Test : Deathloop - PS5

Deathloop - PS5
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Deathloop est le nouveau jeu des studios Arkane. Un trip spatio-temporel dans les années 60 qui recommence, encore et encore. Et encore. Et encore. Et…

Test effectué à partir d'une version PS5

Colt était le chef de la sécurité sur l’île de Blackreef, un lieu bien gardé de tous et qui abrite de nombreuses expériences farfelues impliquant l’espace, le temps et les dimensions qui interconnectent ces deux domaines. Du moins, ça, c’était jusqu’au jour où il prend la décision de s’extirper d’une boucle temporelle emprisonnant les habitants de l’île. Coûte que coûte.


Se réveiller sur une plage, la tête dans le sable, le goût du sang dans la bouche et recommencer encore et encore, c’est le quotidien de Colt, votre quotidien. Deathloop est un jeu développé par Arkane Studios dans lequel vous revivez continuellement la même journée, cette dernière étant découpée en quatre parties : le matin, l’après-midi, le soir et la nuit. L’île de Blackreef, bien que merveilleusement construite et utilisant un level design digne des studios Arkane (Dishonored, Prey), se découpe également en plusieurs parties. Chaque partie dispose d’un ou plusieurs « gimmicks » expliquant la présence caractéristique de certains visionnaires, ces derniers étant les personnalités les plus importantes de l’île et qui permettent de maintenir la boucle temporelle en marche. Vous l’aurez compris, l’objectif de Colt est donc de tuer tous les visionnaires avant la fin de la boucle pour pouvoir sortir de celle-ci. Bien que clair sur le papier, l’objectif s’avère beaucoup plus épineux dans la réalité. En effet, ces visionnaires n’investissent pas les lieux de la même manière selon le moment de la journée et de nombreux éléments influenceront leurs déplacements et leur manière de faire. Il vous faudra donc jouer de malice, bien connaître les lieux et, surtout, forcer le destin pour ne faire que d’une pierre 8 coups.

Deathloop

Les arcanes du studio

Deathloop est un FPS qui, à la manière des autres jeux du studio, vous autorise des approches différentes de vos objectifs et combats. En effet, l’île est peuplée de soldats protégeant la haute technologie ainsi que les visionnaires présents sur les lieux. Tout ce beau monde est au courant de votre traîtrise et n’attend plus que la possibilité de vous faire la peau et vous renvoyer au début de votre boucle, encore et encore. Pour combattre, vous disposerez donc d’armes, de breloques (des bonus à installer) et de pouvoirs à récupérer au fil de la journée. Le problème est que, à la fin de chaque boucle, tout vous est enlevé à moins d’infuser vos différents équipements à l’aide de résiduum, une matière qui figera vos armes et pouvoirs afin de les retrouver lors des boucles suivantes. Ce résiduum peut être trouvé sur de nombreux objets disséminés dans les niveaux ainsi que sur les visionnaires, après leur mort. Les armes sont nombreuses et de qualités différentes, et les pouvoirs ressemblent fortement aux principaux que vous avez pu rencontrer dans les Dishonored, par exemple (avec notamment la téléportation ou encore la télékinésie). Hélas, ces derniers ne sont pas si utiles que ça puisque le combat ou bien l’exploration peuvent se faire sans vraiment avoir recours à vos puissants bonus. D’ailleurs, le combat dans Deathloop n’est pas vraiment le point fort du jeu : les soldats sont cons comme des manches, mais ils ont le mérite de ne pas déclencher tout le système d’alarme de l’île lorsque vous êtes découvert. Les visionnaires ne se défendent pas non plus spécialement, il vous suffira de les attirer au bon endroit et au bon moment pour tranquillement vous occuper d’eux. Si vous essuyez les balles, sachez que le jeu vous offre deux « vies » avant de vous faire recommencer la boucle toute entière.

