Test : Mafia : Definitive Edition - PS4

Mafia : Definitive Edition - PS4
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Le remake d’un jeu mythique est toujours une entreprise périlleuse. La réception sera toujours divisée entre les inconditionnels de l’œuvre originale et ceux ayant la possibilité de découvrir le titre pour la première fois. Après Final Fantasy VII et Resident Evil 3, c’est au tour du premier épisode de Mafia de passer par la case remake. Passage bénéfique ?

Test effectué à partir d'une version PS4

GTA 3 avait été une vraie révolution lors de sa sortie en 2001. Non seulement il offrait un open world en 3D dans lequel vous pouviez vous balader librement, mais en plus son histoire offrant de devenir le plus grand gangster de Liberty City avait largement séduit les foules. Le titre offrait des missions variées, des cinématiques prenantes et était un vrai hommage aux films de gangsters. C’est à la suite du succès de GTA 3 que Take-Two nous avait offert un an plus tard Mafia : The City of Lost Heaven sur PC (les versions consoles étant arrivées bien plus tard). Mafia avait été vendu comme un GTA-like mais, même si cette affirmation semblait vraie au premier regard, il suffisait de poser ses mains sur le jeu pour s’apercevoir que Mafia se démarquait grandement d’un GTA. Il ne s’agissait pas vraiment d’un open world et, là où GTA mettait l’accent sur la liberté, Mafia le mettait sur son écriture et son histoire. En fait, Mafia était bien plus cinématographique et bien plus prenant si on ne parlait que d’histoire à suivre. C’est pour cette raison que le succès fut au rendez vous et que Mafia devint une série comportant une suite décevante et un troisième épisode que tout le monde préférerait oublier. Nous voilà donc maintenant 18 ans plus tard avec un remake, ce qui montre bien qu’aucun épisode n’a pu égaler l’impact du premier.


Une offre qu'on ne peut pas refuser


La magie opère dès la partie lancée : un inspecteur de police entre dans un bar pour y retrouver Tommy (alors que dans l’original c’était Tommy qui rentrait dans le bar pour y retrouver l’inspecteur, mais ce changement rend le tout bien plus logique), qui lui racontera son activité de mafieux en échange de la protection de la police pour sa famille. Revoir cette scène fait vraiment chaud au cœur pour les vieux de la vieille. L’original offrait déjà des graphismes de grande qualité pour l’époque, et voir Mafia avec les moyens d’aujourd’hui rend le tout encore plus efficace. Le jeu est encore plus cinématographique et est parfaitement supporté par un doublage français de grande qualité, différent de l’original (qui était déjà convaincant) mais tout aussi bon, voire même supérieur. On comprend très vite que notre histoire sera racontée à travers des flashbacks, pendant que notre protagoniste racontera ses péripéties à l’inspecteur. L’action prend place au début dans la version fictive de Chicago qu’est Lost Heaven. Tommy est un simple chauffeur de taxi qui, lors d’une nuit, croisera Paulie et Sam, deux mafieux appartenant au clan Salieri. C’est ainsi que sa vie changera à tout jamais. C’est donc le parcours de Tommy dans la famille, de son élévation à sa chute, que l’on suivra tout au long de l’histoire racontée avec brio.

Mafia : Definitive Edition

Malgré les apparences, Mafia n’est pas un simple jeu de gangsters où il suffit de tuer et avancer pour progresser. Il bénéficie de personnages bien écrits et contrastés. Prenons par exemple Tommy : il est arrivé dans la famille presque par hasard et y est resté parce que c’était un moyen facile de bien gagner sa vie. Cependant, il est tout de même humain et, lorsque viendra le moment d’intervenir, il sera toujours rongé par le doute. L’hésitation sera visible sur lui, il sera toujours partagé entre la volonté de suivre les ordres et ses principes. Ce combat intérieur est illustré de manière parfaite dans une scène où Tommy rentre chez lui et retrouve sa femme après une longue mission. Les autres personnages ne sont pas en reste. Entre Paulie, Sam et Franck, difficile de ne pas s’attacher ou compatir. L’histoire en elle-même est très bien construite et nous ne donnerons pas plus de détails afin de ne pas spoiler. Sachez juste que si vous appréciez Le Parrain de Coppola, le cinéma de Scorcese ou encore Il était une fois en Amérique de Enio Moricone, vous serez servi.

Mafia : Definitive Edition

Say hello to my little friend

Même si ces points ont été améliorés avec ce remake, ces qualités étaient déjà présentes dans le jeu de base. Il faut alors se demander ce qui a amélioré ces qualités, et la réponse est simple : la technique. Mafia : Definitive Edition est beau, très beau. C’est grâce à la technique que les expressions des personnages sont convaincantes et que l’univers du jeu est encore plus crédible. On se croirait vraiment dans une ville américaine des années 30. Tous les détails sont là, de la musique aux rues, en passant par les magasins, les voitures et le style vestimentaire. On peut sans risque dire que ce remake est une véritable réussite technique malgré quelques rares bugs ne salissant en rien l’expérience de jeu (par exemple, un objet en lévitation ou un passant marchant dans un mur). Mafia : Definitive Edition rend donc une excellente copie sur le plan de la narration et de la technique. Malheureusement, le tableau n’est pas aussi beau lorsque l’on s’attarde sur d’autres aspects. 

