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Développé par le petit studio français Midgar Studio, qui a tout de même profité pour l'occasion d'une campagne Kickstarter réussie, le jeu de rôles Edge of Eternity est disponible depuis un bon moment sur PC, où il a eu droit à une longue phase d'accès anticipé. Il est désormais aussi de sortie sur consoles PlayStation et Xbox, et il est donc grand temps de voir si cette lettre d'amour aux J-RPG vaut le coup d'oeil.
Test effectué à partir d'une version PS5
L'histoire d'Edge of Eternity se déroule dans le monde d'Heryon, où rien ou presque ne va. Les humains sont en guerre depuis des années contre des aliens particulièrement puissants, et depuis quelques temps une maladie aussi mystérieuse que mortelle fait des ravages. C'est dans ce joyeux contexte que nous faisons connaissance avec Daryon, jeune soldat qui décide de rentrer chez lui pour retrouver sa sœur, une prêtresse nommée Sélène, car celle-ci l'a prévenu que leur mère venait d'attraper cette maladie... et qu'il fallait donc tout faire pour trouver un remède. Bien sûr, le scénario va rapidement prendre des proportions ''à la J-RPG'' puisqu'il va être rapidement question de sauver le monde.
C'est long, l'éternité
Présenté donc comme une lettre d'amour aux J-RPG, Edge of Eternity ne se montre guère original en ce qui concerne son scénario, même si ce dernier comprend ça et là quelques petits rebondissements bienvenus. On se retrouve donc avec quelque chose d'assez classique pour le genre, même si l'on peut retrouver un peu d'originalité au niveau des dialogues. Loin d'être dans les clichés habituels, les développeurs de chez Midgar Studio ont ici opté pour quelque chose plus proche de notre réalité, avec des personnages qui notamment se chambrent entre eux en utilisant un vocabulaire et des références très modernes. De quoi parfois rendre les choses plus légères et plus crédibles, toutes proportions gardées bien sûr, et donc donner un peu de relief aux personnages.
Car ce n'est pas au niveau de la réalisation qu'une telle chose pourrait être possible. C'est bien simple : Edge of Eternity est globalement pas très beau et semble ne pas être totalement abouti. Rappelons tout de même que ce jeu a été développé avec une petite équipe, qui ne dispose donc pas des moyens attribués aux grosses firmes, comme Square Enix (Final Fantasy) ou Bandai Namco (Tales of). Mais même en ayant ce fait en tête, difficile de ne pas grimacer en voyant les visages pas bien beaux et sans vie des personnages, leurs animations rigides, les textures un peu baveuses ou la modélisation parfois grotesque de certains éléments. Dommage, surtout que la direction artistique, elle, se montre très jolie.
Beauté intérieure ?
En effet, le monde d'Heryon dispose de très jolis panoramas, fouillés et colorés, qui font vraiment plaisir à voir. Certes, tout n'est pas parfait et le design des personnages ou de certaines bestioles laissera sans doute perplexes pas mal de joueurs, mais globalement on se trouve avec de bonnes idées. Dommage donc une fois de plus que la réalisation ne suive pas, notamment durant les cinématiques qui osent quelques touches sympas dans leur mise en scène. Ou encore durant les phases de nuit (puisque le titre dispose d'un cycle jour/nuit, mais aussi d'une météo dynamique), ces dernières étant tellement sombres que l'on ne voit quasiment rien si l'on ne va pas modifier ça dans les options.
Comme dit précédemment, Edge of Eternity se montre assez classique, et cela ne concerne pas que le scénario. Quasiment tous les éléments de gameplay disponibles ici se retrouvent dans d'autres jeux du genre, à commencer par le système de combat. Optant pour du tour par tour tactique (les ennemis apparaissent sur la map et il faut les toucher pour lancer le combat), le bébé de Midgar Studio place une petite équipe dans une arène divisée par cases et avec la possibilité de bouger la caméra. Des cases qui ont bien entendu une importance tactique, puisqu'il faut parfois s'approcher d'un ennemi pour l'attaquer, parfois quitter une case pour éviter une attaquer, parfois atteindre un élément du décor pour l'utiliser et ainsi de suite.
The edge of the world
Les affrontements, qui se montrent longuets mais peuvent heureusement être accélérés, utilisent par ailleurs le célèbre système ATB, qui demande donc d'attendre que la jauge d'un personnage soit pleine pour pouvoir effectuer une action. Les jauges des héros et des ennemis se remplissent plus ou moins vite mais, globalement, l'équilibre est plutôt bon et on ne se retrouve quasiment jamais frustré à cause de ça. En plus de ça, on peut citer la possibilité de stopper une attaque en cours de préparation ou encore des dégâts plus ou moins importants en fonction de l'endroit d'où l'on attaque : si l'on est derrière l'ennemi, on le frappe plus fort. En dehors de ça, il n'y a pas grand-chose à signaler si ce n'est l'importance de l'équipement, ce qui est là encore un grand classique du genre.
En ce qui concerne cet équipement, précisons qu'il y a en place tout un système de gemmes qui font fortement penser aux Matérias des Final Fantasy. Ces cristaux viennent améliorer les stastistiques des combattants de la manière désirée par le joueur, mais aussi débloquer différentes capacités. De quoi passer des heures à tout optimiser dans les options, d'autant plus qu'Edge of Eternity se montre extrêmement généreux quant à la quantité de gemmes qu'il lâche. Quant à l'équipement, il correspond à pas mal d'emplacements différents dont le buste, les pieds et la tête, et il se dégote dans les magasins, dans le monde ou se fabrique via un système de craft basé sur des plans et des matériaux.
On retrouve bien sûr d'autres choses dans ce vaste monde, qui invite le joueur à l'exploration. L'exploration qui peut se faire à pied ou sur le dos d'un Nekaroo, sorte de gros chat qui va plus vite et surtout est doté d'un flair lui permettant de dénicher des trésors. Évidemment, Edge of Eternity comprend aussi les traditionnelles quêtes annexes, même si ces dernières se contentent en général de demander d'aller chercher tel ou tel objet ou de tuer tel ou tel monstre. Quoi qu'il en soit, tout ceci se fait accompagné par une jolie bande-son qui correspond en général assez bien à l'ambiance du moment.
Edge of Eternity est certes plein d'amour, mais il souffre malheureusement des ambitions sans doute trop grandes de ses créateurs. Midgar Studio a voulu faire un monde trop grand, rempli de trop de choses à découvrir... mais sans avoir le budget nécessaire. On se retrouve donc avec un J-RPG certes posé sur des bases sûres et doté d'aspects sympas, mais qui est techniquement faiblard et bien trop classique dans bien des aspects pour réellement se démarquer et sortir du lot.
Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.