Test : Disgaea 6 Complete - PS5

Disgaea 6 Complete - PS5
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C'est en 2015 que le cinquième opus de la licence Disgaea nous est parvenu. Il nous a donc fallu attendre 6 ans avant de pouvoir mettre la main sur le sixième épisode qui a permis de relâcher un peu la pression de nos longues année COVID que furent 2020 et 2021. Un an, encore, plus tard, c'est au tour de la Complete Edition de pointer le bout de son nez. Voyons ensemble s'il est utile d’alléger notre porte-monnaie afin qu'il puisse trouver son "summer body" pour un été qui va être on ne peut plus chaud.

Test effectué à partir d'une version PS5

Pour les profanes, Disgaea est un jeu qui entre dans la catégorie des T-RPG (Tactical RPG). C'est une sorte de jeu d’échec plus complexe, auquel on a ajouté une composante RPG en pouvant faire gagner en niveau nos "pions". Chaque "pion" possède ses propres attaques, mouvements et autres capacités spéciales, ce qui rend le jeu hautement stratégique. Là où la série des Disgaea dénote, c'est qu’elle va tordre ces mécaniques classiques du genre pour en faire... n’importe quoi. Mais cela sans jamais perdre la dimension tactique qui est au cœur des attentes des joueurs. Dans les anciens épisodes, il n’était pas rare de faire des coups à des centaines de milliers de dégâts, de monter niveau 9,999, de farmer le monde des objets pour augmenter la force de son équipement vers des montants statistiques improbables. Les Final Fantasy et autres RPG n’avaient qu'à bien se tenir, la série de Nippon Ichi faisant clairement le choix de l’absurde.


Disgaea 6, lui, décide d’aller encore plus loin et de révolutionner les limites de l’absurde. Par exemple, le niveau maximum maintenant atteignable passe à 9,999,999, ce qui pourrait faire peur lorsque l'on imagine le nombre d'heures nécessaires pour arriver à un tel niveau. Mais Que Nenni ! Le jeu vous en met plein les mirettes dès le premier combat, qui vous fait gagner une cinquantaine de niveaux d'un coup pour chacun des membres de votre équipe. Pour Disgaea 6, c'est la quantité qui compte. 


Zed is dead

Cette explosion des compteurs est possible grâce à une nouvelle mécanique : l’Ultra Réincarnation. Non seulement elle apporte un nouveau souffle à la série en changeant un peu la façon de faire progresser son équipe, mais elle est aussi parfaitement intégrée dans la diégèse du jeu. Il est maintenant possible de se réincarner pour revenir niveau 1 tout en gardant ses stats d’avant. C'est totalement cohérent avec l’histoire qui nous est contée. Zed, un simple zombie, accompagné de son chien lui aussi zombie, a une obsession. Il veut annihiler le lord de la destruction. Ce n’est qu’après des millions de morts qu’il y arrivera. On apprend dès le début sa réussite, et c’est ce qui va nous être raconté.

Comme d’habitude dans les productions Nippon Ichi, l’humour est omniprésent, les références à la culture pop sont légion, et la profanation du 4e mur une formalité. Pour les habitués, on est bien chez soi, les pantoufles au pied, prêt pour une nouvelle aventure complètement loufoque. La bande-son ne fait d'ailleurs que renforcer l'ubuesque des situations avec un Tenpei Sato au summum de sa forme. 



Des choix compliqués

On parlait de quantité, mais quid de la qualité ? Allons droit au but, mais il y a un clair manque de finition qui est un peu inquiétant car il donne l'impression que NIS a dû écourter le temps de développement du jeu pour des raisons financières. Le choix de passer les sprites des personnages de la 2D à la 3D baisse la qualité visuelle d’un cran. Les modèles des personnages sont moins détaillés, plus sommaires et moins bien animés. On peut imaginer que créer un personnage en 3D demande plus de ressources que de la 2D sur laquelle le studio a plusieurs années d’expérience. Mais voilà, alors que le propre d’un Disgaea est de nous noyer dans le nombre de classes de personnages que l’on peut créer, le 6 en possède moins que d’habitude, même si cela reste encore énorme. Un joueur lambda qui ne vise qu'à finir le jeu n'en souffrira pas tellement, mais les habitués qui veulent retourner le jeu dans tous les sens pesteront sûrement contre la réduction des possibilités de combinaisons d’équipe. Ce passage à la 3D a aussi été fatal à la Switch qui a proposé une version techniquement à la ramasse. 



Disgaea La Complète

On touche là au premier point positif de cette version Complete. Le jeu arrive sur PS5 et PC, ce qui permet de combler les problèmes techniques avec plus de puissance. Oui, vous perdez l'aspect nomade de la Switch qui vous permettait de farmer aux toilettes des heures durant, mais vous ne pouvez vous en prendre qu'à vous même si vous ne possédez pas de Steam Deck, qui permet d'allier puissance et mobilité (mais on repassera pour l’autonomie). Cette Complete Edition permet également d'avoir tous les DLC d'un coup. Ces derniers proposent essentiellement des boosts et bonus pour augmenter encore plus vite de niveau, et la possibilité de jouer avec les protagonistes des anciens épisodes qui vous rejoignent après les avoir battus. Rien de bien révolutionnaire en somme, mais c'est toujours agréable d'avoir un peu de fan service, surtout dans un jeu où vous pouvez déployer une dizaine de personnages durant une partie.


Disgaea 6 Complete ne vous décevra pas si vous êtes fan de la série et que vous ne l'avez pas encore fait. Il améliore légèrement le jeu de base en gommant les difficultés techniques et met à disposition du joueur les 26 DLC précédemment sortis. Si vous n'avez jamais touché à cette licence, je ne peux que vous conseiller de vous lancer dedans. Ce 6e opus n'est peut-être pas le meilleur épisode pour commencer, mais il possède tous les ingrédients qui font le charme des Disgaea et, il faut bien le dire, on s'attache très rapidement à Zed et son obsession de défoncer un Lord of Destruction.
24 juillet 2022 à 14h14

Par

Points positifs

  • L'humour
  • Les statistiques
  • Une richesse de contenu certaine...
  • Le scénario

Points négatifs

  • Le choix de la 3D
  • La réduction du nombre de classes
  • ...mais étouffante au début

Gribouillé par...

Wildchoc

Wildchoc

Tanuki lubrique

Le wildchoc sauvage est un petit animal farouche au poil soyeux. Passionné de jeux vidéo il ne sort que très peu souvent pour subvenir à ses besoins naturels tels que se nourrir et se reproduire. Il est cependant facile d'en capturer un en faisant résonner à l'extérieur de sa tanière une douce musique Chip tune. Pourquoi en attraper un ? Ils font en général de très bon coussins.

Twitter : @wildchoc01

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