Test : Alan Wake 2 - PS5

Alan Wake 2 - PS5

Alan Wake 2 - PS5

Genre : Survival-horror

Partager
S'il y a bien un titre qui a fait longuement patienter ses joueurs avant de sortir sa suite, c'est Alan Wake. Mais ça y est, enfin : lancé en 2010, le survival horror de Remedy a enfin le droit d'approfondir encore plus son univers dérangeant 13 ans plus tard. Il ne reste plus qu'à savoir si Alan Wake II valait toute cette attente.
 
* Code PS5 fourni par Epic Games et Remedy Entertainment

Test effectué à partir d'une version PS5

Et puisque Remedy aime beaucoup s'amuser en mêlant réalité et fiction, 13 ans séparent également les histoires d'Alan Wake et sa suite. Dans Alan Wake 2, on se retrouve donc à suivre les aventures de Saga Anderson, agent du FBI débarquant à Bright Falls pour enquêter sur une série de meurtres bien sordides. Et comme une mauvaise journée reste mauvaise du lever au coucher du soleil, elle et son collègue assistent à la résurrection du cadavre retrouvé non loin de Cauldron Lake... Un lac (… ou un océan ?) qui servirait de porte d'entrée à l'Antre Noir, monde alternatif où Alan est enfermé depuis bien des années.

Wake me up... twice

Cette licence reposant très lourdement sur sa narration, il est difficile d'en dire plus concernant l'histoire d'Alan Wake 2 sans spoiler, même si on peut dire que l'on suit durant toute l'aventure les deux héros : Saga qui tente de résoudre son enquête et Alan qui essaye de s'enfuir de la zone dans laquelle il se trouve, tous deux devant au passage affronter des monstres. Comme dans le premier épisode, ces derniers sont présents sous forme d'ombres à éclairer en amont avec la lampe torche pour les affaiblir avant de leur tirer dessus. Des ennemis qui sont d'ailleurs particulièrement retors et nécessitent tous plusieurs balles avant de mourir, sans parler des boss qui sont de vrais sacs à PV. Survival horror oblige, il faut donc prendre garde à ne pas gâcher les munitions, ni même les piles qui rechargent la lampe torche ou encore les médicaments qui permettent de se soigner.

Alan Wake 2

Une poignée de mouvements sont à disposition des joueurs pour survivre dans Alan Wake, avec un sprint, une défense au corps-à-corps ou encore une esquive, ce qui n'est pas de trop tant les ennemis peuvent frapper fort. Un monstre normal peut ainsi tuer le joueur en trois coups à peine tandis qu'un boss peut même sous certaines conditions faire des one shots dans le plus grand des calmes. En contrepartie, les affrontements reposent sur bien moins d'ombres que dans le premier épisode puisqu'elles sont ici en général deux ou trois, même si elles semblent bien plus nombreuses tant on les entend chuchoter dans tous les sens.

Alan Wake 2

Pssspsppsspsspsps

D'ailleurs, un travail remarquable a été effectué sur le sound design d'Alan Wake 2, et plus globalement sur son ambiance générale. Ou plutôt ses ambiances, puisque les histoires de Saga et d'Alan – toutes deux à terminer en général comme on le désire – sont assez différentes l'une de l'autre. Celle de Saga prend place dans le monde réel, sauf rares exceptions : on se retrouve donc avec une enquête à la True Detective nous demandant de fouiller des lieux pour trouver des indices, discuter avec des PNJ ou traquer des suspects. Une ambiance renforcée par l'Antre Mental de l'agent du FBI qui lui permet de progresser dans son enquête en répondant à des questions diverses et variées placées sur un tableau.

Alan Wake 2

Si vous avez déjà joué à un Sherlock Holmes récent, vous aurez reconnu là son Palais Mental, même s'il ne s'agit pas ici de faire des déductions mais plutôt faire le point sur l'enquête en cours. D'ailleurs, chaque nouvel élément ne peut être placé qu'à un seul endroit. Un système en tout cas vraiment intéressant, même s'il peut vite casser le rythme car les éléments se débloquent à intervalles réguliers, obligeant souvent à faire des allers-retours dans ce menu pour pouvoir avancer. Un menu qui ne met d'ailleurs pas le jeu en pause, Saga restant vulnérable dans ces moments-là. Autant dire qu'il ne faut même pas tenter de se pencher là-dessus lorsque des ombres rôdent dans le coin...

