The Alliance Alive HD Remastered nous place dans un monde fictif où des créatures supérieures, les Daemons, sont apparues, causant une séparation des mondes. Accompagnés par leurs serviteurs les Beastfolks, des êtres moitié hommes et moitié animaux, ils asservissent les humains qui sont maintenant vus comme une race inférieure. Pire encore, depuis l’arrivée des Daemons, le ciel n’a plus jamais été bleu. C’est dans ce contexte que nous rencontrons nos deux protagonistes principaux, Galil et Azura, tous deux liés à la résistance humaine. Le but de nos deux héros sera bien évidemment de combattre les Daemons et de libérer l’Humanité.
Vous l’avez sûrement déjà deviné grâce au résumé de l’histoire : nous sommes face à un JRPG très classique. Une quête initiatique, la résistance face à une force qui dépasse tout le monde, les deux personnages principaux se connaissant depuis l’enfance n’osant pas s’avouer leurs sentiments, l’attaque du village d’origine, la quête de vengeance, etc. Tous les éléments sont réunis, si bien que l’on pourrait penser que les créateurs ont juste utilisé un outil appelé « Kit de création d’un JRPG facile »... Mais même si l’histoire est classique, elle est tout de même intéressante, car quand tous les éléments sont bien utilisés, ils sont efficaces. On suit donc l’histoire avec un certain plaisir, les personnages sont attachants et le duo Galil/Azura fonctionne très bien. Le seul regret à ce niveau sera l’absence de voix qui auraient apporté plus d’intensité à certains endroits. Et, comme d’habitude, nous sommes ici devant un jeu totalement en anglais. Donc, si vous ne maitrisez pas la langue de Shakespeare, passez votre chemin, vous n’êtes pas le bienvenu.
Le classicisme du titre est aussi présent dans le système de jeu. On a une carte du monde et on s’y déplace jusqu’aux villes et instances où se déroulent les prochaines étapes de l’histoire. Petite originalité cependant, il est possible de débloquer des tours de guilde qui vous apporteront leur aide durant les affrontements sur la world map. Le système de combat est un tour par tour tout ce qu’il y a de plus classique, à une exception : tous les personnages peuvent utiliser n’importe quelle arme, mais ceci apparaît rapidement comme un gadget. En effet, vous apprenez les compétences liées aux armes en les utilisant, et grâce à des points dédiés vous pouvez aussi débloquer des talents pour ces mêmes armes. Il est donc conseillé de se spécialiser et de toujours utiliser la même arme afin de devenir puissant rapidement. Par exemple, si votre choix se porte sur l’espadon, vous débloquerez de nouvelles compétences pour cette arme en l’utilisant mais, en contrepartie, ces compétences coûteront un certain nombre de points de compétence. Utilisez des points pour améliorer vos talents dans le maniement, et vous aurez besoin d'utiliser de moins en moins (voire plus du tout) de points de compétence pour les utiliser.
Avec ce système, il est possible de maîtriser une attaque très puissante et totalement gratuite en points de compétence. Il s’agissait ici d’un exemple, mais ceci est possible avec toutes les armes et toutes les compétences car, bien évidemment, The Alliance Alive HD Remastered comporte son lot de compétences magiques qui, elles aussi, peuvent s’améliorer. On retrouve même des attaques spéciales similaires au système de limit break de Final Fantasy : lorsque vous aurez encaissé de larges dégâts et serez en difficulté, vous pourrez utiliser une attaque surpuissante du désespoir. Cependant, celle-ci casse votre arme, veillez donc à toujours être bien équipé. Encore une fois, le système est très classique mais il n’est pas mauvais. On pourra juste regretter l’austérité de l’interface et la lenteur de certains affrontements.
Le plus grand défaut de The Alliance Alive HD Remastered est en réalité sa technique. Nous sommes face au remaster d’un jeu 3DS sur PC, PS4 et Nintendo Switch et, forcément, cela laisse des traces. Mais d’abord, précisons que les décors sont beaux, à l’exception de la carte du monde qui donne l’impression d’avoir été développée pour la première PlayStation ou sur RPG maker. On a l’impression d’être face à des arrière-plans dessinés à la main... mais les personnages en 3D jurent affreusement au milieu. Par ailleurs, les donjons sont petits et peu imaginatifs : boucler l'un d'entre eux ne prend en général que quelques minutes, probablement en raison de l’aspect nomade originel du titre. Les effets sonores sont très peu convaincants, mais heureusement ils sont masqués la plupart du temps par des musiques de bonne qualité.
En général, on pourra se plaindre de la lenteur du titre, surtout lorsque l’on doit enchaîner trois combats (oui, si vous êtes pourchassé par plusieurs ennemis et qu’ils vous attrapent, vous devrez les affronter les uns après les autres), ainsi que de l’impression d’évoluer dans un monde vide avec quelques ennemis parsemés à quelques endroits. D’ailleurs, parlons des ennemis. Nous sommes face à un bestiaire peu original et à la difficulté passant d’un extrême à l’autre. Soit vous tuerez tout le monde en un coup, soit vous serez tué en un coup. Ce problème se produit surtout sur la carte du monde, les ennemis obligatoires dans votre progression, eux, ne posant jamais aucun problème.