Test Marvel's Spider-Man 2

En septembre 2018 sortait Marvel's Spider-Man, excellente adaptation signée Insomniac Games qui a réitéré en novembre 2020 via le stand-alone Miles Morales. Vous en voulez encore plus ? Qu'à cela ne tienne, les développeurs nous proposent un petit mélange des deux avec le sobrement baptisé Marvel's Spider-Man 2.

Test effectué à partir d'une version PS5

Un mélange des deux puisque l'on ne contrôle pas soit Peter Parker, soit Miles Morales, mais bien les deux à la fois. Certes pas en même temps, mais il est néanmoins possible de passer de l'un à l'autre à l'envi, à condition d'être en ''période libre'' dans le monde ouvert et non dans une mission scénarisée. L'histoire principale se débrouille très bien par elle-même pour switcher entre les deux Spider-Man, chacun ayant son arc narratif en plus d'avoir un but commun. Ces arcs ont été dévoilés dans la campagne marketing mais nous allons tout de même les placer dans la balise spoiler pour ceux qui ont préféré se tenir éloignés des trailers : spoiler: Miles est de nouveau confronté à Martin Li tandis que Peter doit se dépatouiller avec le symbiote, et tous deux doivent se frotter à la menace de Kraven et ses chasseurs.

La saison de la chasse est ouverte

Tous comme dans les opus précédents, la narration est largement mise en avant dans Marvel's Spider-Man 2. Le titre d'Insomniac Games ne cesse d'alterner entre longues cinématiques, retournements de situations, introductions de personnages, appels téléphoniques entre protagonistes et autres éléments plus mineurs mais tout aussi importants pour rester immergé en permanence, comme les émissions de ce bon vieux Jameson. Une fois de plus, on se retrouve avec de la qualité grâce à une mise en scène soignée, de très nombreuses scènes d'action effrénées ou encore un doublage français de bonne qualité et bénéficiant d'une localisation au top, avec des références bien franco-françaises. Dans 20 – 30 ans il n'y en aura plus...

L'histoire en elle-même est assez agréable à suivre, d'autant plus que l'on profite cette fois-ci de la bromance entre Peter et Miles, qui sont aussi entourés de leurs amis. On regrette en revanche que le côté très taquin et blagueur de Peter soit ici en retrait, la faute à un élément scénaristique que nous ne révélerons pas, même si heureusement sa personnalité enjouée reste présente. De son côté, la personnalité attachante de Miles, qui n'avait peut-être pas le temps de correctement s'exprimer dans son standalone, peut ici prendre davantage de place. Le jeune homme gagne peu à peu en assurance à mesure où il endosse toujours plus de responsabilités.

L'araignée sympa de la console

Côté gameplay, on se retrouve avec quelque chose de très similaire aux épisodes précédents, avec tout de même quelques nouveautés, même si on aurait aimé un peu plus de folie à ce niveau (il y a malgré tout quelques petites surprises). Les deux Spider-Man se déplacent toujours avec une facilité déconcertante dans New York, d'autant plus qu'ils profitent aux côtés de leurs traditionnels fils d'araignée d'un gadget leur permettant de surfer sur l'eau et d'une sorte de combinaison les faisant planer dans les airs. Les combats sont aussi exactement les mêmes à base d'action nerveuse, de contres et autres esquives, de patates de forain à distribuer, de pouvoirs à utiliser et de divers outils à utiliser. Chacun a évidemment droit à ses petites spécificités, comme l'électricité pour Miles ou encore le pouvoir spécial spoiler: du symbiote que Peter débloque au bout d'un moment

Les affrontements sont toujours aussi plaisants et nerveux que par le passé, en tout cas durant les combats ''normaux''. Dès que l'on passe dans quelque chose d'un peu plus spécial, c'est déjà plus délicat. Les phases mettant en scène des vagues d'adversaires sont très longues tandis que les combats de boss sont bien souvent sans fin puisque basés sur plusieurs barres de vie, même si on profite entre chaque d'une petite cinématique. Qui plus est, les boss sont ici bien plus nombreux que par le passé et la manière de les affronter est toujours plus ou moins la même, ce qui crée immanquablement une certaine lassitude. Sans oublier que, en fonction de l'endroit où se déroule l'affrontement, les angles de caméra n'aident pas. Au moins, les nombreux QTE ont été abandonnés par les développeurs, ce qui est à notre sens un vrai bon point.

Toile de fond

Mais le plus gros souci concernant les affrontements provient en fait de la trop grande générosité d'Insomniac Games. Les développeurs ont voulu ajouter beaucoup, beaucoup de choses, et offrir énormément de possibilités de gameplay aux fans de Spider-Man. Le problème, c'est que les combinaisons de touches et d'éléments visuels (les couleurs des icônes) finissent pas être tellement nombreux que l'on se mêle bien souvent les pinceaux, surtout avec les boss qui tirent profit de tous ces éléments. Résultat, il n'est pas rare de se prendre des dégâts à cause de cette confusion, voire de se faire tuer bêtement. On a noté aussi une petite augmentation de la difficulté, mais difficile de savoir si c'est dû à une envie de la part du studio ou tout simplement la somme des points négatifs cités précédemment.

Mais attention, Marvel's Spider-Man 2 reste un très bon titre, il nous a tout simplement semblé être moins bien fini que ses prédécesseurs (même si divers patchs étaient encore attendus lorsque nous faisions le test). Ce qui se ressent d'ailleurs aux côtés des petits bugs que nous avons rencontrés, essentiellement sous forme visuelle, comme un objet qui flotte ou une icône qui ne disparaît pas sur la map. Autant de petites choses qui devraient disparaître au moment de la sortie ou très rapidement après, en tout cas on l'espère. Et puisque l'on est sur l'aspect visuel, difficile de ne pas parler des graphismes sublimes de ce titre qui est dans la lignée de ses prédécesseurs, avec une fluidité à toute épreuve, des animations souples, une modélisation soignée des visages des personnages principaux ou encore des jeux d'ombres et de lumières saisissants. Les temps de chargement sont de leur côté quasi inexistants.

Le pouvoir, les responsabilités, tout ça

Et tout ce beau monde se contemple dans la map agrandie de New York qui est, d'après les développeurs, quasiment deux fois plus grande que celle de base. Une vaste ville où les activités sont nombreuses, surtout pour ceux qui veulent atteindre le 100% : coffres à trouver, photos à prendre, groupes d'ennemis à combattre, robots à ramasser et ainsi de suite. L'application de l'Araignée Sympa du Quartier est pour sa part de retour, ce qui fait régulièrement popper de petites activités temporaires – essentiellement des gueules à casser et des civils à sauver – se trouvant sur le chemin de Peter ou Miles. De quoi donc faire grimper une durée de vie qui culmine déjà à une petite vingtaine d'heures en terminant l'histoire principale, en participant à diverses quêtes secondaires et autres petites activités et en débloquant pas mal de tenues et d'éléments dans les arbres de compétences.

S'il nous a semblé légèrement moins bien fini que les opus précédents, la faute notamment à des combats de boss longuets pouvant devenir fouillis et à quelques bugs qui seront sans doute corrigés à la sortie, Marvel's Spider-Man 2 reste un très bon titre, que ce soit pour les fans du super-héros ou des jeux d'action / aventure en monde ouvert. Les combats restent nerveux et prenants, il y a beaucoup de choses à faire sans que cela ne soit abusé, la réalisation est solide, les personnages sont attachants et l'histoire est plutôt prenante et bien mise en scène. Bref, du beau boulot une fois de plus de la part d'Insomniac Games.

16 octobre 2023 à 16h02

Par Shauni