Alan Wake 2

American nightmare

De son côté, Alan vit une aventure bien plus oppressante et horrifique, avec pas mal de jump scares (peut-être un peu trop) et d'éléments étranges poppant à l'écran. L'Antre Noir est une forme déformée du monde réel qui tente par tous les moyens de le détruire psychologiquement, mais aussi physiquement avec les assauts répétés d'une entité qui en veut à sa vie. L'écrivain dispose lui aussi d'une sorte de palais mental, mais ce dernier a une incidence différente sur le jeu puisqu'il permet de modifier les environnements. Là encore, il est donc important de régulièrement se rendre dans ce menu pour choisir un environnement différent permettant de progresser un peu plus loin. Certes, la finalité est souvent la même mais l'écriture impeccable permet de passer outre cette petite pirouette.

Alan Wake 2

D'ailleurs, parlons-en un peu de cette écriture. Autant le dire tout net : Alan Wake 2 est bizarre et même encore plus que le premier épisode, mais dans le bon sens du terme. Il n'est pas rare d'assister à des scènes que l'on ne comprend pas toujours, surtout lorsque l'on incarne Alan puisque le monde dans lequel il se trouve tente de le rendre fou. Mais pour peu que l'on accroche au style (et que l'on ait terminé le premier épisode en amont puisque les deux sont directement liés), on se retrouve avec une histoire passionnante à suivre, mêlant plusieurs formes d'art et portée par deux protagonistes tout aussi intéressants. D'autant plus qu'ils sont joués par d'excellents acteurs que l'on peut parfois voir dans des séquences en live action.

Alan Wake 2

En plus d'une narration, d'une mise en scène et d'une ambiance maîtrisées, Alan Wake 2 repose sur un rythme là encore globalement réussi. Ce survival horror dure une vingtaine d'heures environ, et même si la fin a un peu tendance à s'étirer, on lui pardonne bien vite ces quelques petites errances. Des errances qui se retrouvent aussi ailleurs, avec par exemple une exploration qui laisse à désirer puisque les zones semi-ouvertes manquent d'éléments visuels permettant de se repérer, obligeant à constamment ouvrir la map et donc casser le rythme. Certains doublages sont de leur côté restés en anglais, ce qui sera sans doute corrigé dans un patch futur, alors que l'intégralité de l'aventure est censée être doublée en français. Heureusement, des sous-titres sont présents pour compenser.


Techniquement, Alan Wake 2 est un vrai beau jeu new gen, il est clairement impossible de dire l'inverse. Visuellement, tout est sublime à quelques exceptions près : les environnements, la modélisation des personnages, les animations faciales ou encore les jeux d'ombres et de lumières (même si les passages sombres sont parfois VRAIMENT trop sombres pour se repérer correctement). La direction artistique n'est pas en reste, surtout dans l'Antre Noir avec ses teintes marquées, tout comme le doublage, qu'il soit français ou anglais, et les compositions musicales et autres bruitages.
Si vous avez aimé Alan Wake, vous apprécierez sans aucun doute Alan Wake 2 tant il se montre meilleur sur tous les points, même si quelques petits défauts se retrouvent ça et là. La narration est solide, les personnages bien écrits, l'ambiance est une franche réussite et l'action n'est pas en reste, tout comme la réalisation et la mise en scène. C'est sombre, dérangeant, oppressant, bourré de clins d'œil au ''Remedyverse'', bizarre et mêlant habilement plusieurs formes d'arts, dont le jeu vidéo bien sûr, mais aussi la littérature et le cinéma. Bref, un incontournable pour les fans du genre.
02 novembre 2023 à 14h28

Par

Points positifs

  • Enfin le retour d'Alan Wake !
  • Une narration solide et passionnante
  • Une ambiance particulièrement réussie
  • Un sound design soigné
  • Visuellement sublime
  • Les aventures de Saga et Alan, différentes et complémentaires

Points négatifs

  • Sortie uniquement en dématérialisé
  • Exploration laborieuse
  • Certains doublages uniquement en anglais
  • Parfois très perché (et donc pas destiné à tout le monde)

Gribouillé par...

Shauni

Shauni

Celle qu'on ne voit pas

Détentrice d'un Baccalauréat P (pour ''platformer'') option Sonic the Hedgehog, Shauni a ensuite obtenu avec brio sa licence en Nintendo, spécialisation The Legend of Zelda. Elle est devenue par la suite Docteur ès RPG japonais grâce à sa note maximale lors de l'épreuve Tales of.

Twitter : Shauni_Chan

Revenir en haut