Test : Ghostwire Tokyo - PS5

Ghostwire Tokyo - PS5

Ghostwire Tokyo - PS5

Genre : Action / Aventure surnaturelle

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Créé autour de Shinji Mikami, le papa de Resident Evil, Tango Gameworks revient avec un nouveau titre exclusif à la PS5 (sur consoles). Si le studio avait su nous convaincre avec The Evil Within 1 et 2, en sera-t-il de même avec Ghostwire Tokyo ?

Test effectué à partir d'une version PS5

Il y a des titres qui gagnent notre curiosité et notre sympathie instantanément. Ghostwire Tokyo partait déjà avec un avantage quand on a su qu’il s’agissait du nouveau bébé de Tango Gameworks, et que donc Shinji Mikami serait forcément impliqué. Si l’homme n’est pas le meilleur pour raconter des histoires, on ne peut pas renier ses qualités de Game Designer. Ensuite, il y a eu cette présentation à l’E3 dont tout le monde se souvient forcément. Ikumi Nakamura avait offert la prestation la plus sincère et spontanée depuis… depuis toujours, en fait. Dans les salons où tout est basé sur l’image de marque, les sourires figés et les conversations hypocrites, un peu de sincérité et de réalité avait eu l’effet d’un réel vent de fraicheur et avait gagné la sympathie de tout le monde. D’ailleurs, si vous essayez de vous souvenir de l’E3 2019, deux choses vous viendront à l’esprit : Keanu Reeves bourré et la présentation d’Ikumi Nakamura.

Tokyo no joke


Pour le jeu, nous étions tous intrigués. Tokyo ? Mikami est pourtant habitué à faire se dérouler ses titres sur le sol américain. Des fantômes ? Des yokai et des yurei ? Logique venant du studio de The Evil Within et du papa de Resident Evil, créateur faisant partie du ''Big 4'' des survival horror (si vous vous demandez qui sont les trois autres : Reynal, Sato et Toyama). Donc, nous avons affaire à un survival horror se déroulant à Tokyo et avec des monstres venant du folklore japonais ! Comment ça, non ? Enfin presque : Ghostwire Tokyo est plein de surprises... et de bonnes surprises.

Ghostwire Tokyo

En effet, le titre est en réalité un jeu d’action/aventure à la première personne se déroulant dans un Tokyo envahi par un brouillard maudit. Maudit car il fait disparaître tous les habitants de la mégalopole nippone, ne laissant derrière eux que leurs vêtements. Dans cette vision apocalyptique, vous incarnez le jeune Akito. Avant la catastrophe, Akito passait déjà une mauvaise journée car il était la victime d’un accident de la route. C’est le moment qu’a choisi l’esprit de KK pour prendre possession de son corps et partager avec lui ses pouvoirs bien utiles pour combattre les Visiteurs. Car oui, avec le brouillard, les yokai ont envahi Tokyo et vous devez donc les combattre. L’aventure demandera de suivre un antagoniste masqué à l’origine de la situation afin de l’empêcher de pratiquer un rituel, et au passage sauver la sœur d’Akito.

Ghostwire Tokyo

Yokai watch

On pourrait faire deux reproches majeurs à Ghostwire Tokyo. Tout d’abord, graphiquement, les personnages humains ne sont pas très beaux et clairement pas à la hauteur de ce que la PS5 peut faire. Mais c’est vite compensé par le reste : rien à dire sur les environnements ou les monstres, ici on est sur de la très haute qualité. Ensuite, il s’agit d’un open world, mais que l'on pourrait qualifier de ''vieil open world''. Le brouillard envahit la carte et si vous vous y aventurez trop longtemps vous mourrez. Il vous faut donc dissiper le brouillard, et pour cela il faut purifier des autels un peu partout dans Tokyo. Une fois purifiés, ces autels font apparaitre de nouveaux points d’intérêt sur la map, tel que des quêtes secondaires, des boutiques et donc une nouvelle zone à explorer. Remplacez ''autel'' par ''tour'' et vous obtenez le même système utilisé dans tous les open world apparus depuis la sortie du premier Assassin’s Creed. Alors oui, il y a un manque d’originalité à ce niveau-là, mais Ghostwire Tokyo n’a pas la vocation d’être Breath of the Wild ou Elden Ring, loin de là.