Mafia : Definitive Edition

Mafia est un jeu d’un autre temps et, malheureusement, ces mécaniques d’un autre temps se retrouvent dans son remake moderne. Tout d’abord, on notera un problème de cohérence cinématique/gameplay. Exemple : dans une mission, vous tuez au moins 10 ennemis, mais dans la cinématique qui suit Tommy hésite à abattre une personne. Ou encore, vous criblez de balles votre objectif dans une mission pour le voir bien vivant dans la cinématique suivante. Il s’agit peut-être d’un détail, mais ils sont suffisants pour sortir le joueur de l’ambiance « réaliste » donnée au jeu. Ensuite, parlons du gameplay. Mafia n’était pas un open world dans le sens où on ne prend jamais le temps de se promener librement dans les rues de Lost Heaven. Son remake n’est donc pas non plus un open world, mais plus une succession de missions avec de grands déplacements (présents seulement pour mettre un contexte à la mission et des interactions entre les personnages).

Mafia : Definitive Edition

Laisse le flingue, prend les cannellonis

Nous avons ici droit à plusieurs gameplay. Tout d'abord de l’action, qui prendra la forme d’un TPS classique. Gâchette gauche on vise, gâchette droite on tire, on se met à couvert, on avance, etc. Un peu comme dans énormément de jeux de la génération précédente. Ces phases ne sont pas mauvaises mais parfois longues, répétitives et surtout d’un autre temps. Head shot = one shot ? Pas ici, ou alors ça dépendra de votre arme. Avec l’arme de base, nous avons pu voir un ennemi ne mourir qu’après 3 tirs en pleine tête. En revanche, aucun problème avec la mitraillette, un fusil ou encore un revolver à peine plus puissant. Peut-être une volonté de marquer une différence dans la puissance des armes mais, normalement, un tir dans la tête est un tir dans la tête, peu importe l’arme... N’oublions pas que les munitions sont très limitées, il faudra donc être efficace pour éviter le Game Over. Et, croyez-le, vous voudrez éviter le Game Over tant l’animation de mort est longue et le temps de chargement qui suit l’est encore plus.

Mafia : Definitive Edition

Des phases d’infiltration sont aussi présentes, mais elles sont plus rares et bien plus faciles car les ennemis suivent un pattern spécifique, et elles se terminent presque toujours par une phase d’action. Dommage, on aurait parfois aimé avoir le choix. Si le jeu semble laisser croire que ce choix existe, l’affrontement direct semble parfois inévitable. Il y a des phases d’action à mains nues, mais pas très intéressantes : il suffit d’attendre l’attaque de l’ennemi pour le contrer et ensuite le rouer de coups pour s’en sortir. De plus, ces phases semblent vraiment maladroites, du niveau des premiers Assassin’s Creed, à savoir que les opposants attendront leur tour pour vous attaquer un par un. Pour finir, vous aurez de la conduite. Et ici, le doute est permis. Tous les véhicules sont lourds à conduire et vraiment pas agréables, mais impossible de dire s’il s’agit ici d’un mauvais gameplay ou simplement d’une volonté de retranscrire la conduite des véhicules de l’époque. 

Mafia : Definitive Edition

J'ai toujours refusé d'être un pantin

Malgré ces défauts, Mafia : Definitive Edition ne souffre pas d’un mauvais gameplay mais seulement d’une expérience agréable qui aurait pu être bonne, voire très bonne si ces soucis venus d’un autre temps avaient été corrigés avec le même soin dont a bénéficié la refonte graphique. Finalement, ces défauts rendent l’expérience plus exigeante et si les vieux joueurs auront une pointe de nostalgie, les plus jeunes pourront rapidement perdre patience. Pourtant, il est impossible d’abandonner. Pourquoi ? Parce que l’histoire est assez prenante, et pour connaître la suite des aventures de Tommy ces défauts sont un maigre tribu à payer.
Si on pouvait être effrayés après Mafia 3, Mafia : Definitive Edition balaie toutes ces craintes d’un revers de la main. S’il souffre d’un gameplay perfectible et de défauts d’un autre temps, impossible de ne pas s’incliner devant ses qualités. Une mise en scène soignée, des doublages de qualité, une histoire prenante et une écriture de très haut niveau dont certains devraient s’inspirer. Le seul regret à ce niveau est que l'on ne peut pas prolonger l'expérience une fois Mafia : Definitive Edition terminé, si ce n'est via un mode Conduite Libre peu intéressant. Comme expliqué plus haut, il ne s’agit pas d’un open world et, en dehors de refaire l’aventure dans une difficulté différente, il n’y aura pas grand-chose d’autre à faire. Mais ce n’est pas grave, car ce remake permet de découvrir ou de redécouvrir un mythe et de bien comprendre pourquoi ce jeu est devenu légendaire. Et, rien que pour ça, il mérite votre attention.
05 octobre 2020 à 12h30

Par

Points positifs

  • La refonte graphique
  • L’histoire et sa narration
  • L’écriture
  • L’ambiance des années 30 parfaitement retransmise
  • Les doublages français

Points négatifs

  • Un gameplay avec des défauts d’un autre temps
  • Une conduite lourde
  • Certaines phases d’action trop longues
  • Les temps de chargement

Gribouillé par...

Mystère Mask

Mystère Mask

Inventeur du claquement de porte

Né en 1823 mais immortel grâce à un pacte passé avec Nicolas Cage, ce gus a eu l'idée de génie de faire breveter le claquement de porte, ainsi il empoche des royalties à chaque fois que dans le monde une porte se ferme un peu trop brutalement. C'est pour ça qu'après six titres de champion du monde poids lourd de Mahjong acrobatique il a décidé de se cloîtrer dans son chateau de Bavière dans lequel il peut passer ses journées à jouer à tout ce qu'il trouve et partager son avis... Même si personne n'en veut.
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