Test : Voice of Cards : The Isle Dragon Roars - PS4

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars - PS4
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Annoncé il y a quelques semaines à peine et développé par la fine équipe derrière les NieR et les Drakengard, Voice of Cards : The Isle Dragon Roars est désormais disponible sur PC, consoles PlayStation et Nintendo Switch. De quoi faire plaisir à tous les fans des œuvres de Yoko Taro ?

Test effectué à partir d'une version PS5

Avant tout, clarifions la chose : Voice of Cards transpire par tous les pores le jeu de cartes, il ressemble à un jeu de cartes, il a l'air d'un jeu de cartes... Mais ce n'est PAS un jeu de cartes. Si vous voulez un gameplay à la Slay the Spire et autres HearthStone, vous pouvez passer votre chemin car vous serez ici déçu. Voice of Cards est en fait un bon vieux JRPG à l'ancienne, avec des combats au tour par tour, des compétences qui se débloquent, des pièces d'équipement à équiper ou encore des objets à utiliser.

Lucky desu ne !

En fait, l'aspect jeu de cartes ne concerne que l'esthétique de Voice of Cards, qui est d'ailleurs particulièrement réussie malgré ce parti pris qui aurait pu être casse-gueule. On se retrouve donc avec un titre où littéralement 99% des éléments sont représentés par des cartes, le dernier pourcent restant étant un plateau que le maître du jeu sort lorsqu'un combat s'enclenche. Et force est de constater que le tout rend remarquablement bien, de la map dont les petites cartes se retournent au fur et à mesure où on la découvre, aux cartes de monstres qui se dandinent lorsqu'elles lancent des attaques ou aux cartes des personnages qui s'affichent de part et d'autre de l'écran lorsqu'un événement se passe.

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars

Et puisqu'il faut pousser le curseur à fond, sachez qu'une seule personne parle dans Voice of Cards, et il s'agit du maître du jeu. C'est lui qui fait les voix de tous les personnages, qui narre l'histoire qui se déroule sous nos yeux ou encore qui fait de temps à autres de petites réflexions durant les affrontements. A ce sujet, précisons que le doubleur choisi pour incarner ce narrateur est particulièrement convaincant, en tout cas en japonais. L'acteur est parfaitement dans son rôle et le tout donne un certain charme à l'ensemble, donnant presque l'impression de réellement participer à une session de jeu de rôles sur table. Surtout que, cerise sur le gâteau, le tout est intégralement traduit en français, et très bien localisé qui plus est.

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars

Et rebelote

Bref, l'esthétique et l'ambiance de Voice of Cards sont de jolies réussites, sans parler de la sublime musique. Mais l'histoire n'est pas en reste, même si on se retrouve là avec quelque chose de bien moins ambitieux que ce que nous propose Yoko Taro en temps normal. Ce qui se comprend de toute façon tout à fait puisque nous sommes ici en face d'un jeu se terminant en une petite dizaine d'heures à peine. Quoi qu'il en soit, nous suivons les aventures d'un petit trio embauché par la reine locale pour tuer un terrible dragon. Un choix avant tout porté par l'argent pour le ''soi-disant héros'' meneur de ce petit groupe, qui va aller de ville en ville, rencontrer des gens en chemin et aider ceux qui en ont besoin (contre une coquette somme, cela va de soi).

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars

Il est vrai que l'histoire racontée ici est loin d'être originale, ce qui est d'ailleurs aussi vrai en ce qui concerne les personnages principaux qui correspondent tous plus ou moins à des clichés bien connus, comme la jeune femme taciturne qui n'hésite pas à frapper le héros dès que l'occasion se présente. Néanmoins, Voice of Cards sait faire progresser son histoire avec un humour décalé et souvent absurde, ce qui est toujours bienvenu. Par exemple, un guerrier détruit à un moment une porte pour pouvoir l'ouvrir car il n'arrivait ni à la tirer ni à la pousser, se rendant compte après coup que c'était une porte coulissante. Ou encore un personnage baptisé ''homme qui dit des banalités'' qui ne cesse de répéter qu'il faut ''avoir un bon équipement pour tuer un dragon''.

