Faut-il vraiment présenter
JoJo’s Bizarre Adventure ? Depuis la sortie de l’animé et surtout sa diffusion sur
Netflix, il est possible que la réponse soit non. Mais si vous viviez dans une grotte lors des 10 dernières années, que vous n’avez jamais vu un seul meme et que ''
oula oula oula'' ne veut rien dire pour vous, voici un résumé :
JoJo’s Bizarre Adventure nous raconte l’histoire extraordinaire emplie de combats et de fantastique d’une famille à travers les décennies. Le personnage principal a toujours pour surnom Jojo et est le descendant du tout premier héros, Jonathan Joestar, sauf
à partir du cinquième arc qui commence une timeline alternative. Chaque arc installe un nouvel univers, un nouveau ton et un nouveau héros. On peut aller de l’horreur du premier arc à la comédie du troisième en passant par le polar du quatrième.
All-Star Battle R(épétition)
JoJo est un monument du manga, considéré comme le shonen préféré des Japonais. Il est toujours en cours de parution, l’arc 8 s’est terminé en 2021 et l’arc 9 a été annoncé peu après. Il est étonnant que JoJo n’ait pas fait plus de bruit chez nous avant, mais c’est sûrement parce qu’il n’a jamais bénéficié d’un animé digne de ce nom avant 2012. Deux ans plus tard, en 2014, un jeu vidéo nommé JoJo’s Bizarre Adventure : All-Star Battle arrive pour la première fois chez nous en Europe. Un jeu de combat sympathique, mais avec des défauts. Huit ans plus tard, un nouveau jeu de combat sort, notre sujet du jour. Nommé JoJo’s Bizarre Adventure : All-Star Battle R, on a l’impression que peu d’efforts ont été faits entre 2014 et 2022. Vous vous plaignez de Capcom sortant ses titres à toutes les sauces ? Prime, Turbo, Alpha, Super Alpha Prime... Hé bien voici la démonstration qu’ils ne sont pas les seuls dans cette pratique.
Au niveau jouabilité, nous assistons à un jeu de combat « moderne ». Moderne dans le sens où l’on voit ça souvent ces temps-ci, donc un jeu de combat où il ne faut pas trop se casser la tête. En dehors des classiques arcs de cercles pour lancer des coups spéciaux, pas besoin d’avoir une grosse maîtrise. Vous pouvez toujours appuyer sur la même touche et votre personne fera un combo se terminant par un coup spécial. Donc vous pouvez effectuer un combat entier en ne faisant que presser la même touche à répétition, le tout aura l’air impressionnant alors qu’en réalité vous ne faites pas grand-chose. On est loin d’un Street Fighter, d’un Mortal Kombat, d’un KOF ou même d’un Tekken. Ici, la technicité du gameplay s’avère rapidement répétitive et simpliste. On remplit une jauge jusqu’à trois fois qui, une fois pleine, permet de sortir des attaques dévastatrices avec la simple pression d’un bouton dédié. Certes, vous pouvez me répondre que la simplicité est un mode, que les coups faciles peuvent être désactivés dans les options. Mais le problème, c’est que les coups faciles sont activés par défaut, et il suffit de les désactiver pour comprendre que le titre n’a pas été pensé pour jouer sans. Mais après tout, JoJo c’est le spectacle, la grandiloquence, alors oui, il faut sortir des coups impressionnants facilement. On aurait juste aimé de la profondeur dans le gameplay.
Pas très jojo...
Aux attaques s’ajoute une esquive peu efficace, car parfois vous pouvez être touché alors que vous n’êtes plus sur le même plan. Et, bien sûr, une provocation qui, faite au bon moment, peut vider la barre de Super de votre adversaire. Une bonne idée qui ajoute un peu de tactique. Et certains personnages possèdent deux modes, un utilisant leur stand en permanence et un autre plus classique. Sachant que le stand peut être désactivé et est limité, il faut savoir switcher au bon moment. Nous sommes ici face au plus gros et beau roster de la série, mais le problème est que plus le choix de personnage est gros, plus l’équilibrage est compliqué. Tout d’abord, le problème des stands. Pour résumer grossièrement pour ceux qui ne connaissent pas, les stands sont une entité liée à un personnage qui combattent avec eux.
Les stands sont puissants mais ne sont apparus dans le manga qu’à partir du troisième arc. Ce qui veut dire qu’en dehors d’exceptions comme Speedwagon, les personnages des deux premiers arcs sont un peu désavantagés car ils bénéficient de moins de puissance et moins d’allonge. En plus de ça s’ajoute une question de puissance brute de personnage. Jotaro, le personnage le plus iconique, est surpuissant. Polnareff, en plus d’être puissant, possède une allonge énorme. Johnny est très vulnérable lorsqu’il n’est pas à cheval et on pourrait continuer longtemps car certains possèdent des avantages sans inconvénients et d’autres des inconvénients sans avantages. A cause de cet équilibrage raté, certains combats peuvent finir très vite.
La poupée qui fait ''oula oula oula''
En termes de contenu, il y a le mode All-Star Battle R qui permet de revivre les arcs de la série à travers les combats mythiques mais aussi à travers des dream matchs. Les problèmes d’équilibrage évoqués plus haut peuvent faire de ces matchs fantasmes des cauchemars, surtout que certains ajoutent des règles. Et des règles très stupides ajoutant de la difficulté factice. Par exemple, la santé de l’adversaire se remplit en continu, votre santé n’est qu’à 50%, vous avez moins d’attaque... On aurait aimé une difficulté se reposant plus sur la technicité du combat que sur ces gadgets. Il y a bien un système de difficulté noté en étoiles, mais la simplicité du gameplay fait que l’on ne voit pas vraiment de différence entre 1 et 5 étoiles. Les autres modes sont Arcade, plutôt classique, et en ligne. Peu d’efforts ont été faits pour ces modes, mais on notera cependant qu’énormément de contenu peut être débloqué grâce à la devise que l’on gagne avec les combats, ce qui permet de personnaliser ses personnages préférés et d’obtenir des petits bonus. Tout ça sans microtransactions, saluons ce geste de plus en plus rare.
Enfin, techniquement, c’est fluide, l’univers de JoJo est là... mais il n’y a pas d’évolution depuis 2014. On a donc droit à des graphismes vieillissants dans des arènes que l’on connait déjà. Certaines arènes ont des dangers et des fins dramatiques, qui peuvent être déclenchés avec une attaque au bon moment et au bon endroit, mais il s’agit exactement des même arènes, dangers et fins que dans le premier jeu. Alors ce n’est pas mauvais, c’est juste fainéant. On adore se plonger dans l’univers de JoJo, mais le problème est aussi que quand on a joué à KOF XV, entre les dialogues, les musculatures et formes exagérées et les poses, on avait l’impression de jouer à un jeu JoJo mieux que le vrai jeu JoJo. C’est pour ça qu’aujourd’hui, alors qu’il y avait beaucoup à faire pour améliorer la formule, on est un peu déçu.