Ghostwire Tokyo

Tout d’abord, le dernier né de Tango Gameworks n’est pas toujours un open world, il alterne entre des phases ouvertes sur la map de la capitale japonaise et des phases plus linéaires, comme dans un bâtiment ou le métro. Et pourtant, dans toutes ces phases l’ambiance est parfaite. Même si nous ne sommes pas dans un jeu d’horreur, se balader dans un Tokyo seulement peuplé par des animaux et des yokai est très inquiétant. Cette atmosphère d’être en sûreté nulle part est renforcée par un travail sonore d’une réussite phénoménale que l’on constate d’autant plus lorsque l’on joue au casque. La manette de la PS5 retranscrit à merveille les situations vécues : que cela soit la voix de KK entendue à travers le haut-parleur de la manette, la pluie, les vibrations, les voix des esprits, on entre dans une expérience 100% immersive lorsque l’on lance Ghostwire Tokyo. Nous sommes aussi dans un univers avec des personnages attachants dont on veut connaître le destin et le passé. Le duo Akito/KK fonctionne à merveille et permet même de souffler par moments. Même si tout repose sur la mécanique classique des personnages que tout oppose et forcés de collaborer, nous sommes face à quelque chose d’assez bien fait pour intéresser.

Ghostwire Tokyo

Tokyo godfather

Le gameplay est à saluer, et on peut le résumer très facilement : simple et efficace. Grâce à son lien avec KK, Akito possède des pouvoirs et peut jeter des sorts pour anéantir des ennemis. C’est nerveux, fluide, rapide et avec une réelle sensation. On vise, on lance les différents sorts avec la gâchette droite, on pare avec L1, une parade avec un bon timing permet de repousser l’adversaire et de ne subir aucun dégât. On tue, les monstres lâchent du mana, ce qui permet de recharger les pouvoirs et on se bat sans relâche jusqu’à sortir vainqueur. Dans un combat, lorsque le cœur d’un yokai est assez exposé, il est possible de le harponner pour le sortir du corps de son ennemi et ainsi mettre fin à l’affrontement. Cette action se fait à l’aide de la gâchette gauche et on sent parfaitement la tension dans la manette lorsque l’on tire sur le cœur pour le sortir de la poitrine de l’assaillant. Et ce n’est pas tout : en dehors des pouvoirs, Akito possède aussi un arc ayant des avantages et des inconvénients, celui-ci étant plus puissant mais aussi plus lent.

Ghostwire Tokyo

Bien entendu, vous pouvez améliorer votre personnage à la manière d’un RPG. Des points de compétence sont obtenus en montant de niveau ou en trouvant des documents bien spécifiques dans les rues de Tokyo. La montée de niveau se fait à l’aide de deux choses que l’on ne pensait pas pouvoir trouver un jour dans la même phrase : les esprits et les cabines téléphoniques. On récupère les esprits égarés dans les rues de Tokyo et on les ramène à bon port en utilisant les cabines téléphoniques. Chaque âme rapportée offre de l’expérience, qui permet de monter de niveau lorsque l’on en a assez. Et les points de compétence sont dépensés dans trois arbres qui servent pour les compétences générales, l’équipement ou les pouvoirs. On sent réellement la montée en puissance du personnage tout au long de l’aventure, et les combats ne sont jamais ennuyeux ou insurmontables.

