Test : Balan Wonderworld - PS4

Balan Wonderworld - PS4
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Connaissez-vous Yuji Naka ? Si ce n'est pas le cas, sachez qu'il s'agit d'un grand nom du jeu vidéo ayant fait ses armes chez Sega pendant de nombreuses années. Heureux papa de Sonic et de Nights into Dreams, il fut le big boss de la Sonic Team avant de rejoindre Square Enix et de fonder Balan Company. Balan Worderworld est le premier jeu de ce nouveau studio, qui a décidé d'opter pour de la plate-forme ''à l'ancienne''.

Test effectué à partir d'une version PS5

La première chose que l'on comprend en se lançant dans Balan Wonderworld, c'est que l'on va découvrir un univers fantasque et féerique, plein de couleurs et de mignons petits PNJ. Après avoir choisi notre avatar – un petit garçon ou une petite fille – on fait la connaissance de Balan, un curieux personnage qui va nous embarquer dans son monde (coucou l'alerte enlèvement). Un monde prenant en fait la forme d'un hub duquel nous pouvons accéder à différents chapitres et donc différentes zones. Plus précisément, ce sont douze chapitres qui sont ici de la partie et viennent raconter une petite histoire très simple, comme ''L'homme qui s'insurge contre la tempête'' ou ''La plongeuse et le dauphin'', avec de très jolies cinématiques. Une fois une histoire terminée via un combat de boss, une petite vidéo type comédie musicale un peu WTF se déclenche, puis on retourne dans le hub pour repartir de plus belle ailleurs.

Welcome back to the 90's

Voulant nous faire entrer dans son monde décalé et très enfantin, Balan Wonderworld opte pour une direction artistique qui va en ce sens et fait clairement penser à Nights into Dreams. On se retrouve donc avec des graphismes hyper colorés (à défaut d'être très fouillés), des tonnes de petites bébêtes se voulant mignonnes et des modélisations tout en rondeurs avec des héros aux proportions un peu étranges. Malheureusement, cette direction artistique se montre très clivante : soit on aime, soit on déteste. En revanche, difficile de ne pas ressentir toute la bonne humeur que rejette en permanence ce titre, avec ses petites musiques guillerettes, ses personnages qui dansent un peu partout et ses petites boules de poils appelées Tims qui suivent le héros en permanence. Il se dégage une vraie atmosphère ''platformer de la seconde moitié des années 90'' de ce titre, comme ce que l'on avait par exemple pu voir avec Super Lucky's Tail ou encore Yooka-Laylee.

Balan Wonderworld

Malheureusement, si l'on peut apprécier l'ambiance globale pouvant faire retomber en enfance les nostalgiques des années 90 / début des années 2000, Balan Wonderworld tombe aussi dans les travers des vieux titres en ce qui concerne à peu près tout le reste. Tout d'abord via son gameplay, extrêmement simpliste puisqu'il repose sur l'utilisation d'un seul bouton d'action. De base, le personnage principal saute... et c'est à peu près tout. Au joueur de récupérer des costumes au cours de ses pérégrinations afin d'étendre ses capacités, par exemple en pouvant effectuer des sauts plus longs, donner des coups de fesse sur le sol ou s'agrandir pour atteindre des zones en hauteur. Si l'on apprécie certes de découvrir nos premiers costumes, force est de constater que la profusion de ces derniers vient bien vite calmer nos ardeurs avec quelques 80 costumes différents à débloquer !

Balan Wonderworld

Le costume ne fait pas le moine

Avec autant de costumes, arrive ce qui devait arriver : des doublons sont de la partie. Certes, peut-être pas de réels doublons mais des pouvoirs étant peu ou prou les mêmes. Forcément, on se lasse bien vite. C'est d'ailleurs aussi vrai pour l'ensemble du gameplay, qui n'offre aucun réel plaisir. On avance, on ramasse des trucs et des machins, on élimine des ennemis en un seul coup (trois pour les boss), on termine un niveau et on recommence. Le principe de changement des costumes est même pénalisant car notre personnage est alors figé pendant un court moment, ce qui vient casser le rythme. À aucun moment le challenge ne se fait ressentir et le level design est bien trop pauvre, avec en plus une caméra hyper capricieuse dès que l'on s'approche un peu trop près d'un mur. Alors, certes, certains pourraient rétorquer qu'il s'agit là d'un jeu à destination des enfants et que nos yeux d'adultes ne lui rendent pas justice... mais ce genre d'argument ne tient pas tant le nombre de platformer de qualité et très accessibles sont disponibles de nos jours.

Balan Wonderworld

D'ailleurs, l'accessibilité, parlons-en, car celle de Balan Wonderworld vient clairement détruire l'argument du ''c'est pour les petits''. C'est simple : le titre ne livre que le strict minimum au joueur, qui doit donc expérimenter de son côté pour essayer de découvrir toutes les subtilités, voire même des éléments importants. Par exemple, nous avons évoqué plus haut la présence d'un hub et de petites bêtes nommées Tims qui nous suivent en permanence. En jeu, lorsque l'on s'approche des parterres de fleurs du hub, il nous est indiqué que nous pouvons donner à manger à ces Tims. Mais... pourquoi ? A quoi servent-ils ? Et s'ils évoluent d'une quelconque manière, combien faut-il leur donner à manger ? Mystère et boule de gomme, il faut gratter un peu pour le découvrir. Autre élément important qu'il aurait été bon d'expliquer : la possibilité de piocher dans les costumes lorsque l'on se tient immobile quelques secondes sur un checkpoint. Là encore, on le découvre au hasard. Et c'est assez rageant, puisque l'on comprend alors que l'on aurait pu éviter pas mal d'allers-retours. Allers-retours qui sont d'ailleurs déjà suffisamment nombreux puisque le côté Metroidvania pousse à retourner dans des niveaux déjà terminés pour les explorer plus en profondeur une fois une nouvelle aptitude débloquée.
Il n'y a hélas pas grand-chose à dire de ce Balan Wonderworld, qui sent fort la naphtaline et le platformer des années 90 / 2000. Si l'on apprécie sa bonne humeur, son univers fantasque très coloré et le principe des costumes venant débloquer des aptitudes, c'est à peu près tout ce que l'on peut sauver : le level-design est pauvre, le challenge inexistant, la direction artistique clivante, la caméra capricieuse et certaines fonctionnalités importantes ne sont jamais expliquées. Bref, si vous cherchez un titre pour votre enfant ou pour réveiller votre nostalgie, passez votre chemin.
05 avril 2021 à 11h28

Par

Points positifs

  • Un univers fantasque
  • De la bonne humeur à revendre
  • Les costumes
  • De jolies cinématiques
  • Une direction artistique colorée...

Points négatifs

  • ...Mais hyper clivante
  • Level-design pauvre
  • Caméra capricieuse
  • Des éléments pas expliqués
  • Zéro challenge
  • Globalement, un jeu d'un autre temps

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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