre entre
Capcom et
SNK. Deux frères ennemis d’Osaka se livrant un combat sans relâche dans le monde du versus fighting en 2D.
Capcom, le poids lourd grâce au succès de
Street Fighter II sur Super Nintendo,
SNK, l’outsider venu concurrencer
Capcom avec sa série
Fatal Fury et sa propre console de jeu : la Neo Geo. C’est dans cette guerre qu’est née en 1994 la série
The King of Fighters, ou
KOF pour les intimes. Le principe était simple : réunir les protagonistes de différentes séries de
SNK, comme
Fatal Fury,
Art of Fighting et
Ikari Warrior. Ajoutez à cela de nouveaux protagonistes propres à la saga devenus extrêmement populaires par la suite et des combats en équipe, et vous obtenez la recette du plus gros succès de
SNK. Alors oui, on n'est plus dans les années 90. Mais voir arriver
KOF XV en 2022 remplit le cœur d’une joie nostalgique intense. Tout simplement parce que si on aime le versus fighting, on sait qu’on est entre de bonnes mains.
Fighting Force
KOF XV propose plusieurs modes : Histoire, Versus, Entraînement, Missions et Didacticiel pour ce qui est du hors ligne. Et énormément de modes en ce qui concerne son aspect en ligne, allant du simple match en ligne au match classé. Si vous êtes amateur de compétition, vous trouverez ce qu’il faut. L’histoire n’est pas très intéressante et sert juste de prétexte à réunir tous les personnages. Honnêtement, elle a des airs de nanar éligible à un film sur MCM passant à 21h, mais ce n’est pas le plus important. Non, le plus important ici, c’est la baston ! KOF XV reprend une formule connue et efficace, à savoir des combats en 2D par équipe de trois. Vous avez le choix dans les équipes, vous pouvez soit en sélectionner une pré-faite collant à la trame du jeu, ou vous pouvez en constituer une de toute pièce sans aucune cohérence. La seule différence est la fin que vous obtiendrez dans le mode histoire. Treize équipes sont disponibles, soit 39 combattants différents. Même si certains se ressemblent, ils ont tous un style différent. Il y a de quoi vous créer l’équipe parfaite répondant à toutes vos attentes.
Et il sera conseillé de trouver les personnages collant parfaitement à votre style. Sans être insurmontables, les combats contre le CPU offrent tout de même du challenge. Sachant que KOF a un style technique avec des contres, des parades, des combos à plusieurs niveaux et des coups spéciaux dévastateurs, il n’est pas rare de finir en sueur après certains affrontements. Surtout que, parfois, l’IA passe son temps en parade et en spam, ce qui est malheureusement un problème commun à tous les versus fighting modernes. KOF n’est pas comme un Tekken, où il est possible de s’en sortir en spammant les boutons. Non, dans KOF, il faut maîtriser son sujet et chaque erreur peut être fatale. Mal évaluer l’allonge de son personnage, par exemple, peut entraîner des conséquences désastreuses. Alors oui, il est possible de rendre les affrontements plus faciles. En mode VS, on peut attribuer des avantages ou des handicaps, comme par exemple commencer avec une barre de spécial ou avec 75% de la jauge de vie. Ces attributions sont aussi disponibles en mode histoire lorsqu’un combat est perdu. Malin, puisqu'il s'agit d'un moyen d’éviter trop de frustration.
À trois c’est mieux
Les combats en eux-mêmes se prennent en main facilement : touches poing, pied, poing fort, pied fort. Les combinaisons avec les directions donnent des coups différents et on peut faire des attaques spéciales à base d’arcs de cercles. En plus, vous avez la possibilité de faire des roulades très utiles pour ne pas être bloqué dans un coin. Comme d’habitude, vous pouvez faire des combos automatiques ou manuels. Les combos automatiques se déclenchent après avoir réussi plusieurs attaques venant de la même touche, et les manuels doivent s’effectuer à l’ancienne. Jouer en automatique n’apporte pas vraiment un avantage, sachant que les combos dont les dégâts varient en fonction du remplissage de la jauge de pouvoir peuvent être bloqués ou contrés. En résumé, KOF XV offre un système de combat classique, efficace et nerveux. De quoi passer de belles heures à peaufiner sa technique.
En parlant de technique, nous avons affaire à un titre fluide, coloré et parfois rappelant Jojo’s Bizarre Adventure dans sa direction artistique. C’est encore plus flagrant dans cet épisode : des personnages comme les frères Bogart et Iori semblent directement sortis du manga. Et ce n’était pas forcément le cas dans les épisodes précédents. Le jeu tourne sous Unreal Engine, et ça fait le boulot. Ses faiblesses sont en fait ses cinématiques. Lorsque qu’elles sont dans l’histoires, elles ressemblent à Jump Force (sombre souvenir) et paraissent vides et mal animées. Lorsqu’il s’agit d’une fin, ce sont des images fixes avec des sous-titres (avec souvent des coquilles). Malheureusement, cela donne un aspect un peu cheap. Même si ces fins viennent d’une grande tradition des jeux de combat en 2D, nous ne sommes plus dans les années 90 et d’autres styles seraient appréciés.