Test Ys X : Nordics

Débutée au Japon en 1987, la série des Ys n'a pas encore dit son dernier mot. Toujours populaire chez les fans d'action-RPG japonais, elle s'offre en cette fin d'année un nouvel épisode baptisé Ys X : Nordics et mettant une fois de plus en scène ce bon vieux Adol Christin.

Test effectué à partir d'une version PS5

Enfin, vieux, façon de parler puisque le héros aux cheveux rouges a de nouveau 17 ans dans cet opus. Accompagné par son fidèle allié Dogi mais aussi par le Dr Flair, il s'embarque en début de partie à bord d'un navire en direction de Celceta. Mais les choses vont vite tourner au vinaigre puisqu'ils se font attaquer par des pirates : les Normans. Assez similaires à nos Vikings, ces derniers les obligent à faire escale à Carnac, dans la baie d'Obelia. Bien sûr, les choses vont une fois de plus tourner au vinaigre puisque des créatures à priori immortelles, les Griegers, attaquent la ville.

Au nord, c'étaient les Normans

Heureusement, Adol peut compter sur l'aide précieuse de Karja, fille du Jarl des Normans. Au départ hostile, elle n'a d'autre choix que de suivre Adol partout puisqu'ils sont, pour une raison inconnue, littéralement reliés par un flux de mana. Et comme la nature est tout de même vachement bien faite, ce mana est la seule manière de tuer les Griegers, faisant d'Adol et Karja un duo indispensable pour sauver tout le monde. En compagnie d'une petite poignée d'alliés, ils vont donc ''nettoyer'' les différentes îles de l'archipel pour mettre un terme à tout ce bazar.

Et ce duo permet de proposer des affrontements un peu différents des autres épisodes puisque tout repose ici sur ces deux combattants, pour toujours plus de nervosité. Si, par défaut, les joueurs contrôlent Adol, il est possible à tout moment de passer à Karja d'une simple pression de bouton. De quoi enchaîner les attaques basiques et les attaques spéciales, celles-ci venant puiser dans une jauge de points qui se remplit avec le temps. En trouvant le bon timing, il devient donc rapidement possible d'enchaîner quasiment sans aucun temps mort les mouvements spéciaux.

Tous deux disposent aussi d'une esquive et d'une garde pour les coups basiques, mais aussi d'une fonctionnalité spécifique à leur relation spéciale, à savoir les attaques en duo. En maintenant une gâchette enfoncée, les deux personnages se mettent en effet à frapper à l'unisson, avec là encore des coups basiques et spéciaux. Mieux : cette ''forme'' est la seule à pouvoir bloquer les grosses attaques des ennemis, représentées par un halo rouge. De quoi forcément donner envie de toujours jouer de la sorte, mais les développeurs ont pensé à tout puisqu'il est alors impossible de bloquer les attaques basiques, obligeant à constamment jongler entre les différents styles de combat.

C'est toujours mieux à deux

Les affrontements ont toujours été le point fort des Ys et c'est encore une fois le cas ici. S'il faut un petit temps d'adaptation pour comprendre les timings et pour bien appréhender le mapping par défaut des touches (qu'il est heureusement possible de modifier), l'ensemble devient bien vite particulièrement jouissif. On apprécie de semer la mort derrière nous, mais aussi et surtout de nous retrouver face aux énormes boss. D'autant plus qu'il y a encore pas mal de subtilités à prendre en compte, comme les résistances élémentaires, les exécutions ou encore les blocages parfaits.

Comme dans tout bon RPG, le duo engrange de l'EXP à chaque combat et gagne peu à peu des niveaux. Mais ce n'est pas tout, puisqu'ils profitent également d'une sorte d'arbre de talents basé sur le mana et des perles de couleurs différentes et correspondant à un type spécial (attaque, par exemple). De quoi encore renforcer Adol et Karja en utilisant toujours plus de perles qui viendront débloquer des capacités, augmenter des statistiques et bien plus. Un système qui n'est pas gravé dans le marbre puisqu'il est tout à fait possible d'enlever une perle précédemment placée pour la remplacer par une autre, histoire de tenter toujours plus de possibilités.

Mais il n'y a pas que les combats dans Ys X : Nordics, puisque l'exploration occupe également une place centrale. Avec une petite subtilité ici : la possibilité de voguer au sein de la baie pour aller accoster sur les îles. Sur terre, le lien de mana d'Adol et Karja permet de profiter de fonctionnalités bien utiles, comme le grappin ou encore une sorte de simili-skate. Des éléments sympathiques mais qui opposent bien vite les joueurs face à de nombreux murs invisibles, les développeurs ayant préféré opter ici pour quelque chose d'assez restreint et non de totalement ouvert. Ce qui est également vrai sur l'eau, toutes les îles n'étant pas immédiatement ouvertes à l'exploration.

Souquez les artimuses !

Le navire est d'ailleurs un peu le vilain petit canard de ce Ys X : Nordics, même s'il apporte un petit vent de fraîcheur au sein de la licence. Il est globalement assez lent et lourd à manier, rendant les batailles navales assez lourdingues, même si certains éléments viennent petit à petit adoucir un peu ces défauts. Et puisque nos héros s'améliorent peu à peu, il n'y a pas de raison : le bateau aussi. L'équipage s'agrandit et les fonctionnalités diverses et variées se débloquent et se renforcent au fur et à mesure, notamment au niveau des combats. Un élément important à ne pas laisser de côté, surtout si l'on veut se tourner sur tout le contenu annexe que les développeurs ont placé pour augmenter la durée de vie, que ce soit à terre ou sur mer. Et il y a largement de quoi faire.

Du côté de l'histoire et des personnages, on se retrouve avec du très classique pour Ys et plutôt dans le haut du panier, même si on n'atteint pas les envolées d'Ys VIII : Lacrimosa of Dana. Les fans de l'univers Viking retrouveront ici de nombreux éléments assez similaires, comme les Jarls, les grands skalis où se regroupent les villageois, les navires ou encore tout simplement le charadesign des Normans et de leurs armes. Enfin, un petit mot sur la réalisation qui est, comme d'habitude avec la série, très en retard sur les standards actuels. Visuellement, c'est tout de même pas très beau, avec des textures un peu baveuses et des animations d'un autre temps, même si on note un véritable effort du côté de la mise en scène. Les musiques et doublages (japonais) sont en revanche excellents, tout comme la traduction française, même si la manière de parler de Karja dénote un peu.

Ys X : Nordics est dans la pure lignée de la série et se pose donc en tant qu'épisode très solide. Que vous connaissiez la licence ou que vous aimiez tout simplement les action-RPG, vous trouverez votre compte ici : entre les combats profonds et nerveux, l'exploration grisante, le contenu généreux ou encore l'histoire prenante, vous ne verrez pas le temps passer. On aurait aimé une plus grosse prise de risque ou encore un vrai gap au niveau de la réalisation, mais on ne va tout de même pas bouder notre plaisir.

22 octobre 2024 à 10h42

Par Shauni