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars

Et ça se prend pour un héros...

Un type d'humour que l'on retrouvait déjà dans d'autres jeux de Yoko Taro et qui fonctionne toujours aussi bien, notamment via l'ironie du maître du jeu qui n'hésite pas à se moquer de ce qu'il se passe devant lui. On retrouve aussi les classiques retournements de situation et autre révélations plus ou moins glauques, même si là encore nous sommes loin de la profondeur scénaristique que peut nous proposer un NieR (et même un Drakengard, d'ailleurs), mais aussi et surtout de ses envolées métaphysiques ou de ses remises en question. Bref, vous l'aurez compris : l'histoire n'a rien d'exceptionnel en soi, mais la manière dont elle est racontée permet de maintenir l'intérêt du joueur du début à la fin. Ce qui n'est, hélas, pas vraiment le cas des combats.

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars

Les affrontements sont le seul gros point noir de Voice of Cards, puisqu'ils sont à la fois beaucoup trop faciles – il arrive souvent que l'on ne se fasse pas du tout toucher – et beaucoup trop nombreux (on ne peut pas les accélérer, alourdissant le rythme. On a bien à un moment un objet permettant de les éviter... mais qui lance une carte pop-up à chaque fois qu'il aurait dû y en avoir un). C'est bien simple : lorsque vous vous baladez sur la map, vous déclencherez quasiment toutes les trois cases un combat ou un événement aléatoire qui peut entraîner un combat. Et puisque ces derniers ne sont pas stimulant, on les passe en mode automatique (façon de parler, il n'y en a pas ici), à toujours envoyer les mêmes attaques dans le même ordre. Même les ''aléacartes'', de temps à autres disponibles dans les combats et venant modifier des éléments à chaque tour (augmentation de l'attaque, diminution de la défense, etc), sont finalement assez anecdotiques dans la plupart des combats.

Voice of Cards : The Isle Dragon Roars

Impair et gagne

D'autant plus que l'on se retrouve sur quelque chose de très classique dans le fond, avec les traditionnels éléments ayant ou non le dessus sur un autre (par exemple le feu et l'eau) ou les coups critiques. Seules deux petites spécificités viennent ici quelque peu changer la donne : les dés et les gemmes. Parfois, le résultat d'une attaque sera influencé par un lancer de dé. Par exemple, ''faire 5 ou plus pour empoisonner l'ennemi'', même si la plupart du temps le dé est très généreux avec le joueur mais moins avec l'ennemi. Quant aux gemmes, elles permettent de lancer des attaques, sachant que plus les attaques sont puissantes et plus elles nécessitent de gemmes. Autant dire qu'il faut dans les derniers chapitres prendre garde à avoir toujours des gemmes pour ne pas se retrouver sans pouvoir rien faire.
Bien moins ambitieux que les autres productions de Yoko Taro, Voice of Cards : The Isle Dragon Roars n'en reste pas moins un sympathique petit JRPG ''à l'ancienne''. Optant pour une esthétique jeu de cartes particulièrement réussie, ce titre se montre assez prenant grâce à son histoire pleine d'humour, ses petits retournements de situation et ses héros légèrement bras cassés, ainsi que son maître du jeu qui est une vraie belle idée. On regrette en revanche que les affrontements soient si nombreux et si faciles, nous faisant rapidement passer en mode osef jusqu'aux derniers chapitres.
05 novembre 2021 à 15h52

Par

Points positifs

  • Le maître du jeu, particulièrement réussi
  • Une jolie esthétique de RPG sur table et jeu de cartes
  • Un humour omniprésent et bienvenu
  • Intégralement traduit en français
  • Une histoire sympa à suivre...

Points négatifs

  • ...Mais sans grandes envolées
  • Des combats aléatoires trop nombreux
  • Et trop faciles

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

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