Ghostwire Tokyo

Shibuya scramble

Bien sûr, nous ne faisons qu’effleurer le haut de l’iceberg ici. Vous pouvez aussi utiliser des charmes ayant différents effets sur les yokai, allant de la paralysie à l’empoisonnement, vous pouvez vous équiper d’un chapelet donnant un buff de puissance ou de santé, utiliser une attaque spéciale dévastatrice, utiliser un bonus aléatoire donnant un bonus ou un malus, prier devant un autel pour un dieu représentant un élément et obtenir plus de stocks de munitions pour l’élément correspondant (par exemple le vent), etc. Les systèmes de combat et de progression sont extrêmement bien huilés dans Ghostwire Tokyo, ce qui rend le tout fun. Tellement que l’on utilise les deux autres possibilités laissées par le titre, que sont la discrétion et la fuite, que lorsque l’on y est vraiment obligé.

Ghostwire Tokyo

Mais ce qui fait la force de Ghostwire Tokyo, c’est justement Tokyo et tout le folklore japonais. Le titre est un réel paradis pour les amoureux de la culture nippone. On croise des Tengu, des Tanuki ou même des Oni, et les boutiques où l’on peut acheter des consommables et des flèches pour l’arc sont tenus par des chats (des maneki-neko, plus exactement). Le bestiaire ennemi est une réelle réussite en terme de design. C’est tellement plaisant de ne pas voir les ennemis clichés que l’on voit toutes les semaines dans les nouvelles sorties ! Ici, même l’ennemi de base a l’air d’avoir été l’objet d’un soin particulier. On croise même des ''visages'' connus, tel que Kuchisake-onna ou encore des clins d’œil à d’autres légendes dont nous ne révélerons qu’un seul indice pour ne pas spoiler : toilettes. On a parfois l’impression de ressentir une influence venant de Kaïro de Kiyoshi Kurosawa, surtout avec ce titre et lorsque l’on utilise les cabines téléphoniques pour envoyer des âmes perdues.

Ghostwire Tokyo

Ghost in the shell

Même si le tout est plutôt positif, deux dernières choses sont à regretter. Tout d’abord, la map : même si elle est assez grosse et donne assez de matière à explorer, on regrettera qu’elle ne possède pas plus d’éléments avec lesquels interagir. Par exemple, vous ne pourrez casser que les objets marqués pour cet effet. Un sort sur une voiture non-marquée n’aura aucun effet. Ensuite, KK a parfois des airs de Navi lorsqu’il nous demande de nous améliorer. Quand il répète ça pour la 3ème fois, on ne peut s’empêcher d’entendre ''Hey ! Listen !''. Enfin, terminons sur le doublage même si, comme d’habitude avec les jeux japonais, il n'y a pas grand-chose à dire si ce n'est que c'est du haut niveau.
Classique mais efficace, voilà comment décrire Ghostwire Tokyo. Certes, il n’invente rien, mais ce qu’il fait, il le fait tellement bien qu’il est difficile de lui reprocher quoi que ce soit. Un univers original, maîtrisé et trop rarement vu dans le jeu vidéo, un gameplay et un système de combat solides, une histoire et des personnages intéressants, une ambiance sonore et des doublages impeccables. Même s’il a des défauts minimes, Ghostwire Tokyo est de loin une réussite.
21 mars 2022 à 14h06

Par

Points positifs

  • Le folklore japonais
  • L'histoire
  • Les personnages
  • Gameplay et système d’amélioration solides
  • Tokyo by night

Points négatifs

  • Aspect ''vieil open world''
  • Pas assez d’interactions sur la map

Gribouillé par...

Mystère Mask

Mystère Mask

Inventeur du claquement de porte

Né en 1823 mais immortel grâce à un pacte passé avec Nicolas Cage, ce gus a eu l'idée de génie de faire breveter le claquement de porte, ainsi il empoche des royalties à chaque fois que dans le monde une porte se ferme un peu trop brutalement. C'est pour ça qu'après six titres de champion du monde poids lourd de Mahjong acrobatique il a décidé de se cloîtrer dans son chateau de Bavière dans lequel il peut passer ses journées à jouer à tout ce qu'il trouve et partager son avis... Même si personne n'en veut.
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