L’épisode précédent se concentrant sur une traversée du désert après une apocalypse que l’on pourrait imputer à un dérèglement climatique plutôt brutal, ce FAR : Changing Tides vous aventure dans les eaux qui ont recouvert l’autre partie de ce monde d’après. Toujours développé par les Suisses de chez Okomotive, le jeu vous met donc dans la peau d’un personnage voyageant à bord d’un genre de locomotive à vapeur, équipée d’une voile pour voguer au gré du vent. Prenant plutôt la forme d’un tas de ferraille en mouvement plutôt qu’un vrai beau sous-marin, votre véhicule est équipé de différents modules permettant d’avancer, via l’énergie éolienne ou thermique.
En effet, à la manière d’un Sea of Thieves, votre bateau propose de petites mécaniques diégétiques qui vous permettront de faire avancer ce bateau et de gérer les différentes ressources que vous récupérez dans les eaux au fur et à mesure de votre progression. Il vous faudra par exemple dresser la voile et gérer son inclinaison pour capter au mieux le vent, attiser le feu à l’aide de sauts sur un soufflet et de vos ressources tout en évitant la surchauffe, ou encore de gérer les réparations qui seront nécessaires pour continuer de faire avancer votre engin.
Far away
Car oui, le voyage ne se fera pas sans obstacles. Proposant un défilement horizontal, tout comme le premier jeu, le but de FAR : Changing Tides est d’avancer tout en faisant fi des événements qui se mettront en travers de votre route. Le but est donc de gérer les mécaniques du bateau tout en résolvant de petites énigmes lorsque vous poserez le pied au sol (à certains moments) ou lorsque vous plongerez dans les profondeurs. Ces énigmes sont vraiment simples et font davantage office d’éléments narratifs vous permettant de suivre une aventure linéaire et sans grandes possibilités de s’écarter du chemin qui vous est préparé. C’est relaxant et contemplatif par moments, puisque le jeu offre de vrais moments paisibles où vous n’entendrez que le vent gonfler vos voiles tout en admirant un paysage ravagé par les eaux.
Les dangers sont inexistants, ou à très faible impact, puisque les seuls obstacles, outre les énigmes, sont les dégâts que pourra recevoir votre bateau si vous ne faites pas attention à baisser la voile avant de passer sous un pont, ou si vous n’avez pas suffisamment réduit votre vitesse à l’approche d’une collision avec un iceberg. Ces dégâts endommagent donc les différents éléments de votre bateau, que vous pourrez réparer à l’aide d’un outil à repêcher et limité en utilisation. Alors que vous pourrez transformer votre engin en sous-marin au bout d’un moment, il pourra y avoir quelques situations tendues plus laborieuses que dangereuses : entre le fait de devoir gérer votre profondeur d’immersion, votre vitesse d’accélération, les réparations, les ressources à ramasser et vous obligeant à plonger… fort heureusement, le jeu ne vous demandera qu’assez peu souvent de transpirer dans tous les sens pour continuer d’avancer. On se dit seulement que le jeu est court (3h plus ou moins) pour une bonne raison, et qu’une aventure plus longue se serait essoufflée assez rapidement en restant uniquement sur ce genre de mécaniques de jeu.
Outre ses puzzles et la gestion du bateau, FAR : Changing Tides propose toutefois une très chouette ambiance, portée par une direction artistique singulière et une bande originale donnant son ton propre au jeu. Sous son aspect linéaire, le titre d’Okomotive offre une sensation de voyage comme on la ressent rarement dans des jeux de ce calibre. Il en profite également pour nous laisser quelques messages ici et là sur le côté inéluctable d’une fin du monde liée au dérèglement climatique malgré le fait qu’aucune ligne de dialogue ne soit présente dans le jeu, ni même de textes pour nous faire comprendre quoi que ce soit. La narration est limitée, certes, mais beaucoup d’éléments résident dans les environnements et montrent une certaine maîtrise des équipes pour faire véhiculer de l’émotion et des intentions à travers les différentes sections du titre.