Deathloop

Mort à la loop


Deathloop est un jeu complexe, mais pas compliqué ou laborieux. D’ailleurs, l’introduction dans le jeu, ses environnements et ses enjeux sont vraiment bien amenés à travers son incroyable level design, une narration environnementale indispensable et maîtrisée de bout en bout (en même temps, on parle d’Arkane) et une relation entre Colt et Julianna détonante. En effet, cette dernière fait également partie des services de l’île et a pour mission d’empêcher Colt de sortir de la boucle. Cela se matérialisera par l’arrivée surprise de Julianna dans certaines de vos parties et qui cherchera à terminer votre progression. Sachez que si vous êtes en ligne et permettez ce genre d’intrusions, d’autres vrais joueurs pourront tenter de vous assassiner sous les traits de Julianna (et inversement si vous choisissez le bon mode de jeu).

Deathloop

Comme vous l’aurez sans doute compris, le but de Deathloop est de s’imprégner de l’ambiance de Blackreef, d’y écouter les conversations en étant tapi dans l’ombre, de visiter les coins et recoins d’une île qui a beaucoup de choses à raconter, mais dont le tout semble être un peu trop dirigiste. En effet, s’il vous faut réfléchir pour aligner les étoiles et faire en sorte de tuer plusieurs cibles en même temps, les costumes, les décors et le texte qui vous serviront à construire cette pièce de théâtre vous sont livrés sur un plateau relativement facilement. On aurait aimé être un peu plus lâchés, libres de vraiment tout découvrir par nous-même pour ensuite mener à bien nos exécutions. C’est un biais formaté par l’assemblage spatio-temporel du jeu : lorsque tout est découpé par plage de temps et par lieu, il aurait été beaucoup trop compliqué de laisser un joueur seul face à la tâche qui l’attend. Pourtant, la construction de ce monde et de ce qui le fait vivre est admirable : on aura adoré explorer, écouter les audio-logs et lire les différentes notes permettant de comprendre le fonctionnement de Blackreef, ses incroyables installations et la démagogie de ses visionnaires.

Deathloop

Techniquement, le jeu est au point (nous avons testé une version PS5), mais ne retourne pas le cerveau pour autant. Une grosse partie du charme du jeu se fait à travers sa direction artistique qui est, depuis longtemps, le bras fort du studio. L’île et ses lieux sont façonnés sur un trip rétro-futuriste des années 60 où toute la déco sort tout droit d’un voyage sous acide accompagné d’Austin Powers. On soulignera également la performance du doublage français, impeccable, ainsi que la bande originale, toujours dans le bon ton.

Deathloop



Deathloop est peut-être le jeu le moins « Arkanesque » du studio. En effet, son côté un peu trop dirigiste nous contraint à formater notre exploration selon les lieux et le moment de la journée afin de découvrir les meilleures manières d’attirer les visionnaires pour leur régler leur compte. Toutefois, le jeu déploie merveilleusement bien tout ce que le développeur français sait faire de mieux : level design, direction artistique, cohérence de l’univers… Tout y est quasiment parfait et on prend un plaisir fou à arpenter Blackreef et à en connaître son histoire. On regrettera peut-être les combats qui auraient mérité d’être plus engageants et une intelligence artificielle calibrée au rabais pour ne pas bousculer l’organisation de la boucle temporelle dont les tenants et aboutissants restent très fragiles. De par son originalité et la maîtrise technique dont il fait preuve, Deathloop se pose comme l'un des prétendants au titre de jeu de l’année.
20 septembre 2021 à 10h59

Par

Points positifs

  • Le concept original
  • Le level design
  • La direction artistique
  • L'humour omniprésent
  • Les situations délirantes qui peuvent se produire
  • La liberté dans l'exploration...
  • L'écriture de manière générale
  • La vista des visionnaires
  • Blackreef est cool quand même
  • Certaines armes délirantes

Points négatifs

  • ...qui reste relativement guidée
  • Les combats peu engageants
  • Les pouvoirs, hélas, pas assez utiles

Gribouillé par...

Lorris

Lorris

Fin limier du mot

Jean-Claude Van Damme au corps, Jean-Claude Dusse dans la tête. C'est parfois l'inverse.

Twitter : @Yolorris

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